- La demande de la levée de l’immunité parlementaire du Député Saleh KEBZABO, par ailleurs Porte-parole Adjoint de la CPDC dans des conditions qui bafouent l’esprit de la Constitution ;
- Des arrestations et détentions arbitraires, tel le cas de M. Dézoumbé PASSALET, Président de l’association « Droits de l’homme Sans Frontières ».
COMMUNIQUE DE PRESSE N°12/CPDC/2011
Depuis quelques jours la situation politique de notre
pays est saisie d’une intense agitation, autour du drame qui a secoué le village de Matta et ses environs, dans le Mayo-Kebbi Ouest; agitation marquée par :
Réunis en Plénière ce jour mercredi 21 décembre 2011, les partis politiques membres de la CPDC, ont examiné les éléments de cette dérive politicienne qui, s’y on n’y prend pas garde aura des conséquences fâcheuses sur la sérénité que nous construisons tous autour de l’esprit de l’Accord politique du 13 août 2007.
Il ressort de l’analyse des éléments de cette crise latente que la tragédie de Matta découle du refus ou de l’incapacité de l’Etat d’assumer la première de ses responsabilités, celle d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. En effet, il est connu de tous que depuis plus d’une dizaine d’années, des bandits de grands chemins écument la région du Mayo-Kebbi Ouest : rapts d’enfants et leur assassinat en cas de non versement de rançons, rackets, vols de bétails etc.
Au lieu de mettre en œuvre des mesures propres à éradiquer ce fléau, l’Administration à cru devoir déléguer ses pouvoirs et prérogatives à des soi-disant Comités d’auto-défense à l’origine de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, avec les horribles meurtres du Chef de village de Matta et de quatre (4) de ses notables. Pire, dans leur intervention au nom du Gouvernement, les forces de l’ordre ont été impliquées dans la mort de dix (10) personnes. En pareille circonstance, l’Etat doit s’assumer. Aussi, les partis politiques membres de la CPDC, demandent aux plus hautes autorités de l’Etat, au lieu de se lancer dans une infernale fuite en avant, de :
- Faire cesser la traque aux opposants en libérant immédiatement M. Dézoumbé PASSALET et en arrêtant la procédure de levée de l’immunité parlementaire de M. Saleh KEBZABO ;
- Procéder à la réparation des préjudices causés en son nom à de nombreuses familles en dédommageant celles-ci.
L’instrumentalisation des institutions de l’Etat, que ce soit la Justice ou l’Assemblée Nationale, aux fins de combats de positionnement politique, ne saurait être compatible avec la recherche de la paix, de la cohésion sociale, de la stabilité politique, en vue du développement de notre pays.
Fait à N’Djamena, le 21 décembre 2011
Pour la Plénière,
Le Rapporteur,
Salibou GARBA