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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 14:49

Elu samedi à la présidence du Pakistan, Asif Ali Zardari, veuf de l'ancien Premier ministre Benazir Bhuttto, est passé en quelques années de la prison à la tête de son pays.

Porteur de l'héritage de sa femme assassinée l'an dernier, chef de file du Parti du peuple pakistanais (PPP), l'ancien play-boy amateur de polo, aujourd'hui âgé de 55 ans, reste très controversé en raison des soupçons de corruption qui pèsent sur lui depuis de nombreuses années.

Membre d'un gouvernement dirigée par sa femme, il avait été surnommé "Monsieur 10%" par ses adversaires et a passé au total onze années en prison, accusé de meurtre, corruption et trafic de drogue, sans pourtant avoir jamais été condamné. Il avait été remis en liberté sous caution en 2004 et avait rejoint sa femme en exil.

Le meurtre qu'on lui imputait, y compris au sein de sa belle-famille, était celui de Murtaza Bhutto, frère de Benazir, à Karachi en 1996. Il a toujours clamé son innocence dans les enquêtes qui le visaient, affirmant être la victime de machinations politiques.

Après la mort de Benazir Bhutto, tuée le 27 décembre dans un attentat quelques semaines après son retour d'exil, Zardari a pris sa succession à la tête du PPP, direction qu'il partage avec son fils Bilawal. Agé de 19 ans, ce dernier poursuit ses études à Oxford.

Sous la houlette de Zardari, le PPP s'est imposé comme la première force politique du pays lors des législatives de février, devant la Ligue musulmane du Pakistan de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif (PML-N) avec laquelle le PPP a formé un gouvernement de coalition, qui a finalement éclaté le 25 août.

"MONSIEUR 10%"

Les hésitations du PPP à réintégrer le plus rapidement possible les magistrats limogés par Musharraf, comme l'exigeait la PML-N, a provoqué cette rupture de la coalition gouvernementale, déjà confrontée à la violence islamiste et à la faiblesse des marchés financiers.

Le PPP craint qu'une fois revenus, les magistrats limogés ne remettent en question l'amnistie accordée l'an dernier à Zardari et à d'autres responsables du parti mis en cause dans des affaires de corruption.

Même pour certains membres du PPP, Zardari est une personnalité contestable en raison de son goût immodéré du pouvoir et de son penchant pour l'argent et la vie facile.

Il avait épousé Benazir Bhutto en 1987, un mariage arrangé par leurs mères respectives. Fils d'un responsable du PPP, Zardari était bien dans la ligne politique du clan Bhutto mais d'un statut social inférieur.

La famille de Zardari était propriétaire de terres agricoles et d'un cinéma à Karachi et l'argent ne manquait pas pour assouvir la passion du jeune homme pour le polo, sport de l'élite. Rien à voir toutefois avec la famille Bhutto, véritable puissance féodale jouant depuis des décennies un rôle de premier plan dans les affaires et la politique.

Quelques mois après la victoire électorale de Benazir Bhutto en 1988 commençaient à circuler des rumeurs sur des malversations et des détournements de fonds publics mettant en cause Zardari. Le président de l'époque avait alors décidé de le limoger en 1990 pour corruption et incompétence.

Zardari, pour sa part, a toujours accusé le successeur de sa femme à la tête du gouvernement, justement Nawaz Sharif, d'avoir monté de toutes pièces des dossiers contre lui afin de l'écarter de la politique.

Pourtant, certains Pakistanais pensent que Zardari a fait preuve d'une grande force d'âme et de caractère pendant sa longue détention. Sur un plan personnel, son mariage avec Benazir Bhutto a été largement considéré comme un succès.

Version française Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel

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