22 juin 2009
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Du 12 au 20 juin 2009, les locaux des facultés d’Ardepdjoumal ont accueilli l’exposition du peintre Dounia Tog-Yangar. « L’historiographie picturale des Grandes figures Afro », c’est par ce thème que l’artiste a voulu présenter ses 20 œuvres aux étudiants et quelques amateurs des beaux-arts que compte la ville de N’Djaména.
Ce vendredi 12 juin, c’est des étudiants ébahis qui assistent au déballage des tableaux que Dounia et son équipe exposent sur des chevalets dans la cour de la faculté de droit et sciences
économiques. Pour la plupart, c’est une première à l’université de N’Djaména. Si pour certains, ils reconnaissent le portrait d’un Mandela, d’un Barack Obama, ou de Bob Marley, pour les autres,
ces portraits restent inconnus. Une grande majorité sera étonnée quand l’artiste présentera parmi ses œuvres le portrait de Joseph Brahim Seid, premier écrivain, premier licencié et premier
juriste tchadien. Reine Anna Zinga d’Angola, Reine Bérénice d’Alexandrie en Egypte (58 av J.C.), Reine de Saba, Princesse Nyamega de l’actuel Burkina Faso…voilà les quelques portraits qui
marquent le point de départ des 20 œuvres que compte l’exposition picturale du peintre Dounia Tog-Yangar. C’est l’histoire de ces reines africaines que le peintre a voulu matérialiser.
Très touché par l’œuvre poétique de l’écrivain et journaliste mauricien Edouard Maunick, Dounia Tog-Yangar a eu l’idée de peindre les grands hommes du
monde noir. Si Edouard Maunick, Cheik Anta Diop, et Adama Ba Konaré ont utilisé leurs plumes pour vanter les prouesses des vaillantes figures du monde noir que l’occident a voulu occulter, le
peintre Dounia Tog-Yangar se sert de son pinceau pour rappeler à la nouvelle génération qu’à travers ces images, elle peut trouver des repères. Par le vernissage des œuvres sur les grandes
figures afro, l’artiste vise à les faire connaître au grand nombre. « Je m’érige en faux contre la falsification de l’histoire contemporaine de l’Afrique. Nos ancêtres n’avaient-ils pas eux-mêmes
gravé leur histoire dans les grottes du Tibesti et les pyramides d’Egypte ? ». C’est par ce propos que l’artiste défend son choix.
Pour le doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, cette exposition est une grande première. Cet événement coïncide avec l’ouverture très prochaine du département des
beaux-arts, ce qui permettra aux étudiants de déjà se familiariser avec des œuvres d’arts et, il espère que sa faculté multipliera ces genres d’activité.
Pour Habiba Sahoulba, une enseignante au département des sciences économiques, les étudiants doivent trouver en ces grandes figures des orientations. «
Nos étudiants doivent arrêter de se focaliser dans des carcans ethniques familiaux et même religieux et apprendre à connaître ces grands hommes pour converger leurs actions dans des buts plus
vertueux, c’est en cela que cette exposition trouvera son originalité. »