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France va reprendre ses prêts au Cameroun, suspendus depuis 2001, date du début du processus d'annulation de la dette, a déclaré lundi à Yaoundé la secrétaire d'Etat française au Commerce
extérieur Anne-Marie Idrac . "Nous avons décidé, compte tenu des relations de confiance que nous avons avec le Cameroun, de reprendre les prêts à l'Etat", a expliqué Mme
Idrac, à Yaoundé pour la réunion, mardi, des ministres des Finances de la zone Franc.
"Nous souhaitons que l'Etat camerounais puisse financer des investissements publics et notamment des projets d'infrastructures de manière à stimuler et à obtenir un relais des investissements
privés et notamment des PME" (petites et moyennes entreprises), a-t-elle ajouté.
Selon elle, cette reprise des prêts souverains - à une date non précisée - est rendue possible par le "désendettement du Cameroun", et par sa "très bonne gestion, en particulier des instruments
de développement".
La France, parmi les premiers créanciers du pays, "regarde avec satisfaction la manière dont depuis plusieurs années le Cameroun s'est désendetté, a géré efficacement les outils de désendettement
et de développement qui avaient été mis à sa disposition et s'est engagé avec résolution dans l'amélioration du climat des affaires", a-t-elle déclaré.
Après avoir échoué en 2004 pour mauvaise gouvernance, le Cameroun a mené à son terme en avril 2006 l'initiative internationale en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) du Fonds monétaire
international (FMI) et de la Banque mondiale.
Paris a alors signé en juin 2006 avec le gouvernement de Yaoundé un Contrat de désendettement et de développement (C2D), qui prévoit le refinancement sous forme de dons des créances françaises
d'aide publique au développement.
De source économique française à Yaoundé, l'initiative PPTE et les annulations de dettes additionnelles ont considérablement réduit ces dernières années la dette extérieure camerounaise, passée
de 51% du PIB fin 2005 à environ 11% mi-2007.
Le service de la dette extérieure s'en trouve fortement allégé et ne représente plus que 4,5% du budget 2007, contre 15,5% en 2005.