QUÉBEC (AFP) - Le président français Nicolas Sarkozy s'est
demandé vendredi comment on pouvait "régler les grands problèmes du monde" sans un pays africain ou sud-américain comme membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, lors de l'ouverture du
sommet de la Francophonie à Québec.
"La crise (financière internationale) doit être une opportunité de bousculer les habitudes et de refuser les facilités. Comment imaginer régler les grands problèmes du monde quand il y a un Conseil de sécurité où il n'y a pas un membre de l'Afrique (...) ou du continent sud-américain comme membre permanent", s'est interrogé le chef de l'Etat sous les applaudissements de l'assistance.
Le Conseil de sécurité de l'ONU compte cinq membres permanents (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine) et dix membres non permanents élus pour deux ans.
Une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement participent au XIIe sommet de la Francophonie, qui se tient tous les deux ans. "La crise est une opportunité de réfléchir différemment à la croissance", a également affirmé M. Sarkozy, citant "la croissance durable, la croissance verte, le développement d'une agriculture vivrière partout dans le monde". Selon lui, "nous n'avons à nous incliner au premier obstacle venu" et "ce débat doit être un débat de la francophonie".
"Le monde est confronté à la plus grave crise économique et financière depuis la crise des années 30. Nous devons réfléchir aux enjeux. Comment en sommes-nous arrivés là (...) Qui est responsable? Que s'est-il passé? Nous devons poser le bon diagnostic et en tirer les conséquences (...) Le monde doit changer. La francophonie doit porter la nécessité du changement du monde", a-t-il insisté.
Pour le président français, "la francophonie, ce n'est pas simplement l'attachement à une culture. Nous devons vivre la francophonie comme un engagement politique. Nous ne voulons pas d'un monde aplati. Nous ne voulons pas d'un monde uniforme. Nous voulons la diversité. Cette tribune témoigne de cette diversité", a-t-il affirmé.