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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 18:53

Inculpé de génocide et de crimes de guerre, l'ex-chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic va comparaître jeudi pour la première fois devant le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye. Il devra dire s'il plaide coupable ou non coupable.

L’ancien chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été transféré mercredi peu avant 8 heures (GMT+2) de Belgrade au centre détention du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie [TPIY] à La Haye.

"C’est un grand pas pour le Tribunal, qui montre notre aptitude à accomplir notre mandat ; c’est un grand pas pour la justice internationale", se félicite Nerma Jelacic, porte-parole du TPIY dans un entretien à France 24.
 
Karadzic fera sa première apparition au Tribunal dès jeudi, où il sera mis en examen pour génocide, selon le procureur. Il aura le choix entre plaider coupable ou non coupable, ou bien demander un délai afin de se décider, explique Cyril Vanier, envoyé spécial de France 24 à La Haye. Il devra également déclarer s’il désire ou non être défendu par un avocat.
 
Selon Jean-Arnault Derens, rédacteur en chef du Courrier des Balkans et auteur de "Balkans, la mosaïque brisée", Radovan Karadzic devrait demander du temps pour préparer sa défense et devrait refuser la présence d’un avocat. "Pour Karadzic, le TPIY est illégal et illégitime", analyse-t-il, "accepter d’être représenté par un avocat reviendrait à reconnaître le Tribunal".
 
Karadzic a été inculpé pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995), et plus précisément dans le massacre de 8 000 musulmans de Bosnie en juillet 1995 à Srebrenica et dans le siège de Sarajevo.
 Un procès "long et complexe"

Quelle que soit l’option de défense choisie par Karadzic jeudi, le procès ne débutera pas dans l’immédiat. "L’accusation et la défense ne seront pas prêtes avant plusieurs mois", précise le procureur du TPIY, Serge Brammertz, lors d’une conférence de presse mercredi à La Haye. (Lire l'analyse de
Gauthier Rybinski :
Quelle durée pour le procès Karadzic ?).
"Les charges retenues contre Karadzic sont très lourdes et incluent celle de crimes contre l’humanité", indique Dejan Anastasijevic, journaliste à l’hebdomadaire Vreme à Belgrade. Selon lui, "on peut s’attendre à un procès long et complexe". Celui de Slobodan Milosevic avait duré quatre ans avant d’être interrompu par la mort de l’accusé, en 2006.
 
Cependant, Anastasijevic rappelle que le général serbe de Bosnie Radislav Krstic avait bel et bien été condamné en 2001 pour génocide de musulmans de Bosnie à Srebrenica. Le TPIY a donc établi un précédent en reconnaissant qu’un génocide, un crime difficile à prouver, a bien eu lieu à Srebrenica. "Karadzic était le président de l’Etat des Serbes de Bosnie à l’époque", souligne Anastasijevic. L’accusation va certainement tenter de convaincre la cour qu’il était responsable des actes de ses forces armées."
 
L’extradition de Karadzic contestée

N’ayant toujours pas reçu la demande de recours de Karadzic, le ministère serbe de la Justice a finalement validé le transfèrement vers les Pays-Bas de l’ex-chef des Serbes de Bosnie.

Le frère de l’accusé a affirmé que la demande de recours contre l’extradition (de Karadzic) a été envoyée vendredi soir, mais le TPIY nie l’avoir reçue dans les temps.

Le transfèrement de Radovan Karadzic à La Haye est survenu quelques heures seulement après des affrontements entre les forces de l’ordre serbes et des ultranationalistes suite à une manifestation de soutien qui a rassemblé quelque 15 000 personnes à Belgrade.

Pendant la manifestation, le chef du Parti radical serbe Tomislav Nikolic a sévèrement critiqué le président, pro-européen, Boris Tadic, lui reprochant l’arrestation de Karadzic. Tadic a remporté les élections face à son rival ultranationaliste en février et, selon Anastasijevic, le changement de gouvernement a été "crucial" pour l’interpellation de Karadzic. "Ni Karadzic ni le chef d’état-major Ratko Mladic n’auraient pu être laissés en paix longtemps sans l’aide des services de sécurité serbes", précise le journaliste.
 
La manifestation en faveur de Karadzic était nettement moins importante que celle organisée en février pour protester contre l’indépendance du Kosovo, qui avait rassemblé environ 150 000 Serbes.
Selon Laurent Rouy, correspondant de FRANCE 24 à Belgrade, "c’est un échec pour les nationalistes, et même un double échec puisque quelques manifestants en sont venus aux mains avec la police". La réputation des nationalistes et des ultranationalistes, menés par le Parti radical serbe, a été ternie, conclue-t-il.
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