17 septembre 2008
3
17
/09
/septembre
/2008
10:32


Le cinquantenaire de l’assassinat, par l’armée coloniale française, de Ruben Um Nyobé, ancien secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC), la plus vieille formation politique du pays créée en 1948, a été marqué le 13 août dernier sur l'étendue du territoire national par des conférences-débats commémoratives destinées à magnifier l’œuvre du nationaliste et à revisiter la mémoire des leaders du parti. "Le moment est venu pour que la France reconnaisse son génocide au Cameroun, et qu’elle répare le lourd tribut qu’elle a causé aux Camerounais", a affirmé le responsable local de l’UPC à Douala, le combattant Mboua Massock.
En 1955, l'armée coloniale française avait lancé une répression meurtrière des militants nationalistes du parti que l'administration coloniale avait prohibé. "Ce serait une erreur d’oublier le génocide français au Cameroun, car si l’on parle du génocide rwandais avec une forte implication de la France, la situation est identique au Cameroun, sinon plus", ont déclaré les leaders actuels de l’UPC.
Pour la majorité des camerounais, Ruben Um Nyobé apparaît encore, 50 ans après sa mort, comme une véritable icône de la lutte contre le pouvoir colonial. Il avait posé des actes forts comme la demande d’indépendance du Cameroun devant les Nations Unies, lors d’une intervention mémorable à l’ONU, prélude au soulèvement contre les forces d’occupation.
Le message réformateur de Ruben Um Nyobé avait été très mal accueilli par la France qui avait alors lancé les opérations de répressions meurtrières des principaux leaders politiques de l’UPC, suivie de massacres de populations, principalement dans les régions du Littoral, de l’Ouest et une partie du Sud.
Ruben Um Nyobé fut abattu le 13 septembre 1958 à Libel li Ngoï, dans la région de la Sanaga-Maritime, localité située entre la capitale Yaoundé et Douala, la métropole économique.
Malgré la suspension du multipartisme au Cameroun en 1966 et la naissance du parti unique, l’UPC avait continué clandestinement ses activités, avant de reprendre une vie normale suite à la restauration du multipartisme au Cameroun en 1991.
Le parti de Ruben Um Nyobe jouit encore aujourd'hui d'un grand prestige et d'un grande reconnaissance de la population mais sur le terrain, l'UPC ne parvient toujours pas à concrétiser le succès populaire dans les urnes.
source: http://www.gaboneco.com/