Le président gabonais Omar Bongo Ondimba, doyen des chefs d'Etat africains, est mort lundi en début d'après-midi à Barcelone à l'âge de 73 ans, selon un message écrit du Premier ministre gabonais. Le voile de mystère autour du sort du président gabonais Omar Bongo est officiellement levé. Le journal catalan La Vanguardia et l'agence espagnole Europa Press ont annoncé lundi en début d'après midi que le leader africain était mort plus tot dans la journée, à 14h. Selon le site de La Vanguardia, Omar Bongo , "est décédé à 14 cet après-midi à la clinique Quiron de Barcelone où il était soigné pour un cancer". Une confirmée officiellement lundi après-midi par le premier ministre gabonais.
"C'est à 14h30 que l'équipe médicale m'a informé, ainsi que les officiels et membres de la famille présents, que le président de la République, chef de l'Etat, Omar Bongo Ondimba, venait de rendre l'âme des suites d'un arrêt cardiaque", indique ce message du Premier ministre Jean Eyeghe Ndong. Le gouvernement gabonais ajoute qu'"à compter d'aujourd'hui, un deuil national de 30 jours est décrété sur l'ensemble du territoire national" et que "par conséquent les drapeaux sont mis en berne pendant cette période". Le programme des obsèques sera communiqué ultérieurement, est-il ajouté.
Son décès, annoncé dimanche soir par le site internet lepoint.fr et ensuite confirmée par "une source diplomatique proche du gouvernement français", citée par l'AFP avait été démenti lundi par le chef du gouvernement gabonais, qui affirmait lui avoir rendu visite "dans la matinée" avec plusieurs ministres gabonais et le chef de l'Assemblée nationale de ce pays. Dimanche soir, la France avait démenti "être à l'origine de l'information relative à l'éventuel décès du président Bongo dont elle n'est pas informée", selon la formule employée par un porte-parole du Quai d'Orsay.
Doyen des chefs d'Etat africains, il est à la tête du Gabon depuis plus de 41 ans, un pays havre de stabilité sur un continent habitué aux crises. Petite taille, moustache, lunettes noires, Omar Bongo est un fin tacticien politique, un don qui lui a permis de conserver le pouvoir sous le régime du parti unique comme sous le multipartisme depuis 1990. Considéré comme un "sage" en Afrique, il a souvent servi de médiateur ou d'intermédiaire dans de nombreuses crises et notamment en Centrafrique, au Tchad ou au Congo.
Omar Bongo est aussi un des symboles de la "Françafrique", cette relation complexe entretenue entre Paris et ses anciennes colonies d'Afrique, où se mêlent raison d'Etat, lobbies et réseaux politico-affairistes. Toutefois ses relations avec la France s'étaient tendues récemment. La justice, les médias et des ONG s'intéressaient de près à son patrimoine immobilier alors que ses comptes bancaires avaient été saisis dans le cadre d'une affaire privée l'opposant à un particulier français sur un différend de plus de 400.000 euros.