TRIPOLI (Reuters) - La Libye et l'Italie signeront prochainement un accord portant sur "des milliards" à titre de dédommagement pour les excès de l'époque coloniale, a déclaré
Saif al Islam, fils très influent du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
"Dans les prochaines semaines, la Libye signera un accord avec l'Italie en compensation de la période coloniale. Cet accord (...) représente des milliards", a déclaré Saif lors d'une réunion de hauts responsables à Tripoli. Il n'a pas précisé à quelle monnaie il se référait en parlant de ces "milliards".
A Rome, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi a dit qu'il espérait qu'un "traité d'amitié" soit signé entre les deux pays avant la fin du mois d'août. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que la signature d'un tel accord n'était pas imminente. "Les négociations en sont à un stade satisfaisant, mais des aspects importants restent encore à définir", a-t-il dit.
Outre des réparations matérielles, l'accord prévoit aussi plusieurs projets tels que la construction d'une autoroute traversant la Libye, des programmes d'éducation et l'élimination de mines remontant à l'époque coloniale, a précisé Saif Islam, dont le discours était retransmis à la télévision nationale.
L'Italie, qui a administré la Libye de 1911 à 1943, entretient des relations compliquées avec son Kadhafi depuis son accession au pouvoir en 1969.
En 1970, le dirigeant libyen avait notamment décidé d'expulser et de confisquer les biens de nombreux ressortissants italiens. Mais depuis quelques années, Rome est devenu le principal interlocuteur de Tripoli et les gouvernements successifs ont soutenu activement le retour de la Libye sur la scène internationale.
Riche en ressources naturelles, la Libye fournit 25% du pétrole et 33% du gaz consommés en Italie.
Lamine Ghanmi, version française Philippe Bas-Rabérin