PARIS, 5 juin (Reuters) La France a décidé de consacrer 60% de son budget d'aide au développement à l'Afrique subsaharienne et réfléchit à des sources alternatives de financement, comme les revenus de la mise aux enchères des quotas de C02 après 2012. Le gouvernement français prévoit d'affecter 0,44% du PIB à l'aide au développement (AFD) en 2009, une enveloppe qui représentait 7,6 milliards d'euros en 2008 (0,39% du PIB), a-t-on précisé de source gouvernementale.
Le Premier ministre, François Fillon, a présidé vendredi un comité interministériel de la coopération internationale et du développement (Cicid) qui visait notamment à arrêter les modalités d'une aide "plus efficace". "La solidarité vis-à-vis de l'Afrique reste au coeur des priorités françaises (...). Ainsi l'Afrique subsaharienne se verra allouer 60% des ressources budgétaires de l'aide", précise un communiqué de Matignon.
La Cicid a établi une liste de 14 pays prioritaires qui recevront 50% de l'aide. Parmi eux le Bénin, le Niger, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, le Sénégal, le Tchad. L'aide française sera désormais axée sur cinq domaines prioritaires : santé, éducation, développement durable et climat, agriculture, soutien à la croissance. "La France continuera d'intervenir dans d'autres pays avec qui elle entretient des relations privilégiées ou traversant des crises sous des formes différenciées : dons, prêts bonifiés ou faiblement bonifiés, garanties", précisent les services du Premier ministre.
Pour "clarifier" l'aide sera créé samedi par décret un Conseil d'orientation stratégique (COS), présidé par le secrétaire d'Etat à la Coopération, qui sera chargé de veiller à la politique de financement de l'Agence française de développement (AFD). François Fillon a annoncé au cours de la réunion que la France affecterait après 2012, comme l'y autorise le paquet énergie-climat européen, une partie du revenu de la mise aux enchères des quotas de CO2 à des actions pour le climat dans les pays les plus pauvres.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)
Source : http://fr.reuters.com/