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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 14:37

 L’enlèvement de neuf expatriés chinois du secteur pétrolier dans l’Etat soudanais du Sud-Kordofan est un nouveau coup dur pour les multinationales asiatiques qui dominent désormais l’industrie pétrolière soudanaise. Le rapt n’a pas été revendiqué. Il s’agit du troisième incident de ce type en un an dans cette région à la frontière du Nord et du Sud-Soudan. Il intervient alors que Liu Guijin, envoyé spécial de Pékin pour l’Afrique, est attendu à Khartoum ce vendredi 24 octobre 2008 pour des discussions sur la crise au Darfour.

 

Li Cheng Wen, ambassadeur de Chine à Khartoum (d) et Ali Ahmed Kerti, ministre d'Etat soudanais au ministère des Affaires étrangères, le 20 octobre 2008 à Khartoum. Les autorités des deux pays cherchent à contacter les ravisseurs des neuf expatriés chinois.
(Photo : AFP)

Les Chinois travaillant dans le secteur pétrolier ne sont pas les seuls visés par les groupes rebelles soudanais. Il y a un an, dans la même région, cinq employés du secteur pétrolier - un Egyptien, un Irakien et trois Soudanais -  avaient été enlevés par le JEM, le Mouvement pour la justice et l’égalité, qui entendait ainsi prouver sa capacité à étendre son champ d’action au-delà du Darfour, et lancer une mise en garde aux compagnies pétrolières accusées de financer le régime de Khartoum.

En mai 2008, quatre travailleurs indiens et leur chauffeur soudanais étaient à leur tour pris en otage par un autre groupe, appartenant à la tribu des messerias, elle aussi revendiquant une meilleure distribution des revenus de l’exploitation du pétrole.

Quant aux neuf employés chinois enlevés ce samedi 18 octobre, ils travaillent pour la Greater Nile Petroleum Operating Company, consortium dirigé par le groupe chinois CNPC, comprenant également l’Indien ONGC et le Malaisien Petronas. 

On ignore pour l’instant l’identité des ravisseurs, mais les autorités de Khartoum ont imputé l’enlèvement au JEM.

De source diplomatique (selon Reuters), l’un des chauffeurs libérés aurait transmis aux autorités une note des ravisseurs réclamant une part des revenus financiers du pétrole exploité dans la région.

La Chine, de loin la plus impliquée

De fait, on assiste au Soudan à une montée en puissance des investissements chinois. Il y a un mois, la Chine a nommé Zhang Qingyang consul général à Juba, capitale du Sud-Soudan. Il s’est immédiatement déclaré en faveur d’une multiplication des projets d’investissement dans la région semi-autonome, créée dans le cadre des accords de paix de 2005.

L’implication dans l’exploitation du pétrole, elle, remonte à 1995. La Chine, deuxième importateur mondial de pétrole, compte le Soudan parmi ses six premiers fournisseurs. Le pétrole venant du Soudan représenterait 6% des besoins quotidiens.

D’après des sources du ministère soudanais des Affaires étrangères, la Chine a investi plus de 6 milliards de dollars dans 14 projets sur la dernière décennie (Sudan Tribune du 5 novembre 2007).

En échange de quoi, Pékin ne ménage pas ses efforts pour soutenir le régime de Khartoum dans les instances internationales. Mais l’exercice a ses limites.

La vulnérabilité des positions chinoises

Hasard du calendrier (?), la nouvelle de l’enlèvement des neuf ressortissants chinois, a été précédée par l’annonce de la visite à Khartoum de l’envoyé spécial de Pékin pour l’Afrique, Liu Guijin. D’après les informations attribuées par Sudan Tribune au Sudanese Media Center, Guijin vient s’entretenir avec les autorités soudanaises des résultats de sa tournée en France et aux Etats-Unis.

La diplomatie chinoise s’est montrée critique à l’encontre de la Cour pénale internationale et de son initiative à l’encontre du président Omer Hassan el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Pékin serait malgré tout dans un embarras extrême si les accusations de génocide se trouvaient retenues contre el-Béchir.

C’est dans cette conjoncture délicate pour Pékin que se produit cette nouvelle affaire d’enlèvement. Non seulement la ligne de Pékin à l’égard de Khartoum devient difficile à tenir sur le plan de la diplomatie internationale, mais en outre sa position sur le terrain reste fragile, ses employés sont extrêmement vulnérables.

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