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Tchad, Berceau De L'humanité

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 11:45

Par Ahmat Hassan

Je trouve que
c’est une bonne chose que de se pencher sur l’enseignement supérieur et de commencer à apporter des solutions concrètes aux problèmes que rencontrent les étudiants tchadiens. Le centre national des œuvres universitaires est une première réponse qui est à saluer et encourager. Mais, comme on dit que « celui qui a été mordu par le serpent a peur des traces de la corde » (al adda dabi bakhaf mine madjarral habile), je me dois d’avoir des doutes sur la sincérité et les raisons profondes d’une telle volonté honorable. Quand on sait qu’un centre des œuvres universitaires signifie forcement des dépenses colossales pour permettre aux étudiants de se loger (à moindres frais avec toilettes, eau et électricités gratuites), se nourrir (subvention oblige, ce sera de quelle qualité ?), avoir des bourses (ceux qui en seront dépourvus auront quand même le droit d’avoir soit une aide globale en début d’année académique ou un prêt sur l’honneur remboursable lors de leur prise de service dans une administration quelconque), avoir des équipements sportifs et des centre de recherche (bibliothèques, centres numériques, cybers…), je me demande si ce n’est un « plateau » comme on dit à N’djamena !!!

En effet, le proverbe l’adage que j’ai cité plus haut se justifie largement à mes yeux.
Je vais prendre pour exemple deux cas bien connus de tous :

1) l’utilisation de la manne pétrolière pour les secteurs prioritaires

Quelle volonté politique nous disions-nous à l’époque ! Quel ne fut notre surprise de découvrir par la suite que c’était une couverture pour mieux dilapider (pour ne pas utiliser le terme « détourner », plus adéquat) les fonds alloués à ces secteurs ! Le ministère des infrastructures, absorbe tout ou la majeure partie des fonds à travers ses « collectifs budgétaires » annuels lancés en seulement avril ! Quel ministère peut exécuter son budget en moins de 4 mois ? des routes, des écoles, des bâtiments et des détournements publics, voilà ce que fait le ministère des infrastructures ! Les résultats de l’agriculture se sont-ils améliorés depuis que le secteur est dit prioritaire et qu’une partie de l’argent du pétrole lui est destinée ? je pense que chacun de vous a son idée des résultats de cette politique. On nous rétorquera qu’il y a plus de voies bitumées (qui se fissurent au bout de 2 ans maximum), plus d’écoles et de lycées (sans enseignants des fois ! la politique de l’enseignement est une réponse planifiée à des besoins ressentis ex : nombre d’élèves entrant en 6ème chaque année, distance séparant le village de l’école la plus proche, ratio élèves/maître… et non une politique de campagne électorale telle que pratiquée sous nos cieux).

2) la création du ministère du contrôle général de l’Etat et de la moralisation

Deby a vraiment envie de changer le pays, me suis-je dit ! Mais, j’ai oublié que la « chèvre broute là où elle est attachée ». Qui y nomme-t-on ? des gens qui ont eux même déjà détourné des deniers publics. Ainsi donc, les tchadiens apprirent tous que les services de l’Etat, les établissements publics de l’Etat et autres organismes et institutions dans lesquels l’Etat tchadien a des parts sociales, sont « contrôlés » par des agents immoraux ! le résultat est que des menus fretins aient été pris par de grands filets ! Aucun grand n’a été emprisonné et pire deux ethnies sont exemptées de contrôle : il s’agit bien sûr des Zakhawa et des Goranes. On sait que le ministère grouille d’agent de cette deuxième catégorie, tout comme celui des Infrastructures (disons les deux ministères « goranisés » au vu et au su de tout le peuple et de l’Etat !). Comble du malheur, les agents immoraux de l’incontrôlable ministère (puisqu’il faut aussi le contrôler !) sont souvent soudoyés lors de leurs passage dans certains services : un chèque d’une centaine de millions, dit on, les aveugle. D’ailleurs, à N’Djamena, les agents de ce ministère sont appelés des caïmans : « dès qu’ils arrivent pour un contrôle dans un service, ils ont la gueule ouverte avec des crocs visibles ; si tu n’y jettes pas quelque chose, c’est toi qu’ils bouffent ». Et comme on sait que les gens n’aiment pas être bouffés, les conclusions du rapport, le sait-on, lavent de tout soupçon des agents connus pour être fonctionnaires depuis quelques années et ont déjà une fortune qu’ils ne cachent même pas ! Même si on n’a pas de preuves de détournement ou corruption, dans ces cas-là, on applique ce qu’on appelle « cas inquiétant à travers des signes extérieurs de richesses ».

Alors Monsieur le Ministre, quelle sera la portée de ces réformes ? comme celles déjà engagées et dont j’ai donné deux exemple ayant abouti à des détournements et corruptions généralisées, ou salutaires pour l’enseignement supérieur dans notre pays en manque de vitesse depuis belles lurettes ?

ahmat.hassan@yahoo.fr

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