YAOUNDÉ (AFP) — L'agriculture familiale camerounaise, représentant 95% des exploitations agricoles du pays, va bénéficier d'un plan de relance de près de 30 milliards de FCFA
(45 millions d'euros) financé par des remises de dettes françaises, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Ce plan, dont la première phase doit durer trois ans, va notamment permettre de former 15.000 jeunes d'ici à 2011 en matière d'agriculture et d'élevage, a affirmé à l'AFP Mumini Bouba, un responsable du ministère camerounais de l'Agriculture et du Développement rural.
Pour ce faire, il est prévu la réhabilitation et la construction d'écoles agro-pastorales, ainsi qu'un système de financement de projets agricoles, une aide pour faciliter les relations entre les banques et les paysans, un dispositif d'accompagnement des producteurs de même que la mise en place d'un réseau d'informations sur les résultats économiques et le suivi météorologique, a expliqué M. Bouba. "Nous voulons aider les producteurs à aller vers des exploitations de taille moyenne", a-t-il précisé.
Le plan de relance est financé avec les fonds du Contrat de désendettement et de développement (C2D) signé entre la France et le Cameroun en juin 2006 et qui prévoit le refinancement sous forme de dons des créances françaises d'aide publique au développement.
Malgré un fort potentiel agricole (moins de 20% des terres arables sont actuellement cultivées) et alors que 70% de la population active travaille dans le secteur agricole, le Cameroun est devenu ces dernières années un important importateur de produits alimentaires
La hausse du coût des denrées a entraîné fin février un mouvement social de grande ampleur au cours duquel au moins 40 personnes ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l'ordre.