A travers ce titre, je veux bien me pencher sur la corruption, ce fléau institutionnalisé depuis l’accession au trône du Général Président Déby Itno et qui gangrène l’économie de notre pays accompagnée d’une paupérisation de la population. Mais, avant de développer ce thème très important, permettez-moi de revenir sur le précèdent article intitulé « Que reste-t-il du pouvoir monarchique de Déby ? », article qui a soulevé beaucoup de réactions de la part des internautes. Ces derniers n’ont ménagé aucun effort pour manifester leur sympathie, leur encouragement et leur félicitation à travers des mails et des appels téléphoniques et qu’ils soient remerciés en retour pour ce geste combien de fois symbolique en m’apportant également leur soutien indéfectible.
Je ne fais que mon devoir pour informer non seulement notre peuple de la dangerosité de ce régime mais aussi tous ceux qui lui apportent tout le soutien dont il a besoin pour opprimer davantage notre peuple et le maintenir dans cette situation. Je veux tout simplement dire à tous les internautes et l’ensemble de notre peuple à travers ces quelques lignes, que le combat que nous menons est aussi le vôtre car c’est un combat pour la liberté, la justice et la démocratie dans le vrai sens du terme mais pas la démocratie à la sauce débyenne encadrée et imposée à notre peuple par la Françafrique. C’est un combat pour une bonne gouvernance et une meilleure redistribution de nos richesses de manière équitable afin que chaque citoyen du fin fond de son ferrick puisse en bénéficier. Ce combat nous le faisons nôtre et sommes prêts à sacrifier nos vies pour cet idéal.
Pour revenir au thème principal qu’est celui de la corruption, je veux le subdiviser en deux parties où la première concernera la gestion des projets et leur réalisation à travers des prêts octroyés par les différents bailleurs qui interviennent au Tchad comme la Banque Mondiale(BM), la Banque Africaine de Développement(BAD), la Banque Islamique de Développement(BID), la Banque Africaine pour le Développement Agricole(BADEA) et le Fonds International de Développement Agricole(FIDA) pour ne citer que ceux-là. Dans cette première partie, je parlerai également de la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP) qui est la seule institution habilitée à attribuer les marchés et contrats aux différentes entreprises et c’est la maison mère de toutes les magouilles avec ses commissions et sous commissions.
Dans la deuxième partie, je m’intéresserai à la gestion des différentes sociétés entre autres, le cas de la Sonasut, la Cotontchad, la Sotel, la STEE, la SNER, la Direction de l’hydraulique, l’ONPT devenue STPE depuis sa scission avec la Sotel et qui est réduite à l’acheminement du courrier et là également ce n’est pas tout le territoire qui est desservi alors que la poste devra jouer un autre rôle beaucoup plus important(je reviendrai plus longuement sur ce sujet quand j’aborderai le cas de la poste tchadienne qui est dépouillée de tous ses cadres pour renforcer la Sotel qui sert d’autres intérêts) etc.… mais aussi je n’épargnerai pas les banques installées au Tchad et qui sont également touchées par cette corruption généralisée.
L’objectif de ce travail est de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’au Tchad, la corruption est devenue une pratique normale et ce n’est pas par hasard qu’on voit des châteaux et villas poussés comme des champignons à N’djaména et dans sa périphérie et même l’Europe, l’Asie, les Etats-Unis, le Canada et l’Afrique ne sont épargnés. L’argent du pétrole coule à flots et fait le bonheur d’autres capitales de la planète alors que notre peuple croupit dans une misère indescriptible. L’autre objectif n’est pas de citer des noms car le Tchad est trop petit et tout est concentré au niveau de N’djaména et quand je parlerai de la gestion des projets et des différentes sociétés, les intéressés se reconnaîtront car nous n’épargnerons personne et le peuple tchadien tôt ou tard récupérera les biens mal acquis. Si aujourd’hui le régime du despote Déby a battu toutes les longévités dans ce pays, c’est parce que contrairement à ce qui est entendu çà et là, ce ne sont pas seulement les zaghawas qui ont mis ce pays à terre et profité de ce régime mais ce sont toutes les ethnies composant la société tchadienne et même les sudistes qui se qualifiaient eux-mêmes des laoukoura et des porteurs d’eau ont eu leur part dans cette macabre gestion des biens publics, faîtes un tour à moursal et vous le constaterez de visu. Toutes ces ethnies (représentées par certains individus véreux et qui, en réalité ne représentent que leur personne) sans exception aucune ont participé au massacre économique de notre pays et un jour viendra où les responsables répondront de leur crime odieux. Parmi tous ces nouveaux bourgeois et propriétaires terriens, personne n’a hérité d’une fortune quelconque, je dis bien personne et je mettrai quiconque au défi pour me prouver le contraire. Donc, cessons de culpabiliser seulement les zaghawas et la principale raison qui fait que ce régime perdure c’est parce que la corruption a été institutionnalisée pour que chacun puisse trouver son compte bien que la part du lion revient à la famille princière car ventre affamé n’a point d’oreille et la bouche pleine ne parle pas.
I- Les projets au Tchad et leur réalisation : Que sont-ils devenus et où va l’argent ?
Depuis l’avènement du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) qui n’a de patriotique que de nom, le 1er décembre 1990 et l’intronisation du Général Président Déby Itno, notre pays le Tchad a bénéficié d’aides et de prêts multiformes de coopération et de développement de la part de la communauté internationale pour son développement et ce, avant même l’exploitation du pétrole en octobre 2005. Mais malheureusement, tous ces prêts et toutes ces aides vont dans les poches des rapaces sans aucun souci de progrès pour le pays et qui, à chaque fois, ces rapaces bénéficient d’une nouvelle promotion pour piller encore plus car ils ne sont jamais inquiétés. Jamais dans l’histoire de notre pays, aucun régime n’a eu autant d’aides que ce régime despotique mais aucune réalisation palpable que ce soit dans le domaine des infrastructures routières,éducation, santé, agriculture, pour ces secteurs.
Classé parmi les pays les plus pauvres de la planète, le Tchad envisage son développement grâce aux projets élaborés et exécutés avec l’appui des partenaires extérieurs et intérieurs. Mais, ces projets parviennent difficilement à améliorer la situation des bénéficiaires et ce, pour plusieurs raisons comme le manque de préparation de la population bénéficiaire, la mauvaise gestion, le non versement de la contrepartie de l’Etat, ….. (Nous reviendrons plus largement sur ces différentes causes qui pour certaines sont endogènes alors que d’autres exogènes).
De 1990 à nos jours plus de cinquante deux projets (52) de développement ont vu le jour mais aucune véritable réalisation n’est visible alors que les différents prêts octroyés par les bailleurs ci-dessus cités sont remboursables avec intérêts. Parmi ces projets, on peut citer quelques uns comme le Projet Education, le Projet National Elevage (PNE), le Projet de Développement Intégré du Salamat (PDIS), le Projet de Sécurité Alimentaire Nord Guéra (PSANG) phase I et II, le Projet de Production Cotonnière et vivrière en Zone Soudanienne (PCVZS), le Projet de Valorisation des Eaux de Ruissellement Superficiel (PVERS), le Projet des Services Agro-pastoraux (PSAP), le Projet de Développement Agricole des Ouadis du Kanem (PDAOK), le Projet Santé et Maternité Sans Risque (PSMSR),…… On ne peut pas citer tous les projets car toutes les régions sans exception ont pu en bénéficier.
Un projet est par définition l’image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre. Le projet de développement est un ensemble d’actions qui consiste à maîtriser dans l’espace et dans le temps une série d’actions et de ressources nécessaires allouées à la réalisation d’objectifs clairement définis qui doivent intéresser des acteurs bien déterminés. La mise en œuvre et l’exécution d’un projet demandent une préparation accrue sinon le projet est voué à l’échec. Les choses sont faussées dés le montage du projet pour la seule et simple raison que pour négocier un projet, il faut envoyer à la table des négociations des cadres et techniciens compétents qui connaissent les dossiers et qui ont une certaine expérience en la matière. Mais, par malheur au pays du despote Itno pour des raisons de frais de mission et de tourisme, on envoie une délégation composée certes par le ministre du plan mais pour le reste ce ne sont que des accompagnateurs touristes qui vont signer n’importe quoi et reviennent les poches pleines de perdiem car c’est leur seule motivation et l’intérêt du pays vient après tout cela. Le bailleur accorde un prêt avec intérêts remboursable sur plusieurs années et ce, pour la réalisation d’un certain nombre d’objectifs. Tous les prêts sont signés au nom du gouvernement par le Ministère du plan qui est l’emprunteur et le projet est placé par la suite sous la tutelle d’un ministère (cela dépend de l’origine du projet c’est-à-dire agricole, sanitaire, éducatif,….). En plus de cela, il y a une cellule de suivi des projets à la présidence et une autre direction au ministère du plan qui est la Direction de la Programmation, du Financement et du Suivi des Programmes et Projets (DPFSPP) qui s’occupe des projets en contrôlant les demandes de décaissement pour les fonds de roulement de la Cellule d’exécution du Projet (CEP) mais aussi les demandes de paiement direct pour les partenaires. La mise en place de la CEP est conditionnée par le bailleur avec la nomination d’un directeur ou coordonnateur du projet et la mise en place du personnel existant c’est-à-dire les fonctionnaires mis à la disposition du projet. Il s’en suit par la suite le recrutement du personnel contractuel pour renforcer le projet. Lorsque toutes ces conditionnalités sont réunies, le bailleur procède à la mise en œuvre du projet et son exécution par l’entrée en vigueur du prêt c’est-à-dire la date à laquelle les décaissements sont autorisés et le projet peut démarrer. Tous ces garde fous sont mis pour que le projet soit bien exécuté et que les ressources allouées soient dépensées conformément aux dispositions de l’accord de prêt et de manière rationnelle mais c’est mal connaître la mafia qui s’est installée au Tchad depuis plusieurs années qui arrive à contourner toutes ces barrières et s’enrichir en détournant les moyens financiers mis à la disposition du projet. Les moyens financiers et matériels roulants (Véhicules) sont utilisés non seulement par le ministère de tutelle mais aussi la primature et la présidence sans toutefois oublier les gouverneurs, les ComRm et les Commandants de Brigade si par malheur le projet est en province. Il en est de même de la dotation en carburants et lubrifiants, des réquisitions des véhicules surtout en période électorale ou à chaque fois qu’une délégation gouvernementale se déplace à l’intérieur du pays et parfois le projet est amené à mobiliser le véhicule, le chauffeur, le carburant et les frais de mission du ministre ou de son DG/SG et parfois même pour la femme d’un de leurs qui doit aller à une cérémonie en province. Il y a également le fonctionnement du ministère de tutelle qui est pris en charge par le projet alors qu’il dispose d’un budget sinon le directeur du projet est menacé ou carrément remplacé par un autre plus doux et plus serviable. Il y a des projets qui ont connu 4 à 5 directeurs pendant les 5 ou 6 années de leur exécution et avec une telle instabilité comment voulez-vous qu’un projet puisse réussir. De telles pratiques sont monnaie courante et tous les projets en subissent les conséquences malgré les mises en garde répétées des bailleurs en menaçant les autorités de suspension de décaissements mais aucune mesure n’est prise et ces pratiques continuent. En plus de toutes ces imperfections, il y a le non versement de la quote-part de l’Etat si le projet a le malheur d’avoir une contrepartie de l’Etat et là aussi c’est le parcours du combattant pour amener le trésor public à vous verser le montant demandé car ces trésoriers préfèrent payer les fournisseurs pour obtenir leur 10 ou 20% sur des commandes parfois fictives que d’honorer l’engagement de l’Etat vis-à-vis du projet. Ayant compris la mentalité de ces trésoriers et leurs comptables, les chefs des projets sont amenés à proposer des commissions à ces derniers pour que la contrepartie soit versée sinon le bordereau risque de moisir au trésor. La corruption a tellement pris de l’ampleur que toutes les ressources allouées au projet vont dans les poches des individus en commençant par les chefs de projets eux-mêmes qui ne sont pas exempts de tout reproche. Je vous prie de faire le bilan de ces plusieurs années de régime Deby en recensant tous les projets et vous verrez qu’aucun projet n’a été conduit à son terme et aucune réalisation n’est faite et malheureusement tous ces prêts seront payés par les générations futures. C’est une chaîne de corruption qui s’est faite de manière organisée en partant du directeur du projet, le ministère de tutelle, le ministère des Finances, la Direction Générale des Marchés Publics et le trésor public auxquels il faut ajouter la présidence et la primature. A cela, il faut également ajouter la réforme des véhicules non seulement de l’Etat qui sont dans les différents ministères mais aussi ceux des projets. Dans aucun pays au monde, on a vu un véhicule reformé après seulement deux ans ou deux ans et demi de fonctionnement mais cela se passe au Tchad car la reforme est devenue tellement à la mode que même les bâtiments publics ne sont pas épargnés au pays du Général Président Itno qui nous a apporté ni or ni argent mais la « dolocratie ». Du point de vue comptable, le taux d’amortissement d’un véhicule va de 5 à 10 ans mais au Tchad, à n=2 ou n=2,5 on met le véhicule sur cale en prétextant qu’il ne fonctionne pas et on le reforme par la suite au profit du ministre, de son DG/SG ou au profit d’une autre personne beaucoup plus influente si ce n’est le coordonnateur du projet pour une valeur symbolique qui va de 100.000 à 200.000 Fcfa. Les commandes parfois fictives se font à la tête du client sans aucun respect des normes comptables, les bureaux de contrôle censées contrôler les travaux sont corrompus, les entreprises auxquelles on attribue les contrats/marchés sont dans l’incapacité d’un point de vue technique et financier d’exécuter les travaux, les bureaux d’études et les cabinets d’audit censés apporter une gestion saine et efficace et un contrôle des ressources allouées ne font pas un travail objectif parce qu’ils subissent la pression des responsables sous peine de non attribution des prochains contrats. Parfois, on a à faire à des cabinets d’audit incompétents et complaisants. La liste des imperfections est longue, très longue et tout cela est motivé par la corruption. On accorde parfois des commandes importantes sans consultation c’est de gré à gré pourvu que le fournisseur soit recommandé par le ministre, le DG/SG ou une autorité de la place et en province ce sont les barons du MPS et tout le reste de l’administration qui se greffe au projet. Dans l’esprit de l’administration tchadienne, un projet c’est de l’argent gratuit et qu’il faut dépenser sans aucun contrôle. Des généraux défilent devant les bureaux des projets pour obtenir des bons de commande pour aller les vendre aux fournisseurs afin que ces derniers puissent livrer la commande. Ces pratiques sont interdites par les bailleurs car pour obtenir un bon de commande, le fournisseur doit figurer sur la liste des fournisseurs agrées par le projet. Les fournisseurs agrées par le projet doivent être en règle vis-à-vis de l’administration fiscale mais toutes ces barrières sont contournées et ce n’est pas étonnant de voir du jour au lendemain un parvenu devenir millionnaire. Certes, tous les projets ont été mal gérés voire très mal gérés et continuent de l’être, mais le cas du Projet éducation, le Projet Nationale Elevage (PNE), le Projet des Services Agro Pastoraux (PSAP) et le Projet du Développement Intégré du Salamat (PDIS) est édifiant, catastrophique et à inscrire dans le « who’s who » tchadien car non seulement les responsables de ces projets n’ont jamais été sanctionnés mais ils ont tous été promus ministres de la République. Ainsi va le pays du despote Itno. Ce n’est qu’une vue d’ensemble de la situation des projets et de la corruption au Tchad et s’il faut rentrer dans le détail j’écrirai des tomes et des tomes. Au pays du despote Itno même les bâtiments publics ont été reformés. Je préfère m’en arrêter là sinon je ne bouclerai pas mon exposé mais je reviendrai une autre fois si le lecteur en redemande.
II- La Direction Générale des Marchés Publics (DGMP) :
Elle est chargée du contrôle, de la préparation, de la passation et de l’exécution des marchés passés au nom de l’Etat. Elle met à disposition des textes réglementaires relatifs à cette fonction. On ne trouvera meilleure définition que celle là mais la réalité est toute autre car cette noble institution est la maison mère de toutes les magouilles comme j’ai eu à le signaler dans mon introduction. Dans cette DGMP se trouvent d’autres directions comme celle des fournitures, des biens et services et des travaux (Ah ! les travaux que tout le monde veut l’occuper car c’est la bouffe « HALLAL » selon les initiés). Un décret présidentiel vous nomme à cette direction et voilà vous millionnaire avant même la prise de vos fonctions car c’est un défilé de fournisseurs et entrepreneurs qui anime votre demeure et votre quartier.
Les Dossiers d’appel d’offre (DAO) sont préparés par le projet et mis en vente aux différents soumissionnaires à un tarif qui varie selon l’importance du marché. Il y a l’appel d’offre nationale (AON) et appel d’offre internationale (AOI) et la consultation restreinte. Les soumissionnaires doivent déposer leur offre (technique et financière) dans un délai de 45 à 90jours et là également tout dépend de l’importance de l’offre. Toutes ces offres sont envoyées à la DGMP qui doit lancer les convocations pour réunir la commission qui créera une sous commission technique pour le dépouillement de l’offre technique à condition que le soumissionnaire remplisse certains mais ces derniers ne sont pas respectés car tout dépend du soumissionnaire et ce qu’il pèse mais aussi les relations dont il dispose. L’attribution du marché doit répondre à plusieurs critères mais beaucoup d’entrepreneurs pas besoin d’un respect quelconque de critères et c’est la corruption pure et simple pour l’obtention du marché car tout se joue à ce stade. Logiquement, toute entreprise qui ne remplit pas les conditions techniques c’est-à-dire avec un personnel suffisant et compétent, des matériels disponibles comme demandés dans le DAO et une expérience dans le domaine demandé n’aura aucune chance de gagner le marché. Mais dans cette DGMP, plus de la majorité des marchés sont attribués à des entreprises n’ayant aucune expérience en la matière, sans personnel suffisant et sans matériels parce que la commission, la sous commission, le responsable du projet et tout ce qui rôde autour sont corrompus et s’en fout si les marchés vont être exécutés ou pas et malheureusement c’est la réalité dans notre cher pays et pour moi, il n y a qu’un seul responsable qui se nomme Deby. Après le dépouillement de l’offre technique, les entreprises qualifiées verront leur offre financière étudiée. L’entreprise qui gagne le marché est celle qui présente l’offre financière la moins disante mais ce critère n’est pas logique car il se trouve des malins qui présente une offre moins disante tout en sachant que l’enveloppe présentée ne peut pas exécuter le marché. Tout cela, les membres de la commission et de la sous commission le savent très bien mais pour des raisons propres à eux, ils attribuent le marché à l’entreprise. Après quelques mois de travaux, l’entreprise se trouve dans l’incapacité d’exécuter sa mission et il faut aller corrompre le ministre de tutelle et le directeur du projet pour signer un avenant (allez y comprendre quelque chose) car l’entreprise qui a pris le risque de présenter une offre financière en deçà de la réalité doit en assumer pleinement ses responsabilités amis non on lui accorde d’autres largesses parce que tout le monde a été arrosé pour le reste, point de moral et c’est le Tchad qui paie le pot cassé. Des exemples comme celui là se compte par centaine si ce n’est par millier. L’exemple le plus patent est celui de la SACCOGEN qui, aujourd’hui se trouve en faillite alors que cette entreprise a très bien démarré. Les responsables de la SACCOGEN dépensent des centaines de millions sur la corruption pour gagner les marchés mais une fois le marché obtenu ils se verront dans l’incapacité de l’exécuter. C’est également le cas de la SNER qui obtient les marchés par rapport à la position de son DG qui est connu de tous mais se trouve dans l’incapacité d’exécuter le marché par manque de personnel compétent mais aussi des matériels. Bien que cette triste réalité soit connue de tous, la SNER a toujours gagné des marchés et tous les travaux effectués par elle sont d’une qualité minable. Je reviendrai plus longuement sur le cas de la SNER quand j’aborderai le cas des sociétés et des banques dans la deuxième partie.
Voilà chers lecteurs, la triste réalité de notre pays et tout ce travail n’est que le 1/10 de ce qui se pratique au Tchad. Et, comme je l’avais signalé un peu plus haut ce n’est qu’une vue d’ensemble sur les pratiques de la corruption car aucun secteur n’est épargné et ce n’est pas pur hasard que le Tchad a été classé en tête des pays les plus corrompus par Transparency International dans son édition 2005.
Dans la deuxième partie qui sera publiée dans une bonne semaine, je m’intéresserai à la gestion des sociétés comme la Sonasut, la Cotontchad, la Sotel, la SNER, la Direction de l’hydraulique, la fameuse STEE et l’ONPT devenue STPE ainsi que les banques. D’ici là, bonne lecture.
Bourma DAOUD AHMAD
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