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Tchad, Berceau De L'humanité

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 12:01
Mht-Addy.pngDans la démarche du gouvernement de chercher à réduire à court terme la pauvreté au Tchad par l’octroi des crédits aux populations pauvres, l’on a semblé griller certaines étapes nécessaires à une appropriation de l’idée par les bénéficiaires. Mais, il n’est pas encore tard de revoir sa copie.


“Nous nous souvenons des crédits accordés aux fonctionnaires du temps du président Tombalbaye, qui n’ont jamais été remboursés, ce n’est pas aujourd’hui que le crédit donné par le gouvernement sera remboursé", s’emporte un expert en micro finance. "Le crédit du gouvernement s’apparente à une distribution discriminatoire d’argent de l’Etat", renchérit un autre. "C’est autant rendre les gens paresseux, car ils reçoivent de l’argent sans fournir d’efforts", ajoute un troisième. Voilà ce que pensent quelques techniciens de la micro finance sur les guichets ouverts par le gouvernement pour octroyer des microcrédits à la population.


Pour réussir une activité génératrice de revenus, plusieurs conditions doivent être réunies. Il faut une étude de la rentabilité de l’activité ou du projet ciblé. En outre, l’exercice de l’activité commerciale en soi, est un art. On ne se déclare pas commerçant du jour au lendemain. C’est la raison pour laquelle, les bénéficiaires ont besoin d’être accompagnés par des formations adéquates pour l’exercice de leurs activités. Jeunesse et incompétence du personnel Le ministère chargé de microcrédit, étant encore jeune, il rencontre des difficultés de tout genre pour mener ses activités. "On nous envoie des jeunes titulaires de brevet des technicien supérieur qui viennent de finir les études", regrette un cadre du dudit ministère. En plus, les microcrédits n’atteignent pas toujours les nécessiteux. Mis à part les Etablissements de micro finance professionnels (EMF), les crédits du comité des 5% de la région productrice du pétrole et ceux du gouvernement atteignent rarement les personnes démunies. Il reste à déterminer les critères d’indigence des cibles. Le non remboursement du crédit incitera d’autres bénéficiaires honnêtes à ne pas s’acquitter de leur dette simplement par suivisme.


S’appuyer sur des structures privées existantes


"Cet acte de l’Etat tue les initiatives des EMF. Il devrait plutôt créer les conditions du développement de la micro finance dans le pays", propose un expert en micro finance. Il peut subventionner les établissements de micro finance afin de réduire les taux d’intérêts décriés par les bénéficiaires des crédits, ajoute-il. Au Tchad, selon les documents de la stratégie nationale de micro finance, on recense plus de 200 EMF dont plus de 90% exercent dans la zone méridionale et en milieu rural. La zone septentrionale du Tchad en compte moins à cause des pesanteurs socio culturelles telles que le prêt à intérêt proscrit en milieu musulman et la faible adhésion des femmes aux EMF. Les établissements de micro crédit aussi doivent travailler en coordination. Malheureusement, certains EMF se font de la concurrence, provoquant le surendettement de la population. Pour éviter cela, il faut créer une centrale des risques afin d’éviter ce dédoublement. Ceci nécessitera des fichiers informatisés afin que les EMF échangent les informations sur l’état des crédits en cours.


A part les dépôts des EMF dans les banques, les banques sont méfiants des EMF à cause des crises et faillites qu’ont connues quelques EMF comme l’URCOOPEC et Tchad Solution. Toutefois, certaines banques collaborent avec les EMF performants et professionnels. C’est le cas de l’Union des Caisses d’Epargne et de Crédit (UCEC) de Pala qui collabore avec Ecobank pour le refinancement. La Commercial Bank au Tchad (CBT) et Financial Bank aussi refinancent Finadev Tchad. Ensuite, cette collaboration entre les établissements de micro Finance (EMF) et les banques locales doit être renforcée pour permettre une articulation avec le système bancaire. Il s’agit de développer la possibilité de refinancement des EMF, de développer de nouveaux produits comme le transfert d’argent, les moyens de paiement, la micro assurance, le placement des liquidités des EMF, les opérations à l’étranger ; et l’intégration dans les organisations sous régionales qui œuvrent dans le même secteur.


Le respect des dispositions légales


Sur le plan juridique, le Tchad, membre de la CEMAC doit respecter la réglementation de la commission bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) en matière de micro finance. Malheureusement au Tchad, les mesures d’accompagnement pour l’application de cette réglementation tardent à se mettre en place. Même si une cellule technique chargée des établissements de la micro finance créée au Ministère des finances et du budget est chargée de veiller au respect de la réglementation COBAC, elle manque de moyens pour accomplir sa mission. En outre, la réglementation de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) est à vulgariser auprès des techniciens de la micro finance pour appuyer ce secteur. L’adoption de la stratégie nationale de micro finance est un atout pour assainir le secteur. Surtout que de plus en plus de partenaires techniques et financiers se manifestent pour appuyer ce secteur.

 

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