Dakar, Sénégal - Le réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun a reçu lundi, le Prix Robert
Bresson, à la 67ème édition biennale du festival international de cinématographie de cette même ville italienne, dénommé «Mostra de Venise» (du 1er au 11 septembre), a annoncé Radio France
internationale (RFI).
Le réalisateur tchadien qui a reçu le prix des mains du cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, a été primé à ce festival pour son long-métrage intitulé 'Un homme qui crie' (sorti en 2010),
devenant ainsi le premier cinéaste africain à recevoir cette distinction.
Ce prix distingue les cinéastes qui proposent dans leurs oeuvres un témoignage significatif de la recherche du sens spirituel de la vie, selon la définition faite de cette
distinction. L'oeuvre est inspirée d'une citation de l'écrivain martiniquais Aimé Césaire, 'Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse', et a déjà obtenu le prix du jury lors l'édition
2010 du festival de Cannes, en France. Ce film relate un drame intime mettant en scène 'l'ancien champion de natation, Adam, qui doit céder à son fils Abdel, sa place de maître-nageur dans
un palace de Ndjamena fraîchement racheté par des Chinois'.
Malheureusement Abdel est harcelé par le gouvernement pour participer à 'l'effort de guerre'. Sans l'aide financière de son fils, Adam voit son avenir proche s'assombrir, indique le synopsis du
film.
Réagissant sur RFI à l'annonce de sa distinction, M. Haroun a déclaré: 'Il ne faut voir en moi ni le représentant de toute l'Afrique - c'est très réducteur - ni le porte-parole de tout un
continent, car ce serait une énorme responsabilité pour moi. Je suis juste le porte-parole d'un bout de terre appelé Tchad'.
Mahamat Saleh Haroun qui en est à son 4ème long-métrage après 'Bye Bye Africa' (1999), 'Abouna' (2002) et 'Daratt, saison sèche' (2006). Le cinéaste tchadien a obtenu plusieurs récompenses
grâce à ses différents films.