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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 08:50

Dysfonctionnements de l’ ambassade du Tchad à Genève: Quels enseignements tirer de la démarche suisse face aux défaillances de son bureau de coopération à N’djamena ?

 

Par Talha Mahamat Allim

Genève, Suisse

 

En date du 11 mai 2010, l’Agence Télégraphique Suisse (ATS)  a publié un article mettant en évidence des défaillances dans le fonctionnement de la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC) au Tchad. Cet article intitulé "Le Ministère public va enquêter sur le bureau de la DDC au Tchad", a été repris par de nombreux journaux suisses dont Tribune de Genève et Le Matin ainsi que de nombreux sites Internet tchadiens.

 

Les informations fournies dans cet article ont été confirmées et complétées par  le directeur résident du Bureau de la Coopération suisse au Tchad, dans une note adressée aux sites Internet tchadiens qui ont publié l’article de l’ATS.

 

Ce que nous pouvons retenir en ce qui nous concerne, c’est la démarche administrative entreprise pour repérer ces défaillances et y remédier. Un audit avait permis de mettre en lumière « de "gros trous" en matière de finances et de personnel au sein du bureau de la coopération de la DDC à N'Djamena ». A l’issue d’une visite au Tchad, la cheffe du Département fédéral suisse des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey a constaté l’existence de ces problèmes ; elle a formulé des recommandations à la DDC, des modifications ont été apportées et le personnel sur place remplacé. La persistance de certaines défaillances a amené la cheffe du Département à ordonner une enquête administrative qui serait déjà clôturée et les recommandations mises en œuvre depuis le 30 mars 2010 (selon le directeur résident du Bureau de la Coopération suisse au Tchad).

 

Le bon sens voudrait que ce genre de démarches soient entreprises à l’égard des institutions publiques tchadiennes où des défaillances ont été mises en évidence. Le cas qui nous interpelle le plus, c’est celui de l’Ambassade, Mission permanente du Tchad à Genève au regard des dysfonctionnements relevés dans nos articles antérieurs. Ce qui est frappant, c’est que des défaillances existent dans les structures publiques respectives des deux pays : une structure de coopération suisse au Tchad et une ambassade tchadienne en Suisse ; à la différence que la Suisse a fait le nécessaire pour y remédier alors que le Tchad est resté dans l’immobilisme.

 

Aucun audit, aucune enquête administrative, aucune visite des autorités hiérarchiques compétentes n’a été faite pour se rendre compte des dysfonctionnements de notre ambassade en vue de leur trouver des solutions pour l’intérêt national. On se contente de se fier aux méthodes, pardonnez l’expression, de "voyous" qui reposent principalement sur la désinformation, la calomnie, la manipulation, la stigmatisation, la fuite en avant au lieu de regarder en face les véritables problèmes et questions posés.

 

Pendant qu’en Suisse on fait tout pour ne pas jouer avec l’argent du contribuable, au Tchad, on s’amuse avec les fonds publics. La Suisse change le personnel suite aux défaillances constatées, en vue d’améliorer le fonctionnement de ses structures ; au Tchad, ce sont ceux qui mettent en évidence les problèmes et qui essayent de trouver des voies de sortie, qui sont mis à l’écart ou mutés. Cette attitude, qui ressemble plus à une "mafia" institutionnalisée, n’aide pas le Tchad dans sa quête de la paix, du développement et de la modernité ; et ceux qui s’y adonnent ne sont pas pour les tchadiens mais contre eux.

 

Certes, le Tchad et la Suisse n’ont pas la même histoire, ni la même expérience de gouvernance, ni le même état d’esprit de justice ; mais il n’empêche qu’on puisse regarder dans la même direction de la gouvernance et de la justice. Aucune bâtisse ne tombe du ciel, il faut toujours commencer par la pose d’une première pierre pour espérer construire tout l’édifice. A nous tous, tchadiens et tchadiennes, de poser les premières pierres dans tous les compartiments de la vie de notre pays pour que les générations futures  puissent  poursuivre la construction de notre nation sur des fondations solides. Sinon, à chaque tentative de construction, l’édifice va s’écrouler, et cela indéfiniment.

 

Certaines autorités tchadiennes se bornent à répliquer par l’expression " le chien aboie et la caravane passe". Cela n’est pas le signe d’une sagesse, mais plutôt une marque d’étroitesse d’esprit et d’irresponsabilité. Précisons tout simplement qu’à force de marcher sur la queue d’un chien, il finit par vous mordre ; et certaines morsures sont mortelles si elles ne reçoivent pas le traitement approprié.

 

Talha Mahamat Allim.

 

P.S :

Nous nous réjouissons  des nombreuses réactions positives suscitées par le compte - rendu sur la rencontre autour de la paix au Tchad  organisée à Genève. Nous reviendrons ultérieurement sur la question de la paix au Tchad.

 

 

 

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