La situation en Centrafrique se détériore de jour en jour, pendant qu’à Bangui, le
Premier ministre Nicolas Tiangaye et le président Bozizé engagés dans un bras de fer peinent à former un gouvernement d’union nationale, les rebelles de la Séléka continuent tranquillement leur
invasion des villes à l’intérieur du pays. La signature le 11 janvier dernier des accords de Libreville a instauré le cessez-le-feu et établit Nicolas Tiangaye comme nouveau Premier ministre de
consensus, qui a la lourde charge de former un gouvernement d’union nationale en vue d’élection. Pourtant depuis ces étapes cruciales dans le processus de paix, c’est le statu quo à Bangui,
capitale Centrafricaine, pis la situation semble se dégrader.
L’atmosphère tendue au sommet de l’état entre le Premier ministre et le président Bozizé ne facilite pas les choses, en effet dès l’officialisation de sa nomination, Nicolas tiangaye a démarré
les consultations en vue de former le nouveau gouvernement. Le vendredi 25 janvier,lors d’une conférence de presse, le premier ministre affirmait que toutes les entités ont déjà envoyé la liste
de leurs membres du gouvernement, seule la majorité présidentielle est attendue. Pour certains, le président Bozizé qui n’était pas favorable à la nomination de l’opposant et qui avait déjà
retardé sa nomination remet le couvert en confisquant délibérément la liste des membres de la majorité présidentielle au gouvernement. Pourtant cette situation qui retarde la mise en place des
institutions de l’état permet aux rebelles de gagner à nouveau du terrain dans cette anarchie.
Depuis plusieurs semaines, le Séléka a manifestement repris son avancée dans le pays en investissant les villes de d’Alindao, Satéma dans l’est du pays, puis les villes de Dékoua et Ndjoukou dans
le Centre.Ils commentent au passage de nombreuses exactions et dégâts matériels, à l’exemple de la ville de Alindao ou ces éléments incontrôlés ont saccagé l’évêché où Mgr José Aguiré a été
molesté. L’urgence réside désormais, pour le Premier ministre Tiangaye et le président à s’accorder pour former rapidement le gouvernement d’union nationale qui permettra de rétablir l’ordre afin
que le pays ne bascule pas à nouveau dans la violence.