BANGUI (AFP) — Des habitants de Birao ont fui cette ville du nord-est de Centrafrique en raison de rumeurs d'attaques rebelles, a-t-on appris lundi de source
militaire centrafricaine alors que la force Européenne Eufor Tchad/RCA juge la "rumeur infondée".
Il est difficile de quantifier le nombre de personnes qui ont quitté la ville dont la population avoisine les 20.000 habitants, selon cette source militaire centrafricaine qui parle de "beaucoup".
Les habitants vivent dans la psychose d'attaques. Birao avait été attaquée et occupée par la rébellion de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) au mois d'octobre 2006.
Elle avait ensuite été reprise un mois plus tard par l'armée centrafricaine appuyée par la force multinationale de la Cémac (FOMUC, transformée depuis juillet dernier en mission de consolidation de la paix en Centrafrique MICOPAX 1 sous l'autorité de la Ceeac) et les forces françaises.
Birao avait été attaquée à nouveau en mars 2007 mais les rebelles avaient cette fois-là étaient repoussés. Depuis l'UFDR a signé deux accords de paix en avril 2007 et en juin 2008.
L'Eufor n'a pas constaté la présence de forces rebelles dans la région où les déplacements sont rendus très difficiles en raison de la saison des pluies et la crue des oueds. "Nous avons fait des reconnaissances. Pour nous, en l'état actuel de la situation, c'est une rumeur infondée", a affirmé à l'AFP le lieutenant-colonel Cyril Zimmer, un porte-parole de l'Eufor.
La Centrafrique, pays enclavé figurant parmi les plus pauvres de la planète, est en proie depuis 2005, année de l'élection du président François Bozizé, à l'insécurité dans le nord, où groupes rebelles, "coupeurs de routes" et soldats gouvernementaux commettent de nombreuses exactions. Le pays fait aussi face à une grave crise financière et sociale.
L'Eufor a pour mission principale de veiller à la sécurité des réfugiés de la province soudanaise du Darfour dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique, ainsi que des déplacés tchadiens et centrafricains, soit plus de 450.000 personnes.