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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 11:00
Près de 40 organisations non gouvernementales du Soudan sont venues appuyer leur gouvernement à Genève. But : se débarrasser du mandat de rapporteur sur les droits de l’homme dans leur pays. Et discréditer au passage le tribunal international qui pourrait inculper leur président

Du jamais vu ! Alors que le Conseil des droits de l’homme doit décider s’il reconduit le mandat de son experte au Soudan pour une année, une armada de 36 organisations non gouvernementales soudanaises s’activent dans les coulisses pour promouvoir la position officielle de leurs autorités, soutenue par le groupe africain. Elles organisent aussi des tables rondes chargées de décrédibiliser la Cour pénale internationale, dont la décision d’inculper le président Bashir est attendue d’ici peu.

Sébastien Gilloz, le représentant de l’organisation Human Rights Watch (HRW) au Conseil, avoue n’avoir jamais vu pareil débarquement ,tout en mettant en doute le caractère « non gouvernemental » de ces associations. Ces dernières organisent un événement parallèle par jour, tiennent conférence de presse, font du lobbying intensif. Groupées sous le nom de « Groupe national pour les droits de l’homme », ces organisations sont « presque toutes basées au Darfour », explique Ibrahim Abdel Halim, président central. Cible principale de ces organisations : les violations des droits de l’homme dues aux forces des Nations Unie, des rebelles et des ONG étrangères, ainsi que le manque de mobilisation de la communauté internationale pour venir en aide aux populations civiles.

Ce déploiement traduit l’importance accordée par le gouvernement à l’élimination de ce mandat de rapporteur spécial sur les droits de l’homme. Pour le vice-ministre de la Justice, Abdoldaem Zomrawi, interrogé au Conseil, « ce mandat n’a plus de raison d’être car le système d’examen périodique universel [depuis 2008] permet de vérifier la situation des droits de l‘homme dans chaque pays tous les quatre ans. De plus, il y a 75 observateurs du Haut commissariat aux droits de l’homme au Soudan. »

Le rapport de l’experte indépendante Sima Samar, présenté mardi 16 septembre au Conseil des droits de l’homme, donne pourtant une image préoccupante de la situation. Tout en signalant quelques avancées, il dresse une longue liste d’abus, notamment l’impunité des responsables de violence et les lacunes béantes du système judiciaire. Abdoldaem Zomrawi nie ces accusations et met l’accent sur les réformes déjà réalisées ou en cours.

L’Union européenne a déposé mardi 16 septembre après-midi un texte de résolution demandant le prolongement du mandat de Sima Samar. Dans une version précédente de son projet, elle avait inclus un article demandant que le Soudan « coopère pleinement avec la Cour pénale internationale ». mention qui a été retirée après négociation avec le groupe africain dans la matinée.

Les organisations soudanaises de leur côté approchent les pays qui pourraient voter à contre-courant de la position du groupe africain, comme l’Ouganda, la Zambie ou le Ghana.

Michel Bührer et Juan Gasparini/Tribune des droits humains.

Source: http://www.droitshumains-geneve.info

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