JUBA (AFP) - Les forces rivales, du gouvernement soudanais et de la région autonome du Sud, ont commencé à se retirer de la ville disputée d'Abyei, conformément à un accord conclu le 8 juin destiné à rétablir le calme dans cette zone pétrolifère, après des combats meurtriers.
Les ex-rebelles sudistes de l'Armée populaire pour la libération du Soudan (SPLA) se retiraient vendredi plus au sud et l'armée soudanaise vers le nord du pays, mais les deux camps se sont accusés mutuellement de ne pas respecter les dispositions de l'accord.
"Il n'y a pas de présence de la SPLA dans la zone, nous sommes dehors", a déclaré aux journalistes le général Daniel Parnyang de la SPLA, accusant l'armée soudanaise d'ignorer le délai du 30 juin fixé pour le retrait d'Abyei.
Les combats ayant opposé les deux camps en mai ont déplacé plus de 30.000 personnes et tué au moins 89. Des dirigeants du Sud ont demandé que des commandants de l'armée soudanaise soient jugés pour crimes contre l'Humanité.
Le gouvernement du Soudan et les ex-rebelles sudistes ont signé le 8 juin un accord en vue de régler la question d'Abyei après les récentes violences qui avaient fait craindre une nouvelle guerre civile.
La "feuille de route" pour la paix à Abyei autorise le retour chez eux des dizaines de milliers de personnes déplacées par les violences du mois dernier mais aussi la mise en place d'une administration intérimaire et demande un arbitrage international pour régler le conflit.
L'accord stipule également le déploiement d'Unités intégrées mixtes, composées de troupes du nord et du sud, dans la zone dans les 10 jours.
Le général Parnyang a déclaré qu'il y avait eu un malentendu sur les zones desquelles devaient se retirer les forces rivales: de la région ou de la ville d'Abyei. "Le retrait est un retrait de la région d'Abyei -- leurs forces sont à l'intérieur, les nôtres se trouvent le long de la frontière, mais à l'extérieur", a-t-il dit.
Mais un porte-parole des forces armées soudanaises a accusé le SPLA d'"ingérence" dans les affaires du président Omar al-Béchir et du vice-président Salva Kiir, leader du Sud. Les deux avaient signé l'accord du 8 juin. "La SPLA n'a pas retiré ses forces. Elles sont juste au sud du fleuve Bahr al-Arab. (Notre) retrait est en cours et progressif", a dit le porte-parole joint par téléphone à Khartoum..
La sécurité à Abyei doit être assurée par une force mixte de plus de 600 éléments qui a entamé son déploiement le 18 juin.
Aux termes de l'Accord de paix global (CPA) de 2005 mettant fin à 21 ans de guerre civile dans le Sud entre l'armée du gouvernement de Khartoum et les rebelles sudistes, le sort d'Abyei doit être fixé par un référendum en 2011. La population doit décider si la région reste dans le Nord ou est intégrée au Sud, et si le Sud doit proclamer son indépendance.
Selon le CPA, une administration conjointe devait gérer la région jusqu'en 2011, mais elle n'a jamais été mise en place.
Source: AFP