Soudan: l'ancien chef de la diplomatie Lam Akol fonde son parti politique

KHARTOUM (AFP) L'ancien chef de la diplomatie soudanaise et homme politique controversé, Lam Akol, a annoncé samedi son départ du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), le grand parti sudiste, pour fonder une faction rivale en vue des prochaines élections. Lam Akol avait été nommé ministre des Affaires étrangères en 2005 dans la foulée de l'accord de paix mettant fin à la guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan à l'origine de 1,5 million de morts sur 22 ans. Il avait été remplacé en octobre 2007. Originaire de l'Etat du Haut-Nil, à la lisière du Nord et du Sud du Soudan, et membre de l'ethnie Shilluk, M. Akol a annoncé une scission du SPLM et la formation du mouvement SPLM-Changement démocratique, en vue des élections prévues en février 2010.

"Je fonde ce parti afin de sauver (le SPLM) de l'abîme dans lequel il est en train de tomber", a-t-il déclaré à l'AFP, affirmant que le SPLM n'était "pas démocratique" et que son soutien s'érodait au sein de la population du Sud-Soudan. "Nous allons présenter des candidats à travers l'ensemble du Soudan", et pas seulement au Sud, a précisé M. Akol qui avait déjà quitté le SPLM dans les années 1990 et été ministre en 1998 dans le gouvernement islamiste de Khartoum.

Le SPLM fait actuellement partie d'un gouvernement d'unité nationale avec le Parti du congrès national du président Omar el-Béchir, et est à la tête du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan. En vertu de l'accord de paix, un référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan est prévu en 2011. M. Akol a indiqué que sa formation n'avait pas encore décidé si elle prônerait ou non l'indépendance de cette région.