Le secrétaire général de l'ONU a dit vendredi réfléchir à la
création d'un poste de haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles, et a pressé l'Assemblée générale de mettre en place une institution consacrée aux droits de la femme.
"Malgré les progrès effectués ces vingt dernières années, les agressions sexuelles visant délibérément des civils continuent à grande échelle et de façon systématique", a dit Ban Ki-moon
au Conseil de sécurité des Nations unies lors d'un débat intitulé "Les femmes, la paix et la sécurité". M. Ban a illustré ses propos en mentionnant les cas des conflits qui font actuellement rage
au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, où le viol est communément utilisé par les combattants.
Selon un rapport établi par les Nations unies, 3.500 femmes auraient été violées depuis le début de l'année dans l'est et le nord-est de la RDC, théâtre d'affrontements fréquents entre groupes
armés et de violences récurrentes contre les civils. M. Ban a dit être en discussions avec les "partenaires des Nations unies pour nommer un haut responsable chargé de lutter contre les violences
sexuelles". En sus, il a pressé l'Assemblée générale de créer "une institution chargée de promouvoir l'égalité entre les sexes et les droits de la femme".
De son côté, l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice a estimé que "l'ONU, ses pays-membres et les médiateurs devraient inclure la lutte contre les violences sexuelles dans tous les
processus de paix actuels et dans les négociations de paix à venir". M. Ban et Mme Rice s'exprimaient lors d'un débat du Conseil de sécurité sur les modalités d'application d'une résolution
adoptée l'an dernier qui élève le viol et la violence sexuelle au rang de crimes de guerre lorsqu'ils sont perpétrés durant une offensive.