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Tchad, Berceau De L'humanité

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 09:51

images-copie-26.jpgLes pays d'Afrique centrale engagés dans des négociations avec l'Union européenne (UE) en vue de la conclusion d'un accord de partenariat économique (APE) régional se déclarent disposés à ouvrir leur marché à 60%, selon le rapport d'une réunion du Conseil des ministres de l'Union économique régionale (UEAC) tenue lundi à Douala au Cameroun en vue de la relance de ces négociations bloquées depuis un an. « (..) Les ministres instruisent les négociateurs, sur la base des échanges de correspondances avec le directeur général de l'OMC [Organisation mondiale du commerce] et des études réalisées, de considérer le niveau d'ouverture de 60% comme base de négociation réaliste au regard du niveau de développement de la région », souligne ce document dont Xinhua a obtenu copie mardi soir à Yaoundé, la capitale camerounaise.

Dans la métropole économique camerounaise, en présence du président de la Commission de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), Antoine Ntsimi, et du secrétaire général adjoint de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), Roger Tchoungui, le Conseil des ministres de l'UEAC s'est également prononcée pour une période transitoire de démantèlement des tarifs douaniers de « 20 ans dont 5 ans de période préparatoire ».

Le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad sont les pays impliqués dans ce processus, à la différence cependant que la Guinée équatoriale a prévu de n'adhérer à l'accord de partenariat économique avec l'UE qu'en 2020 et de participer aux négociations en qualité d'expert. Chacun d'eux compte un représentant au sein d'un organe technique qu'ils ont mis en place sous le nom de Comité régional de coordination des négociations APE.  Initialement, cet organe avait préconisé une libéralisation dite supportable à 71% des marchés et une période préparatoire de 7 ans « pour autant que les moyens financiers soient alloués pour entreprendre les réformes et ajustements nécessaires », a déclaré à Xinhua mercredi à Yaoundé une source camerounaise proche du dossier.

L'Union européenne demande que ce taux soit porté à 80%, en contrepartie d'une offre d'accès à son propre marché dite à 100%, sans droits de douane pour tous les produits de commerce, excepté le riz et le sucre, en provenance des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) avec lesquels elle négocie ces accords et auxquels appartiennent les Etats de l'Afrique centrale. « Sur la base des études réalisée, le Conseil des ministres estime que le taux de 60% est réaliste. Cette position se fonde sur le déséquilibre économique entre l'Union européenne et la région, où il existe déjà des disparités de développement économique entre les pays. Cette situation induit une prise en compte de l'asymétrie dans les engagements », a expliqué à Xinhua Maximin Emagna, consultant international, expert en négociations sur les APE dans cette région.

Région marquée par une instabilité sociopolitique liée à des conflits armés dans des pays comme la Centrafrique, la RDC et le Tchad, ayant causé le délabrement des tissus sociaux et économiques, l'Afrique centrale connaît un développement économique assez faible. En 2009, la croissance globale n'atteignait pas les 3%. La récente crise économique mondiale ayant entraîné une baisse drastique des revenus dans les différents pays de la région n'est pas venue arranger les choses. A l'horizon, se pointe en outre l'après-Copenhague (sommet mondial sur les changements climatiques) qui va occasionner une mobilisation des ressources pour la préservation des forêts du Bassin du Congo, présage M. Emagna.

Associés aux réformes fiscalo-douanières, l'harmonisation tarifaire et les ajustements institutionnels liés à l'APE, ces défis imposent des coûts élevés qui ne permettent pas à l'Afrique centrale de libéraliser son marché au niveau souhaité par le partenaire européen, énonce l'expert. « La région a mené, mentionne-t-il, une étude en 2008 selon laquelle la compensation pour les pertes fiscales dues à l'APE seraient de 4 milliards d'euros. Mais, l'Union européenne estime que si on met en place les réformes attendues, les pertes seront amoindries et pourraient même être quasiment nulles ».

Pour les prochaines négociations bilatérales entre les négociateurs de la région et ceux de l'UE qui pourraient se tenir en mars à Kinshasa en RDC, plus d'un an après le blocage enregistré dans ce processus en février 2009, l'enjeu, apprend-on, est que les deux parties s'entendent sur la méthodologie de calcul de l'impact fiscal net. D'ores et déjà, l'UE a prévu de mettre à disposition une somme de 97 millions d'euros dans le programme indicatif régional du 10e Fonds européen de développement (FED) d'un montant total de 150 millions d'euros. Ces fonds devront servir à financer le volet intégration économique et commercial et accompagnement de l'APE.

Une aide au commerce de 2 milliards d'euros par an est en outre annoncée à partir de cette année, pour tous les pays en développement. Selon le rapport de la réunion de Douala, le Conseil des ministres de l'UEAC demande « une allocation régionale spécifique, prévisible, accompagnée d'instruments de gestion flexible pour la région ». Par ailleurs, « compte tenu de l'importance de ce volet et des moyens importants nécessaires pour le financement, les ministres s'engagent à identifier d'autres sources de financement avec la partie européenne », poursuit le texte.

En même temps, ils insistent sur une clarification par l'UE « en ce qui concerne les contributions de la Commission européenne et de ses Etats membres au titre de l'aide au commerce ». La dimension développement de l'APE représente une autre préoccupation majeure des pays de l'Afrique centrale. Dans l'étude de 2008, elle avait évalué les besoins liés à cet aspect à 8 milliards d'euros.

Aux deux institutions régionales, CEMAC et CEEAC, il est recommandé de « prendre toutes les dispositions nécessaires pour renforcer les outils de l'intégration, notamment l'harmonisation des instruments fiscalo-douaniers, la consolidation des infrastructures à vocation régionale et l'harmonisation des politiques sectorielles ».

Source: http://french.china.org.cn/

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 09:45

845177.jpgL'ONU appelle à un plan d'urgence pour "éviter le pire". 2 millions de personnes, soit 18% de la population est "en situation d'insécurité alimentaire"au Tchad. Deux millions de personnes au Tchad, soit 18% de la population, sont "en situation d'insécurité alimentaire", selon un haut responsable de l'Onu à N'Djamena, en appelant à un plan d'urgence "pour éviter le pire". "La situation alimentaire et nutritionnelle est aiguë. Deux millions de personnes soit 18% de la population est en situation d'insécurité alimentaire", a déclaré Michele Falavigna, coordonnateur résident de l'ONU et coordonnateur de l'action humanitaire pour le Tchad lors d'un point de presse.

"Cette situation touche la région du Kanem (ouest), le Lac Barh El Ghazel (centre-ouest), le Guera (centre-sud), le Batha (centre)", a dit M. Falavigna.Le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), Jean Luc Siblot, a estimé "à 34% le déficit céréalier de la campagne agricole 2009-2010" soit 80.000 tonnes.

Par ailleurs, "le nombre des enfants malnutris est en train de croître de façon exponentielle", a ajouté M. Siblot, pour lequel ces données illustrent "toute la gravité de la crise dans la bande sahélienne". "Il faut mettre rapidement en place un plan d'urgence pour éviter le pire. (...) Jetons nos forces maintenant dans la bataille pour pouvoir gagner cette guerre" pour l'alimentation, a-t-il lancé.

Face à cette situation d'urgence, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a débloqué environ quatre millions de dollars (plus de 2,9 millions d'euros), d'après une responsable, Ute Kollies. Les responsables des organisations onusiennes avaient tenu jeudi matin avec les autorités tchadiennes une réunion consacrée à cette situation.

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 23:44
Sorgho_432.jpgSelon le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA), la production céréalière prévisionnelle 2009/2010 des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, à l’exception du Liberia, de la Sierra Leone et du Mali, est estimée à 48 246 000 tonnes, soit 4% en baisse par rapport à 2008/2009.

Par rapport à l’année dernière, des baisses de productions céréalières sont attendues au Tchad (34%), Niger (26%), Mauritanie (24%), Burkina Faso (10%) et Cap Vert (8%). Des hausses seront observées au Bénin (45%), au Ghana (44%), en Gambie (18%), et au Togo (13%). Pour obtenir ces taux , il y a tout un travail technique qui est réalisé par un maillage de scientifiques et d’enquêteurs. Nous allons entendre Maty Ba Diao, chef du département Information et Recherche au centre Agrhymet du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), basé à Niamey au Niger.

 
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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 20:38

C’est par 102 voix pour, une abstention et zéro contre que les députés ont adopté ce lundi, 27 décembre 2009, le projet de loi de finances 2010. La loi prévoit les recettes globales de 736,863 milliards de francs Cfa et de dépenses de 892,023 milliards de francs Cfa, soit un déficit de 156,160 milliards de francs Cfa. Ce déficit sera comblé par l’excédent attendu de l’amélioration du prix du brut tchadien ou par des avances statutaires de la Banque centrale au trésor public.


Le ministre des Finances qui se dit soulagé, précise que le projet de loi de finances 2010 a été élaboré suivant les nouvelles orientations en matière budgétaire décrites dans le mémorandum des politiques économiques du FMI. Il révèle aussi que 33% de l’ensemble de dépenses sont consacrées aux investissements sociaux afin de soutenir la croissance et de relancer l’économie.


« Nous sommes obligés de voter le budget pour que le gouvernement exécute son programme tout en sachant que c’est illégal », s’indigne le président du groupe parlementaire du parti politique de l’opposition RDP. Il explique que son adoption est en violation flagrante de la loi 11-62 qui régit les procédures d’adoption de lois de finances. Cette loi fait obligation au gouvernement de faire adopter la loi de règlement avant l’adoption du budget. Or, le gouvernement confronté aux difficultés n’a pas présenté aux députés cette loi de règlement, poursuit le député.


« Le comptable payeur général refuse d’apposer son visa sur le document comptable puisqu’il ne gère pas les aides extérieures » détaille le parlementaire. « L’exécution du budget se fait à deux niveaux ; les recettes ordinaires classiques et les ressources pétrolières sont gérées par le ministère de Finances et du Budget, tandis que les aides extérieures sont gérées par le ministère du Plan et de l’Economie », éclaire le député.

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 12:48


- Le bilan agro-météorologique de l'hivernage 2009 a été déficitaire dans la majeure partie de la zone agricole. Les conclusions de la mission FAO/CILSS/FEWS NET/PAM de préévaluation de la campagne agricole 2009/10 font état d'une baisse de production céréalière de 31 pour cent par rapport à l'année dernière et de 34 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La zone sahélienne et le centre Ouest de la zone méridionale sont les plus affectées par ce déficit.


- La situation alimentaire semble globalement modérée sur l'ensemble du pays. A la faveur des grandes récoltes en cours, les prix des céréales de base continuent leur tendance à la baisse amorcée au mois d'août 2009. Toutefois, le niveau de ces prix reste supérieur à celui de la moyenne quinquennale (2004/05-2008/09) du fait d'une hausse soutenue des prix en 2008/09 et des perspectives alimentaires préoccupantes de la campagne en cours.


- Les éleveurs et agropasteurs font face à des mauvaises conditions pastorales pour la seconde année consécutive et perte de performance laitière et bouchère en particulier du gros bétail. Une amélioration des termes d'échange de petit ruminant/céréale est certes observée depuis août/septembre en prélude aux fêtes de fin d'année. Mais le faible embonpoint actuel du gros bétail dû à la rareté de l'aliment du bétail, et la demande réduite du Nigeria suite à la faible convertibilité de la Naira nigériane par rapport au FCFA concourent à un bas niveau de prix du gros bétail et une détérioration de ses termes d'échange en céréales. Une soudure précoce se présage en zone pastorale qui se manifestera dès le mois d'avril 2010.

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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 20:56

N'Djaména, Tchad - Le coordinateur de la "Commission permanente pétrole" du Tchad, Nasingar Rimtébaye, a invité, vendredi à N'Djaména, les parties impliquées dans les activités d'exploitation du pétrole de Koudaloua à travailler de concert pour en garantir une gestion "juste, équitable et saine". Au cours d'un point de presse, M. Rimtébaye a expliqué que l'intervention de la Société civile dans les industries extractives de l'or noir vise à ?uvrer pour une exploitation saine et rationnelle des ressources pétrolières et minières dans le respect des droits humains et de l'écologie.


Il a indiqué que les résultats d'une étude d'impact environnemental réalisée dans la zone du bassin pétrolier de Bongor (ville à 150 km au sud du pays), notamment à Koudaloua, à 30 km de Bongor (dans le département de Lough Chari), montrent que les travaux d'exploitation du pétrole contribuent à détruire la nature et les emplois générés par ces travaux aux populations locales sont précaires. Il a suggéré de doter le long du pipeline d'un couvert végétal, de reloger les villageois déguerpis dans les milieux appropriés convenus de manière consensuelle.


Le lancement officiel des travaux de construction du pipeline long de 311 km devant conduire le pétrole de Koudaloua à la raffinerie de Djermaya confiés à la Compagnie nationale pétrolière chinoise (CNPC), avait été effectué par le président Idriss Deby Itno le 1er juillet dernier.

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 21:11
Au Tchad se tient actuellement dans la capitale N’djaména un atelier international de réflexion et de formation sur l’exploitation de l’uranium.

Plusieurs responsables des organisations de la société civile du Tchad, du Cameroun, du Niger, de la Centrafrique, d’Europe et d’Amérique participent à cet atelier organisé par la Ligue Tchadienne des Droits de l’homme.  Les inquiétudes que suscitent l’exploitation, le traitement et le transport de l’uranium, considérés comme porteurs de risques majeurs au plan social, économique, sanitaire et environnemental sont au centre de cet atelier international.


Parmi les problèmes évoqués : les conflits armés, la destruction de la flore et de la végétation, l’exode massif des animaux. Au lieu de profiter aux populations et au développement, l’exploitation des ressources naturelles, telle qu'elle est pratiquée, leur est au contraire nuisible.

Une correspondance de Ndjamena , Edouard Takadji...

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 19:58

Le vice-président de la BAD Kamal El Kheshen et le ministre tchadien de l'agriculture, Mbailou Naimbaye Lossimian ont signé jeudi, 11 septembre 2009 à Tunis, deux protocoles d'accords de dons sur la Facilité en faveur des Etats fragiles.


Le premier don, d'un montant de 450.215,71 UC, soit environ 706.839 dollars EU, est destiné au renforcement des capacités de la direction des ressources humaines et de la formation (DRHF), du ministère de la santé publique. Le deuxième don, d'un montant de 156.745.46 UC, soit environ 246.090 dollars EU, servira à financer une étude sur la transhumance, du ministère de l'élevage et des ressources animales.


Il permettra d'entreprendre des actions d'aménagement pour sécuriser la mobilité pastorale, réduire les conflits et contribuer à une meilleure connaissance des différents axes de transhumance et de zones de concentration des éleveurs dans l'ensemble du pays, aussi bien en année normale qu'en année de crise.

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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 23:25

(De Nairobi) Depuis 2003, l'exploitation du pétrole a lourdement contribué à la déterioration de la gouvernance au Tchad, entraînant une succession de crises politiques et de rébellions. Les revenus pétroliers ont très vite permis au président Idriss Déby de rejeter tout dialogue politique véritable avec l'opposition armée et non-armée. Ils sont devenus pour le pouvoir tchadien l'instrument d'un renforcement militaire conséquent, de l'entretien du clientélisme et de la cooptation de l'opposition politique. L'entrée du Tchad dans le cercle fermé des pays producteurs de pétrole est le résultat de longues années d'efforts.

 

Pour y parvenir et obtenir la caution de la Banque mondiale, Idriss Déby avait dû accepter le principe d'un partage équitable des revenus pétroliers, dont 10% devaient être reversés sur un compte d'épargne ouvert dans une institution financière internationale, au bénéfice des générations futures. Pour la Banque mondiale, ces modalités inédites de partenariat dans la gestion des revenus pétroliers devaient servir de modèle pour la réalisation d'autres grands projets énergétiques ou miniers en Afrique.

Les retombées financières du pétrole débouchent sur des rébellions

Menacé militairement par une rébellion d'anciens alliés soutenus activement par le Soudan, Idriss Déby saisit cependant en 2006 le prétexte de la défense du territoire national pour faire sauter tous les verrous de bonne gouvernance.Une nouvelle loi annula alors les versements de ces 10% sur le compte d'épargne et peu à peu, malgré l'opposition de la Banque mondiale, une mainmise totale du pouvoir sur l'utilisation des recettes pétrolières s'est mise en place.

 

A l'heure actuelle, une part importante de ces revenus pétroliers est versée à l'effort de guerre et au rééquipement de l'armée nationale, mais des sommes conséquentes sont également consacrées à des investissements physiques -routes, bâtiments publics, et établissements d'enseignement. Si ces investissements sont à priori positifs, les conditions obscures d'attribution des marchés publics donnent lieu à des surfacturations et au détournement d'énormes sommes au bénéfice des proches du pouvoir.

 

Les retombées financières du pétrole attisent également les appétits au sein du régime qui, à leur tour, nourrissent des jalousies et des dissensions, débouchant sur des rébellions à répétition rapidement soutenues par Khartoum. Sans son accès incontrôlé aux revenus du pétrole, il serait difficile pour Idriss Déby de résister aussi facilement aux pressions politiques de ses opposants, civils ou militaires. Le pétrole lui permet de financer un système de pouvoir clientéliste fondé sur la corruption et la répression, et de combattre sans fin l'opposition armée, au lieu de négocier un véritable accord de paix et procéder aux réformes structurelles du système de sécurité du pays, qui permettrait de mettre fin au cycle interminable des rébellions tchadiennes.

Il faut un consensus national sur la gestion des revenus pétroliers

Le pétrole pourrait être un formidable levier de développement socio-économique au Tchad, dont la grande majorité des habitants vit dans la misère la plus profonde. Les indicateurs économiques sont révélateurs de la situation catastrophique du pays, malgré la manne pétrolière. A la fin de l'année 2007, l'exploitation pétrolière avait rapporté presque 1 milliard d'euros à l'Etat. Pourtant, en 2008, le Tchad était toujours classé 170e sur 177 pays, d'après l'indice de développement humain des Nations unies, avec une espérance de vie moyenne pour les hommes et les femmes de seulement 50 ans. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant qui était de 456 euros en 2007, est tombé à 386 euros en 2008.

 

Pour sortir de cette situation, il faut nécessairement changer la gouvernance pétrolière tchadienne et mettre fin à l'engrenage du surarmement qui nourrit le blocage du dialogue politique. Le gouvernement devrait ainsi mettre en place un véritable consensus national sur la gestion des revenus pétroliers. Un renforcement du contrôle et une supervision accrue de cette gestion devraient aussi être mis en place afin d'éviter les problèmes de clientélisme et de favoritisme dans l'attribution des marchés publics. La priorité donnée par le régime aux solutions militaires pour traiter des problèmes politiques doit également cesser.

Le pétrole est loin d'être une bénédiction

Le dialogue politique entamé avec l'opposition en 2007, devrait permettre d'aboutir à ce consensus, de concert avec la société civile et les représentants des régions productrices de pétrole. Les Etats-Unis, la France et la Chine, qui ont intérêt à voir cesser l'instabilité chronique du pays pour sécuriser leurs investissements au Tchad, devraient parallèlement appuyer la relance de ce dialogue national en y conditionnant leur soutien politique au régime Déby, tout en œuvrant activement à la stabilisation complémentaire des relations avec le Soudan.

 

Le Tchad n'est qu'au début de son ère pétrolière. Pour tous ceux qui ne voient rien des bénéfices de ce grand succès industriel et qui sont soumis à une corruption, répression, et insécurité accrues depuis son avènement, le pétrole est loin d'être une bénédiction. La France, qui entretient toujours des liens privilégiés avec le régime Déby et qui bénéficie d'une relation historique et humaine très riche avec le pays tout entier, doit l'aider à sortir de ce piège pétrolier et s'assurer que tous les tchadiens puissent rapidement bénéficier de cette formidable opportunité.

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 09:06

SYNTHESE


Depuis 2003, l’exploitation du pétrole a contribué lourdement à la détérioration de la gouvernance interne au Tchad, menant à une succession de crises politiques et de rébellions. Les retombées financières du pétrole – 53 millions de barils rapportant 1,2 milliards de dollars à l’Etat en 2007 – ont attisé les appétits au sein du régime qui ont, à leur tour, nourri des dissensions et débouché sur des rébellions rapidement soutenues par le voisin soudanais. Les revenus du pétrole ont par ailleurs donné au président Idriss Déby les moyens de rejeter tout dialogue politique véritable, et de répondre aux menaces de renversement venues du Soudan par le surarmement. L’enthousiasme suscité par l’exploitation du pétrole a fait place à un désenchantement généralisé. Pour sortir de ce cercle vicieux et susciter les conditions d’une stabilisation durable du pays, le gouvernement tchadien doit redéfinir un consensus national autour de la gestion des revenus pétroliers, et ses partenaires princi­paux, la France, les Etats-Unis et la Chine, doivent conditionner leur soutien au régime à cette poli­tique, tout en œuvrant à la stabilisation complémentaire de ses relations avec le Soudan.


Objet de nombreux rebondissements, le projet pétrolier tchadien a été marqué par des polémiques qui ont failli empêcher durablement sa réalisation. A partir de l’an 2000, l’engagement de la Banque mondiale a permis la concrétisation de ce projet. Il est même devenu entre­temps un modèle, en raison des garanties que les mécanismes mis en place pour la gestion des futurs revenus pétroliers, semblaient apporter à la lutte contre la pauvreté. Ces mécanismes prévoyaient que les revenus pétroliers devraient être destinés prioritairement à améliorer les conditions de vie des populations tchadiennes présentes et futures.


En 2004, moins d’un an après le début de l’exploitation du pétrole, le verrouillage de l’espace politique national au profit du président Déby a aggravé les dissensions au sein du pouvoir tchadien et a suscité des tensions dans le pays tout entier. Cette situation a débouché sur des tentatives de coup d’Etat dont les auteurs, proches collaborateurs du président ont, par la suite, rejoint les rangs des opposants armés combattant le pouvoir central. Fragilisé par cette opposition armée soutenue par le Soudan, Déby a décidé, en janvier 2006, de modifier le système initial de gestion des revenus pétroliers afin de disposer de plus de fonds pour acheter des armes et consolider son régime.


En réaction, la Banque mondiale a suspendu ses programmes de financement. Loin de contraindre le gouvernement tchadien à faire marche arrière, les sanctions de la Banque mondiale n’ont eu pour effet que de favoriser un règlement qui permet aux autorités tchadiennes de démanteler tout droit de regard de l’institution financière internationale sur la gestion des revenus pétroliers. Dans un contexte marqué par la rivalité entre les puissances occidentales et la Chine dans le secteur énergétique, les ressources pétrolières du Tchad ont constitué une arme de contrainte diplomatique vis-à-vis de la Banque mondiale.


La flambée du prix du pétrole au cours de l’année 2007 a également permis au régime tchadien de disposer des ressources suffisantes pour le lancement de grands travaux publics. Présentés comme une véritable politique de modernisation du pays grâce au pétrole, ces grands travaux ont augmenté les dépenses publiques débouchant à partir de 2008, sur un déficit budgétaire susceptible de se prolonger à long terme. L’attribution opaque des marchés de travaux publics a en outre accru le clientélisme politique et la corruption. Le gouvernement tchadien a également réduit peu à peu la marge de manœuvre du Collège de contrôle et de surveillance des revenus pétroliers (CCSRP) dont la mise en place répondait au souci d’impliquer la société civile dans cette gestion. En modifiant, en 2008, la composition des membres du CCSRP, Déby a réussi à limiter la capacité de cet organisme à exercer tout contrôle sur la bonne utilisation des revenus pétroliers.


En définitive, les ressources pétrolières sont devenues pour le pouvoir tchadien une source de renforcement militaire, de clientélisme et de cooptation politiques. Cette situation contribue à verrouiller davantage l’espace politique national et à maintenir le pays dans un blocage persistant qui radicalise des antagonismes entre le pouvoir et ses opposants. Ceci crée une instabilité politique récurrente susceptible, à moyen et long terme, de ruiner tous les efforts de mise à profit des investissements pétroliers au bénéfice du développement du pays et de sa stabilisation durable. Pour la population qui n’a pas vu ses conditions de vie s’améliorer et qui subit en outre les effets de l’augmentation de la corruption dans le pays, le pétrole est loin d’être une bénédiction. Eu égard à l’ensemble de ces considérations et pour sortir le Tchad et ses partenaires extérieurs du piège pétrolier, les mesures suivantes devraient être prises:

  • Le gouvernement devrait étendre à la question pétrolière le dialogue interne entamé avec l’accord du 13 août 2007. Il devrait organiser une table ronde avec les partis de l’opposition élargie à la société civile et les représentants des régions productrices de pétrole. Les principales résolutions de cette table ronde devraient être inclues dans les différents mécanismes de suivi de l’accord du 13 août 2007.
  • Le gouvernement devrait renforcer les mécanismes internes de contrôle et de suivi des revenus pétroliers. Les textes réglementaires actuels qui stipulent que les membres du CCSRP y siègent à temps partiel, devraient être révisés afin qu’ils y siègent de façon permanente à l’image des autres institutions organiques indépendantes de l’Etat tchadien comme le Haut conseil de la communication ou la Cour suprême. Une telle modification est nécessaire pour une plus grande efficacité et une meilleure maîtrise technique des dossiers. Les ministères tchadiens de la Moralisation publique et de la Justice devraient appliquer systématiquement les recommandations du CCSRP et lancer des enquêtes sur les dysfonctionnements révélés par cet organe.
  • Le gouvernement devrait régulariser les procédures de passation des marchés publics et faire en sorte que l’attribution des marchés selon le système de gré à gré soit exceptionnelle et non plus la règle. Cette action s’avère indispensable pour lutter contre la corruption et l’attribution opaque des marchés publics source d’enrichissements indus. Un audit de la gestion des différents travaux publics actuellement en cours serait utile pour leur évaluation à mis parcours.
  • Le gouvernement devrait s’assurer que la capacité technique des fonctionnaires des différents ministères publics soit améliorée. Les revenus pétroliers devraient être utilisés pour financer la formation régulière et continue des agents de l’Etat. Le programme de formation devrait faire l’objet d’une véritable politique publique associant la société civile.
  • La Banque mondiale devrait assurer le financement d’un nouvel organisme indépendant multidisciplinaire composé de personnalités de la société civile tchadienne et internationale dont le rôle serait de faire des études, de formuler des recommandations et d’appuyer techniquement le CCSRP. Ceci remplacerait le Groupe international consultatif (GIC) dont le mandat est arrivé à échéance en juin 2009.
  • La France, les Etats-Unis et la Chine devraient appuyer collectivement la relance d’un véritable dialogue national inclusif pour ramener une stabilité durable dans le pays. Ils devraient conditionner leur soutien politique à Idriss Déby aux réformes et mesures proposées ci-dessus, et les trois pays mais surtout la Chine, qui est présente simultanément dans les secteurs pétroliers tchadiens et soudanais, devraient peser plus lourdement en faveur de la stabilisation des relations entre les deux pays et l’arrêt immédiat par l’un et l’autre, de tout soutien à leurs rébellions respectives.

Source: http://www.crisisgroup.org/

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