"Il y a eu une attaque tôt ce matin contre l'oléoduc d'Agip dans l'Etat de Bayelsa. Si je comprends bien (l'écoulement), d'une certaine quantité de brut a été interrompu", a déclaré un responsable de ce secteur sous couvert de l'anonymat.
Une autre source locale a indiqué qu'un groupe de jeunes en colère de la communauté Ijaw avait fait exploser l'oléoduc pour protester contre le fait que cette communauté soit négligée. "C'est un problème lié à la communauté. Mais malheureusement, plutôt que de prendre la voie du dialogue, les jeunes veulent faire justice eux-mêmes", a ajouté cette source.
A Milan, le groupe Eni a indiqué qu'une baisse de pression sur deux oléoducs dans le sud du pays l'avait contraint à suspendre une partie de sa production (47.000 barils de pétrole par jour).
"Des oléoducs reliant la station de pompage de Tebidaba au terminal de Brass et la station de pompage d'Ogbambiri à celle de Tebidaba, ont enregistré une baisse de pression inattendue", a indiqué Eni sur son site internet. "La production de 47.000 barils de pétrole jour, dont 8.000 de propriété Eni, a été temporairement suspendue", a ajouté le groupe.
Les violences, sabotages et enlèvements se sont multipliés depuis deux ans dans le sud pétrolier du Nigeria.
Ces actes, qui touchent en particulier les compagnies pétrolières étrangères, ont privé le pays d'un quart de sa production de pétrole depuis janvier 2006. La production est descendue sous les 2 millions de barils/jour, alors qu'elle avoisinait auparavant les 2,5 millions.
Le pays a en outre perdu en avril sa place de premier producteur africain au profit de l'Angola, selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (0PEP).
La plupart des enlèvements et des attaques contre les installations pétrolières du sud du Nigeria ont été revendiqués par le Mouvement d'émancipation du delta du Niger (MEND), qui affirme lutter pour une meilleure redistribution des revenus pétroliers nigérians en faveur des populations locales. D'autres attaques sont le fait de bandes criminelles.
Plusieurs compagnies étrangères, dont le groupe français de pneumatiques Michelin, ont quitté la région. Les violences ont également joué un rôle dans la hausse du prix du brut du sur le marché mondial.