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Tchad, Berceau De L'humanité

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 15:32

ASIE. Le nouvel élu veut plus de troupes, ses alliés de l'OTAN plus d'efforts civils et politiques. Peut-on éviter le choc?

La lune de miel entre Barack Obama et les dirigeants européens s'apprête à vivre son premier test. Dès la semaine prochaine, le couple transatlantique risque de se déchirer sur l'Afghanistan, où la rébellion des talibans progresse. Sur ce dossier lancinant, les visions du nouveau président des Etats-Unis et de ses alliés du Vieux Continent divergent fortement.

Mardi prochain, Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, s'envolera pour Washington avec en poche un texte sur la refondation du partenariat transatlantique. Adopté par les 27 membres de l'Union européenne, ce document doit être discuté avec l'administration sortante et remis aux membres du futur gouvernement Obama.

Selon nos informations, le passage consacré à l'Afghanistan insiste sur la nécessité de renforcer l'aide civile, sans se limiter à une stratégie purement militaire. Il préconise d'éviter l'extension de la guerre contre les talibans au territoire du Pakistan, alors que Barack Obama envisage des frappes dans ce pays. Surtout, le plan de l'UE ne dit mot de l'envoi de nouvelles troupes européennes sur place. «Il n'y aura pas de solution militaire en Afghanistan», insistait Bernard Kouchner mercredi, dans une interview à RTL.

Ces positions sont aux antipodes du programme de Barack Obama. Celui-ci précise que le nouveau président «attendra des alliés qu'ils affectent davantage de ressources à cette mission commune et qu'ils abandonnent les restrictions à ce que leurs troupes peuvent faire». Autrement dit, il souhaite qu'elles soient plus nombreuses et se battent davantage, y compris dans les régions les plus dangereuses de l'Afghanistan.

«Le plus gros choc, pour les Européens, va être de découvrir que la détermination d'Obama à rompre avec l'unilatéralisme de Bush a pour corollaire un désir d'assistance tangible de [leur] part», commente un récent article du European Council on Foreign Relations.

Les Etats-Unis eux-mêmes envisagent d'envoyer 10000 soldats supplémentaires pour renforcer les 70000 troupes étrangères déployées sur place. Le but est de s'inspirer des succès relatifs remportés en Irak, où l'augmentation du contingent américain (surge) et la mise en place de milices locales opposées à Al-Qaida ont permis d'étouffer l'insurrection.

«C'est la méthode Petraeus», explique François Heisbourg de la Fondation pour la recherche stratégique, en référence au général américain qui a commandé la stratégie de surge en Irak. «Les Etats-Unis vont sans doute être d'accord pour mettre le paquet dans les domaines économiques et politiques, mais ils pensent que ça ne marchera pas si on ne déploie pas un nombre de soldats nettement plus élevé en Afghanistan.» Et si les Européens refusent d'être mis à contribution, «cela risque de devenir un vrai problème», prédit François Heisbourg.

L'ennui, du point de vue européen, est que l'engagement afghan est impopulaire, que des pays comme la France, la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas y ont subi des pertes significatives, que les caisses sont vides et que leurs armées sont déjà très sollicitées ailleurs. «Nous avons 3000 hommes en Afghanistan et 15000 sur des théâtres extérieurs, on ne peut pas nous soupçonner de traîner les pieds», estime une source officielle française.

Mais un rapprochement des points de vue n'est pas impossible. Les Etats-Unis pourraient accepter l'offre européenne d'assistance civile accrue, et mettre fin au pesant système de double commandement entre l'OTAN et l'opération Enduring Freedom, qui dépend du Pentagone.

Ensuite, si leur partenaire insiste, les Européens devront bien examiner la possibilité d'envoyer de nouveaux soldats. Les réserves existent, assure François Heisbourg: «Il y a une force européenne de 4000 hommes au Tchad, dont on ne sait pas très bien ce qu'elle fait. Soit on considère que le Tchad est plus important que l'Afghanistan, soit on considère que l'Afghanistan est plus important. Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie.»

Source: http://www.letemps.ch/

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