N'DJAMENA - Le président tchadien, Idriss Deby Itno, a lancé
mercredi dans la région du Chari-Baguirmi (sud-ouest) la construction d'un pipeline de 311 km, confiée à une société publique pétrolière chinoise, ont rapporté les médias d'Etat. Les travaux,
dont le coût n'est pas précisé, seront exécutés par la Compagnie nationale pétrolière chinoise (China National Petroleum Corporation, CNPC) et prendront fin en 2011.
L'oléoduc est destiné à l'exploitation du pétrole du site de Koudalwa à Mogo (300 km au sud de N'Djamena) et alimentera la raffinerie de Djarmaya (40 km au nord de
N'djamena). "Les Tchadiens ont attendu longtemps cette opportunité. Ils vont circuler dans deux ans avec leur pétrole", a affirmé lors de la cérémonie le président Deby, cité par les médias.
"Nous avons encore d'autres grandes ambitions. D'autres bassins du Tchad regorgent du pétrole, nous ne faisons pas de bruit mais nous essayons de faire en sorte que les autres bassins puissent
produire et contribuer au développement économique et à la lutte contre la pauvreté dans notre pays", a-t-il ajouté.
Dans un bref communiqué, la présidence tchadienne a estimé que les réserves des champs pétroliers de la région pourraient produire un million de tonnes de pétrole
par an, avec une capacité de 60.000 barils par jour. De son côté, la CNPC "s'engage à protéger l'environnement et à créer des emplois pour la population
locale", a déclaré son vice-président, Wang Yun Yang. La compagnie chinoise affirme avoir fait son entrée en 2003 dans l'industrie pétrolière au Tchad, trois ans avant que N'Djamena ne rétablisse
avec Pékin des relations diplomatiques rompues en 1997.
Découvert dans les années 1990, le brut tchadien a commencé à être exploité en 2003, pour rapporter ses premiers vrais dividendes à partir de 2006. Le pays produit
aujourd'hui plus de 170.000 barils/jour, pour environ 750 millions d'euros de recettes annuelles. D'après des sources économiques, ses réserves prouvées de brut tournent autour de 1,5 milliard de
barils.