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Tchad, Berceau De L'humanité

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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 20:21

Hier, Hillary Clinton a répondu aux questions de la commission des affaires étrangères du Sénat et cela en vue de sa confirmation comme secrétaire d'Etat (le texte intégral de l'audition est ici). Elle a fait le tour des points chauds de la planète et présenté les priorités de l'administration Obama en politique internationale. Sa maîtrise des dossiers, son assurance et sa clarté d'expression sont époustouflantes. Sur le fond aussi, on a tout lieu d'être enthousiaste - enfin presque...

 

Après huit ans de Bush, l'arrivée d'Hillary Clinton à la tête du département d'Etat (au vu des questions d'hier, fort peu agressives, sa confirmation ne fait aucun doute) annonce un changement radical de ton et de méthode. C'est par le multilatéralisme que la nouvelle administration entend prendre le leadership planétaire."L'Amérique ne peut pas régler seule les problèmes du monde mais le monde ne peut les résoudre sans l'Amérique."  Les Etats-Unis redeviendront un "smart power", une "puissance intelligente", a promis la future secrétaire d'Etat.

 

Que retenir de précis?

 

1/ Hillary Clinton a insisté sur des thèmes essentiels obstinément négligés par l'administration Bush:

 

- la lutte contre le changement climatique dont l'Amérique doit devenir l'un des leaders, a-t-elle dit. Elle a annoncé qu'il y aura un envoyé américain à la conférence de Copenhague en décembre prochain. 

 

- l'aide au développement, qui sera, selon elle, l'un trois piliers de la nouvelle politique étrangère américaine, avec la diplomatie et l'action militaire.

 

- le contrôle et la réduction des armements nucléaires. C'est un des sujets favoris de Barack Obama qui s'est engagé à réduire l'arsenal atomique américain et à lancer une vaste offensive diplomatique en vue d'obtenir le même engagement des autres puissances nucléaires (la France n'apprécie pas du tout...). Hillary Clinton a fait savoir qu'elle était prête à négocier très rapidement avec les Russes le renouvellement de l'accord Start, ce qui devrait contribuer à détendre l'atmosphère avec Moscou. Elle a dit aussi qu'elle allait réembaucher les spécialistes en désarmement que l'équipe Bush avait tenus à l'écart.

 

2/ La nouvelle administration va adopter des postures très différentes de celles de l'administration Bush sur plusieurs autres dossiers majeurs:

 

- L'Iran et la Syrie avec lesquels Clinton dit qu'il faut essayer "l'engagement", le dialogue.

Il semble qu'elle va annoncer des ouvertures très fortes dès les premières semaines du mandat Obama. Lesquelles? Elle n'a pas voulu répondre sur ce point capital.

 

Cela dit, elle a aussi répété, à deux reprises, que, concernant le nucléaire iranien, toutes les options demeuraient sur la table (y compris donc la militaire) et que l'administration Obama n'acceptera jamais une bombe perse.

 

- Concernant le nucléaire nord-coréen, elle a laissé entendre qu'elle était prête à ouvrir des négociations bilatérales avec Pyongyang, ce que l'administration Bush a toujours refusé.

 

- Au sujet de la dépendance de l'Europe vis à vis du gaz russe, elle a annoncé la création, au département d'Etat, d'un poste de coordonnateur pour la sécurité énergétique chargé notamment d'aider certains pays d'Europe (centrale notamment) à régler le problème.

 

- Elle s'est dite aussi favorable à une adaptation des accords d'Helsinki et donc de l'OSCE, ce qui devrait intéresser les Russes qui proposent une telle adaptation depuis des mois.

 

- Enfin, à propos du Darfour, elle n'a pas écarté l'hypothèse d'une intervention militaire humanitaire.

 

Mais, sur deux dossiers cruciaux, je suis, comme tout le monde, resté sur ma faim:

 

- Sur le conflit israélo-palestinien, elle s'est contentée de dire qu'il ne fallait pas "abandonner" le processus de paix. 


Puis elle a défendu vigoureusement le droit d'Israël à se défendre et a refusé toute négociation avec le Hamas, tant qu'il ne reconnaîtrait pas l'Etat hébreu et ne renoncerait pas à la violence. A la toute fin de l'audition, elle a laissé entendre qu'une des voies envisagées était d'aider l'autorité palestinienne à regagner la confiance de ses administrés. Rien de plus. Elle a précisé qu'elle ne pouvait pas en dire davantage pour ne pas gêner l'administration Bush qui était en train de mener "en coulisses" des négociations difficiles sur Gaza. 

 

- Sur l'Afghanistan, ses réponses ont été vagues, elle a seulement dit que, pour régler le problème, il fallait à la fois plus de militaire et plus de civil. Et elle n'a pas abordé la question d'éventuelles négociations avec les Talibans.


Elle a précisé qu'une révision complète de la politique afghane (menée par le général Petraeus et son équipe) était en cours.

Autrement dit, sur ces deux dossiers si importants, je ne vois pas de "smart power" - pas encore, en tous cas.

http://globe.blogs.nouvelobs.com/
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