Cette somme comptant pour la période janvier-mai, porte à 54,49 milliards les fonds déjà engrangés par
le Cameroun au titre du droit de transit.
«Du 1er janvier au 26 mai 2008, 22 enlèvements, pour un volume net cumulé de
18,9 millions de barils, ont été effectués. » Ce rapport rendu public à l’issue de la première session ordinaire du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP) pour l’exercice 2008, qui
s’est tenue le 27 mai dernier au siège de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), fait état des opérations d’enlèvement du pétrole brut tchadien au terminal Komé-Kribi 1. Au-delà de aspects
relevant du contrôle technique, le CPSP révèle qu’entre les dates du 1er janvier et du 26 mai 2008, ces activités ont généré des recettes de 3,3 milliards de francs, au titre du droit de transit,
directement versées au Trésor public du Cameroun. Selon le communiqué du CPSP, cette somme porte à 54,49 milliards de francs CFA les recettes déjà engrangées par le Cameroun au titre du droit de
transit, depuis la mise en service du pipeline Tchad-Cameroun, il y a près de cinq ans. A ces recettes, on pourrait valablement inclure les autres droits fiscaux, les emplois directs et indirects
engendrés par cet investissement.
Pourtant, en dehors de ces détails pécuniaires, les questions de sécurité et de suivi environnemental restent d’actualité. L’avertissement lancé par l’incident de janvier 2007, lorsqu’un
déversement de pétrole – par la suite jugé accidentel – avait été signalé au terminal flottant de Kribi, reste vif dans les esprits. Les risques de pollution et même d’incidents plus graves sont
effectifs, le long du tracé du pipeline. De même, certaines populations riveraines n’ont de cesse de faire entendre de la voix, généralement pour revendiquer un supplément de compensation. Une
récente descente à la station de pompage de Bélabo et les villages environnants – ce n’est pas un cas isolé –, a donné l’opportunité au CPSP de toucher du doigt certaines de ces réalités. C’était
aussi l’occasion pour cette structure de réaffirmer sa présence effective sur le terrain. Rien de bien étonnant, lorsqu’on sait que la mission principale du CPSP est de préserver, par le
consensus et l’harmonisation des actions, les intérêts de la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), opérateur du pipeline, du gouvernement camerounais et des populations riveraines du
pipeline.
Serges Olivier OKOLE, Cameroon Tribune