Juba, Au moins 40 soldats ont perdu la vie et 30 personnes ont
été blessées ce week-end au cours de l'attaque d'un important convoi fluvial d'aide humanitaire dans le Sud-Soudan, ont annoncé hier des responsables politique et humanitaire. Des membres de la
tribu Jikany Nuer ont attaqué vendredi dans l'État du Haut-Nil un convoi de 31 barges circulant sur le fleuve Sobat, dont 27 acheminant des denrées pour le Programme alimentaire mondial (PAM),
ont indiqué des responsables du PAM. Le convoi était escorté par des soldats de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, les ex-rebelles du Sud-Soudan). «Ce que je sais, c'est que 40
soldats sont morts», a déclaré, Thom Mom, ministre de l'Information de l'État du Haut-Nil.
L'attaque a eu lieu à une vingtaine kilomètres au sud de la localité de Nassir. «Nous avons accueilli 30 blessés à notre hôpital à Nassir après les combats de vendredi», a indiqué, Collette
Gadenne, chef de la mission de l'ONG MSF-Hollande au Sud-Soudan. «Nous nous attendons à l'arrivée de nouveaux blessés, cela prend un certain temps pour arriver jusqu'à chez nous», a-t-elle
ajouté.
Les médias soudanais faisaient état hier de différents bilans, allant même jusqu'à 400 morts et blessés. «Un nombre non déterminé de personnes ont été tuées selon des informations et d'autres
blessées en raison des affrontements entre le SPLA, qui escortait le convoi, et un groupe armé», a indiqué dans un communiqué la Mission des Nations unies au Soudan (Unmis). Le convoi
transportait 700 tonnes d'aide humanitaire destinée au village d'Akobo, dans l'État voisin de Jonglei, près de la frontière avec l'Éthiopie, où 18 000 personnes fuyant des violences tribales ont
trouvé refuge depuis le début de l'année.
Les Nations unies et le gouvernement du Sud-Soudan craignent que les violences entre tribus rivales perturbent un processus de paix déjà fragile ainsi que les préparatifs des élections
nationales, prévues en février et qui sont un pillier de l'accord de paix de 2005.