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Tchad, Berceau De L'humanité

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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 14:15

Chers frères et soeurs,


Chers compatriotes épris de paix, de justice et bonheur;


Permettez-moi à travers cette modeste contribution, vous faire partager la douleur que j'ai ressentie ces derniers jours avec les événements tragiques qui se sont déroulés à l'Est de notre pays et qui ont mis en confrontation les forces de la résistance nationale (UFR) aux forces gouvernementales.


Comme beaucoup d'entre vous, ce fut terrible et insoutenable pour moi de voir des frères s'entretuer de la sorte. Quel que soit le camp où on se trouve et la raison de la lutte, il convient de dire que c'est le même peuple, à l'exception des rebelles Soudanais du MJE et les mercenaires de nationalité étrangères (française, algérienne, ukrainienne, Mexicaine, ...etc.), qui s'auto-détruit.


Le porte-parole adjoint de l'UFR, M. Ali Ordjo Hemchi, a souligné avec courage et grande dignité cet aspect fraternel dans son communiqué de presse. En effet, Monsieur Hemchi a refusé de donner dans son bilan le nombre extrêmement important de morts dans ces combats. Contrairement aux responsables étatiques qui, toute décence bue, affichaient des larges sourires devant des cadavres de leurs compatriotes et s'il vous plait cela en présence des caméras et objectifs de la presse nationale et internationale. D'une part donc je salue le geste humain de Monsieur Hemchi et d'autre part la moralité de Ministre Adoum Younousmi et son équipe je révulse.


Nous devons reconnaître que notre pays a vraiment touché le fond, nous vivons dans l'obscurité total du gouffre et dans la misère de l'apocalypse. Le peuple tchadien est malade, tourmenté et traumatisé par ces atrocités et ne sait vraiment à quel saint se vouer. Aujourd'hui, seule sa croyance en Dieu lui permet de survivre et de continuer à croire un éventuel lendemain meilleur. Car comment cela peut en être autrement quand son cri de détresse est hermétiquement étouffé par des personnes sans foi ni lois. Ceux qu'on appelle gratuitement les autorités montrent depuis déjà deux décennies qu'ils sont en fait que des véritables ordures. Et de l'autre coté, le comportement mercantile de certains chefs de la rébellion assomment quotidiennement l'espoir nourri par ce même peuple tchadien.


Alors que faire ? Surtout quand on voit le nombre de vautours de tous horizons qui tournent autour de nos têtes, attirés par l'odeur du pétrole et de l'inexistence de l'Etat. Ces vautours là se promèneraient heureux sur nos terres en enjambant nos cadavres. pourvu qu'ils puissent remplir les poches.


Quelqu'un a même invité le peuple tchadien à un suicide collectif ! D'autres ont directement appelé aux meurtres des Français. Je précise qu'il n'y pas que les Français qui soutiennent ce régime primaire des Itno, il y aussi les autorités libyennes qui remplissent les magasins de Deby en munitions et achètent le silence des autres pays africains sur la question tchadienne. Que dire des Algériens, Ukrainiens, …etc. qui pilotent les bombardiers et les hélicoptères de Deby ? Où encore le vieux sénile Abdoulaye Wade, président du Sénégal, toujours prompt à condamner la résistance nationale sans rien comprendre ?


Je pense qu'il faut faire courageusement la part des choses entre les autorités et les civils innocents. Je ne comprendrais jamais qu'une jeune étudiante française en vacance à N'djaména se trouve obliger de payer pour la barbarie des légionnaires français au Tchad ou pour les scandales mafieuses de Koutchner et Sarkozy. Il faut plutôt cibler et frapper à la bonne adresse aussi bien au Tchad qu'à l'étranger. Tous les pays qui se sont libérés de l'emprise asphyxiante de la tyrannie et de l'impérialisme sauvage sont passés par là. Le peuple tchadien a relevé plusieurs défis et j'en suis persuadée qu'il est en mesure d'imposer sa loi pour une vie plus décente dans l'honneur. Il appartient donc à chacun d'entre nous de bien réfléchir, de prendre conscience de la situation de notre pays, de son avenir et d'agir maintenant. Décidément, nous avons trop hésité, l'heure est plus que jamais à l'action.
 
A bon entendeur, salut.


Yacine Baddaoui
Paris - France

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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 11:36

Félicitations à Abraham Romba et aux autres initiateurs du regroupement organisationnel de la diaspora tchadienne de France !


C’est une entreprise titanesque qui laisse à la fois rêveur et sceptique : rêveur car ce sera très beau de voir, pour une fois, les tchadiens se voir et se reconnaître comme un seul peuple à égalité de considérations et de dignité ; sceptique parce que, par habitude, nos compatriotes viennent juste faire acte de curiosité devant une nouveauté pour retrouver leur sauvagesse incorrigible l’heure d’après, en activant les causes de division et de dispersion.

Abraham Romba est un vieux loup de cette diaspora tchadienne qui, pour l’essentiel, a été souvent co-activatrice des guerres qui ravagent le pays ou, à contrario absente de toute initiative de quelque ordre que ce soit en direction du pays, pour son développement. Elle est pourtant l’une des rares diasporas composée en grande partie de personnes instruites et qui travaillent. Elle aurait pu faire mieux pour le pays, impulser les courants de paix et de rapprochement, le dialogue sincère. Elle aurait pu encourager la cohabitation des cultures et créer les synergies d’entreprenariat social. Hélas, elle a été beaucoup plus proche de la propagation de la violence verbale, de l’intolérance et des préjugés divisionnistes.

Nous attendons de cette diaspora au pays de Dopelé qu’elle participe à la définition et à la dissémination, en son sein et au pays, d’une culture de la paix, sans équivoque. Nous attendons qu’elle apprenne aux compatriotes vivant au pays comment gérer l’argent, comment entreprendre des projets au bénéfice d’eux-mêmes, sans céder à l’esprit du vol, de la mauvaise foi qui ont tué dans l’œuf les initiatives d’épargne, de microcrédits, de transfert de technologies.

Si les compatriotes de la diaspora en France pouvaient se rendre compte qu’on ne vit pas tous de la politique politicienne ou politico-militarienne, que le quotidien d’un peuple est fait de choses simples qui ont besoin qu’on s’y penche, de manger, de boire, de se vêtir, de s’équiper, de s’éduquer, de se soigner, sans pour cela faire la guerre à son voisin ou prochain, alors qu’elle prenne le flambeau de la paix et qu’elle se mette en marche ! Les sociétés civiles locales sont à bout de souffle et d’imagination, les temps se sont figés sur le sécuritaire à tout prix, prélude à la barbarie, le stress et le désespoir sont plus aigus qu’à Paris et des dizaines de personnes valides en meurent chaque jour…Il y a des pays pauvres qui brillent par le dynamisme de leur diaspora. Pourquoi pas le Tchad ? Entre boulot-métro-dodo, donnez un peu de vous-même pour votre pays, diaspora tchadienne de France !

Bon vent aux initiatives porteuses et bon courage et succès à leurs promoteurs tchadiens, où qu’ils soient !

Bien à toi, Ibrahim Romba !

Enoch Djondang

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 21:14

Arrivé au pouvoir grâce à la France et à la Libye, Idriss Deby n'a manqué de rien. Appui financier exceptionnel, jamais un régime n'a été autant aidé à la fois par la France et la Libye , soutien diplomatique tout azimuts pour régler tous les problèmes qui se posaient à lui. Complicité médiatique sans pareilles, ses problèmes de santé sont passés sous silence, les exécutions sommaires sont tues, bref c'était Idriss Deby il beau, Idriss Deby il est gentil. Des Conseillers français furent placés à la douane, ceux des services fiscaux, à la présidence, au sein de l'armée nationale ceci afin de soutenir et de démontrer que Deby était à même de gérer l'Etat. S'arrachant presque les cheveux, ils durent tous battre en retraite de tous les secteurs clés de l'économie tchadienne. Aujourd'hui 15 ans après son accession au pouvoir, le Tchad est un pays ruiné, où sa capitale vit sans eau, ni électricité où Deby n'en a cure, sa devise reste inchangée depuis 15 ans, la répétant régulièrement à ses proches : « je n'ai pas à m'inquiéter dès lors que j'obéis à la France et à la Libye  », c'est parait-il le secret de sa longévité.

Zoom sur quinze années de règne, à un moment où l'on parle de fin de règne.

Les Zaghawas soudanais qui ont combattu contre le gouvernement de Hissein Habré furent remerciés par Deby, ce dernier les aida à organiser le pillage systématique des biens des populations tchadiennes. C'est ainsi que des convois de camions ont sans cesse envoyé vers les villes frontalières du Soudan El djenene, le Darfour, tous les biens matériels pillés (argents, voitures, motos, mobiliers, divers équipements, …etc.). Ces villes n'ont rien à envier à N'djaména.

De la politisation des crimes

L'érection des crimes politiques comme méthode de gouvernement est une pratique jamais vue au Tchad. Cela a commencé par le démantèlement des camps de réfugiés au Cameroun, et par la corruption des autorités régionales camerounaises. Les réfugiés furent obligés pour certains, de rentrer au pays, pour d'autres de quitter le Cameroun pour le Niger. Installés dans un premier temps à Diffa, ils furent réinstallés à 1500 Km de la frontière tchadienne à Gouré, un trou perdu. Mais ce n'était pas suffisant, Deby a conclu l'accord d'aide militaire (pour démanteler la rébellion Touareg) contre réfugiés (enlèvement d'anciens officiers proches de l'ancien président Hissein Habré et livrés à Deby par feu le président Baré Maïnassara). Il y a eu l'affaire des centaines de réfugiés Tchadiens au Nigeria qui ont été raflés dans les quartiers, emprisonnés, parqués, attachés puis livrés par camions entiers à Deby. Ces convois de la mort ont été l'œuvre des hommes de main de Deby à savoir le tandem Ahmat Hassaballah Soubiane – Abderahmane Moussa et Daoussa Deby, …etc. qui ont négocié avec les autorités nigérianes la livraison de ces hommes à Deby. Cette affaire incroyable est passée comme une lettre à la poste et c'est là où réside toute l'ignominie des Ong des droits de l'homme. Seules les Ong nigérianes se sont mobilisées pour dénoncer ces crimes. Il va sans dire que cette affaire rebondira un jour ou l'autre.

Après la liquidation à grande échelle des opposants à l'extérieur du Tchad, ce fut le tour des opposants légaux. C'est ainsi que des membres influents du RDP, parti de M Lol Mahamat Choua, furent assaillis dans leur domicile et liquidés froidement. (citons feu Mamadou Bissau). Ce genre de pratiques ne se sont jamais passées au Tchad, depuis des décennies, les différentes guerres ont obligé les Tchadiens à s'installer dans les pays limitrophes (Cameroun, Nigeria, Niger, RCA, Libye) ou autres Bénin, Burkina Faso, la majorité d'entre eux ont vécu avec des problèmes liés avant tout à leur situation d'exilés.

La troisième étape a été la liquidation systématique des opposants avec lesquels le régime a signé des accords de réconciliation nationale, lesquels accords étaient tous parrainés par les pays facilitateurs (Libye, Soudan, Burkina Faso). Abbas Koty Yacoub a signé des accords parrainés par la Libye et le Soudan, il fut abattu en plein jour à son domicile. Puis Bichara Digui, Moïse Kété, Laokein Bardé Frison furent tous tués à bout portant, assis devant les émissaires de DEBY, envoyés pour sceller la paix avec eux. Le Commandant Moussa Bachar Houno, Chef d'état major général est mort mystérieusement à Paris, sa famille a contesté la version de la mort par accident automobile, elle s'est réfugiée à Paris où elle a obtenu le statut de réfugié politique. Guetty Mahamat, représentant de l'Asecna au Tchad, s'est investi dans la création d‘un parti politique d'opposition, il a sauté sur une mine devant sa propre maison, absolument fou ! Ajoutons à la liste macabre, Youssouf Togoïmi dont les circonstances de sa mort n'ont pas encore été élucidées. Des pratiques ignobles qui foulent au pied toutes les valeurs chères aux Tchadiens à savoir : le respect de la parole donnée, le sens de l'honneur.

De la criminalisation de la politique

Quelques années plus tard, le régime de Déby a monté en corrélation avec le régime de Baré Maïnassara et une maffia internationale, l'affaire des faux dinars de Bahreïn, dont le monde entier a entendu parler. Les institutions tchadiennes comme les banques ont été utilisées pour blanchir cette fausse monnaie (Lire dans la partie Contribution du site l'article du journal le Monde du mercredi 23 juin 1999). L'un des hommes clé de cette affaire à savoir M Hassan Fadoul Kitir a préféré jouer à la balance, sauver sa peau et planquer ses milliards qui lui assurent aujourd'hui une retraite dorée au Togo. L'aubaine était trop belle, ce fut la planche à billets. Des millions de francs Cfa ont été fabriqués au jardin du président, cette monnaie de singe fut utilisée lors des campagnes électorales, mais aussi pour escroquer des commerçants à qui on devait payer d'importants travaux de construction. Les faux Cfa du Tchad ont envahi l'Afrique centrale et il a fallu l'intervention musclée des présidents Chirac et Bongo pour que cette pratique cesse. De la fausse monnaie, on est passé à la drogue dure. C'est ainsi que la plus grosse prise de cocaïne en Europe, est le fait d'un Conseiller de Déby à savoir M Adoum Aganaye, frère du très connu Tidjani THIAM, actuel Conseiller de Deby. M Adoum Aganaye, muni des papiers diplomatiques, ordre de mission de la présidence tchadienne a transporté dans ses bagages de Colombie jusqu'à Bonn 130 kg de cocaïne, plaqués dans des malles estampillés « présidence de la république tchadienne ». Le convoyeur se croyait couvert d'une immunité diplomatique parce que détenteur d'un passeport diplomatique. Il fut arrêté à l'aéroport et condamné à 30 ans de prison ferme. Le « mulet » fut lâché par Deby et son équipe, Ali Abderamane Haggar a été dépêché auprès des autorités allemandes pour sacrifier l'agneau Aganaye sous le prétexte que les documents en possession du dealer l'impliquant lui-même et Deby, étaient faux.

Autre trafic mis en place par ces gens décidemment insatiables ; ce sont les passeports tchadiens vendus par les autorités tchadiennes elles-mêmes, on ne compte pas le nombre de Soudanais Zaghawas qui sont aujourd'hui installés au Canada avec des papiers tchadiens.


Du bradage des intérêts nationaux à l'abandon de toute souveraineté

Il serait fastidieux d'énumérer tous les dégâts causés au Tchad par l'équipe Deby. Le plus grand scandale est bien entendu la négociation des accords pétroliers par Deby. L'équipe Deby a bradé tous les intérêts nationaux dans les négociations des accords pétroliers. Cette équipe a tout cédé même le droit de gérer comme elle le souhaite le minime part qui lui revenait. Deby a mis le pétrole du Tchad sous la double tutelle de la Banque mondiale du Consortium. Le baril tchadien est cédé au consortium au prix de 32 dollars alors que le cours normal frôle les 70 dollars. L'affaire du pétrole tchadien a montré au monde entier, l'incurie, l'incompétence, le manque de patriotisme de Deby et de tous ceux qui ont constitué le Staff qui « a négocié » ces accords. Obsédé par son arrivée et son maintien au pouvoir, lui et son équipe ont signé sans se soucier d'intérêts nationaux. Le régime Deby est passé à la vente de tout l'arsenal militaire récupéré par les FANT durant la guerre contre la Libye (avions, chars, missiles, canons, fusils, munitions). Tout a été bradé, les fruits de ces ventes sont allés directement dans leurs comptes bancaires à l'étranger.

Ensuite, tout le patrimoine foncier du Tchad a été vendu, c'est ainsi que certains camps militaires, et de grandes zones au centre de la ville de N'djamena ont été cédés à vil prix à la Libye, sans qu'on puisse justifier l'opportunité pour le pays de telles opérations. Aujourd'hui, des bruits courent qu'une grande partie de Farcha a été bazardée à une société russe. Même la faune tchadienne n'a pas été épargnée, des safaris pour amuser des richissimes princes arabes en mal de sensations ont été organisés dans lesquels les gazelles sont mitraillées par les fusils automatiques à infra rouge. Puis dans le cadre de la privatisation, des secteurs de l'économie nationale comme les banques, l'imprimerie nationale, ont été pratiquement donnés au milliardaire Camerounais Fotso. A l'étranger, tout le monde a appris, effaré, la vente ou plutôt le bradage de l'ambassade du Tchad à Washington …. par son ex-ambassadeur Ahmat Hassaballah Soubiane sans qu'on puisse là aussi nous justifier la nécessité de cette opération de dépossession de l'état tchadien au profit des barons du MPS.

De l'enrichissement d'une élite à la paupérisation des masses.

C'est la descente aux enfers pour le peuple, tout le monde manque de tout et se plaint sans cesse. C'est la croix et la bannière pour un Tchadien d'assurer les 3 repas quotidiens. L'exode rural s'est amplifié à cause de l'abandon du reste du Tchad, quant à N'djaména, c'est un gros village sale où il n'y a ni eau ni électricité où l'anarchie est à chaque coin de rue. Mais comble de paradoxe, une certaine élite au pouvoir tirant profit de tous les trafics en tout genre énoncés plus haut, de tous les fruits de multiples bradages, cette élite qui gouverne est la plus riche que le Tchad n'ait jamais eu. En 15 ans, le nombre de personnes qui possèdent des biens en France, aux USA, au Canada, est hallucinant. Jugez-en :

Idriss Deby est le premier président Tchadien à posséder en France, plus précisément à Nice un hôtel particulier, une grande résidence à Monaco et une autre en grande banlieue parisienne. Son épouse Halimé est installée à Courbevoie. M Abderahmane Moussa a acquis un pavillon, M Raymond Batchiret ex-président de la Cour suprême et par ailleurs époux de la belle sœur de Deby installé à Blois, l'ex-ambassadeur du Tchad à Paris M Mahamoud Hissein, ainsi que son frère ex-trésorier général M Hissein Mahamoud, M Babikir Korom époux de la belle soeur de Deby, eh bien tout ce beau monde a aujourd'hui qui des appartements qui des pavillons en France, aux USA. Nous pouvons citer M Ahmat Hassaballah Soubiane, les frères Erdimis et bien d'autres, par exemple les hommes d'affaires proches du régime, Abakar Manani Conseiller pour les affaires présidentielles a aussi un pavillon.


Du Tchad pays respecté au Tchad de la dignité bafouée.
Aujourd'hui très peu de Tchadiens à l'étranger peuvent s'enorgueillir, discuter, parler fièrement de leur pays, oeuvre de tant d'années en un jour effacée, si l'on nous permet de paraphraser Corneille. Comment ce régime a-t-il pu à ce point « casser » et avilir l'homo-tchadontropus. Tout le monde a en tête l'énergie dépensée par ce régime pour mobiliser toutes les composantes du Tchad profond pour applaudir un Kadhafi, synonyme de tant de souffrances pour le peuple Tchadien ; que rien que pour la couverture satellitaire, la location du satellite Arabsat pour les besoins de sa promenade au Tchad, Kadhafi a payé rubis sur ongle la somme de 5 milliards de francs Cfa, tel que Jeune Afrique l'Intelligent l'a relevé.

Extraordinaire, il y a des symboles comme celle des prisonniers libyens, comme celle de la déroute de l'armée libyenne qui pèseront longtemps dans le conscient et l'inconscient collectif du peuple libyen. A ces images traumatisantes, il convenait d'en substituer d'autres, celle d'un peuple Tchadien criant, chantant, dansant, acclamant le grand Kadhafi, montrer des Tchadiens se battre, tomber, se relever pour courir derrière des boites de macoronis, montrer des Tchadiens se disputer jusqu'à l'épuisement pour un petit tapis de prière, montrer ce peuple où on islamise des chrétiens en leur donnant 50.000 F Cfa. Passer en boucle des images où l'on voit un Premier ministre Tchadien et son épouse, qui se mettent à genou pour saluer Kadhafi faisant le bonheur de la télévision libyenne qui s'en est littéralement régalée.

Des Tchadiens tous engagés et qui se sont sacrifiés pour défendre leur pays, ce régime en a fait des mercenaires en Centrafrique, au Congo, au Zaïre, pour des contrats en diamant dont ils n'ont jamais vu l'éclat. Beaucoup sont morts de maladies, certains ont été tués par les gens qu'ils ont été aider ; par exemple au Zaïre : le corps expéditionnaire du Général Allatchi Tchiri a été ainsi décimé par les zaïrois.

En Centrafrique, les Tchadiens ont été utilisés comme des spécialistes du sale boulot (en attaquant et éliminant les militaires centrafricains insurgés), le ministre des affaires étrangères Mahamat Saleh Annadif s'en félicitait en déclarant à RFI : «  On ne peut faire une omelette sans casser des œufs ». Il faut rappeler que le Tchad faisait partie d'une force neutre, que les autres contingents ont refusé catégoriquement de « nettoyer » les insurgés car soucieux de l'image de leur pays et de leur armée. Des Tchadiens déterminés à relever tous les défis, on en a fait des hommes-zombies, fatalistes et fatigués de tout. Alors que le Tchad est parait-il devenu démocratique, que les gens lui ont apporté la liberté, mais aussi le pétrole, eh bien c'est ce même Tchad qui se vide aujourd'hui de toute sa jeunesse, jamais les jeunes n'ont autant fui le pays, même pendant la guerre, il n'y a pas eu un exode aussi lointain (Canada, USA, Taiwan, …etc.). Ce qui caractérise avant tout le régime Deby, c'est sa formidable capacité à tout détruire, à produire et encourager des cas hybrides. On a vu l'émergence sur ses flans, d'une élite à son image, c'est la « génération tube digestif », je suis un cadre, je suis avant tout un tube digestif, je m'en fous de ce que fait le régime, je veux remplir mon tube digestif et vite. Qui suis-je ? Je suis un partisan de Deby.

Du viol comme arme de guerre

Eh oui ! C'est aussi le cauchemar vécu par les familles tchadiennes. Tout le monde en parle au Tchad où les gens n'ont que leurs yeux pour pleurer en ce qui concerne les femmes, tandis que les hommes, la rage au cœur et au ventre en sont mortifiés. Jamais auparavant au Tchad, le viol et le rapt quasi quotidien de jeunes filles n'ont été utilisés pour exprimer toute la brutalité d'un pouvoir pour soumettre et humilier certaines franges de la population. Ce cauchemar qui est désormais un crime contre l'humanité se déroule à N'djaména, à Faya, à Moundou, à Sarh, à Abéché, à Moussoro, dans les hameaux périphériques de N'djaména, dans les campements des arabes nomades où de toutes jeunes filles sont kidnappées et violées. Comment de telles faits aussi dramatiques et ignobles sont passés sous silence par l'ensemble de la diaspora tchadienne qui a pourtant des possibilités d'alerte et de dénonciation de tous ces actes criminels ?

De l'incapacité à gouverner au naufrage d'un pays.

Autre record battu par le Tchad de Deby, notre pays a été classé, pays le plus corrompu au monde, selon un rapport de Transparency International. Idriss Deby miné par sa maladie est aujourd'hui pratiquement en cessation de ses fonctions présidentielles, englué qu'il est dans la crise qui l'oppose aux insurgés à l'Est du pays, il est en sursis. Le pays est dans une impasse totale, le régime quant à lui survit grâce à l'implication des deux co-gestionnaires du destin du Tchad c'est-à-dire la France et la Libye. Ces deux pays ont un avis très réservé sur le leader du FUC et potentiel successeur de Deby.

La France estime qu'elle ne le connaît pas, et se méfie. La Libye quant à elle pense qu'il n'est pas non plus son « homme », qu'il serait plus proche du Soudan ; d'où tous les efforts qui sont déployés de part et d'autre pour empêcher Deby de couler. Ce dernier, tous les horizons sont bouchés, il sait que son destin n'est plus entre ses mains, alors c'est la fuite en avant ; changement de nom, nomination de sa nouvelle épouse à la présidence, celle-ci convoque les Conseillers spéciaux et leur passe des savons, bouscule l'ordre protocolaire. Le pays dérive comme un bateau ivre ….. à quand le naufrage ?

La Rédaction de ZoomTchad
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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 20:53

Dans le conflit qui oppose le Tchad et le Soudan par rébellions interposées, l'enjeu pétrolier est déterminant, au plan régional comme au plan international. Ces deux pays possèdent des grandes réserves en hydrocarbures potentiellement importantes à l’échelle mondiale. Leurs exportations passent notamment par les oléoducs, orientés l'un vers le golfe de Guinée en passant par le Cameroun, l'autre en direction de la mer Rouge.


Le Tchad est limité à l’Est par le soudan, est producteur depuis 2003. Ces deux pays présentent une même structure géologique et des paramètres pétrophysiques identiques (réservoirs carbonatés). Les réserves des hydrocarbures du Tchad et celles du Soudan sont  interconnectées les unes aux autres par des failles et des chenaux  en tresse et en méandre.


Parmi les connecteurs importants on trouve une faille Nord-Est, Sud-Ouest  de pendage Nord-Sud d’environ 30°. Elle traverse les réservoirs soudanaises 1, 2, 3, 4, 5 (Darfour, Bahr Elgazal, Warab, Jongleï, Ndo) en passant par les réservoirs Pétroliers Tchadiens (Salamat, Guéra, Sahr…).
Cette faille joue un rôle très important sur le système de drainage-migration des hydrocarbures de bassin soudanais vers les réservoirs pétroliers tchadiens. Les réservoirs soudanais sont tous connectés par des chenaux, qui ont favorisé un grand réservoir estimé à  220 millions de tonnes soit 1.571 milliards de baril de pétrole en réserve. (Origine Oil In Place).

 

De même, au Tchad plusieurs réserves des hydrocarbures (Salamat-Guéra, Oudadaï-Biltine-Batha-Guéra Kaném-Lac Tchad Bultine-Iriba)   sont hautement liées par des failles et des chenaux.  D’après notre étude  le Tchad  possède  des réserves des hydrocarbures estimées entre 380 à 400 millions de Tonne soit 2.85 milliards de baril, c’est une estimation prévisionnelle d’une production journalière de 1.7 million de baril/jour qui s’étend dans 47 ans. Le pétrole du Tchad possède un très bon caractéristique pétrophysique dans l’ensemble des réservoirs : c’est une huile légère en degrés API° (American Petroleum Institute).Il serait souhaitable d’appliquer des techniques d’exploration sismique de 3D et 3D haute résolution (HR) et des lignes sismiques Profils vertical sismiques (VSP). D’effectuer des forages horizontaux, en utilisant la technique Under Balanced pour éviter les inondations d’eau (water conning, water flooding) et avoir une excellente optimisation de production.  Connecter certains réservoirs en utilisant la méthode de fracturation hydraulique et /ou une fracturation nucléaire à fin d’augmenter l’index de productivité. Pour de raison de confidentialité je ne saurais en mesure de donner les coordonnées géodésiques en UTM, ni certaines techniques d’exploitation  pour les réserves à l’Est du Tchad.

 

Les enjeux Géopolitiques du conflit:

 

Les deux pays  possèdent en commun un rayon d’investigation de 700 km,  qui lie les réservoirs Tchado-soudanais. Cette zone est devenue une région de conflit et d’insécurité sans fin entre le Tchad et le Soudan. Ce conflit est provoqué volontairement par l’Etat Soudanais pour empêcher tous développement des champs pétroliers à l’est du Tchad. En outre tous les réservoirs pétroliers du soudan de bloc n°01 au 04 connaissent d’énormes problèmes d’exploitation  malgré  les différentes techniques de récupérations assistées utilisées:

·         La pression du gisement en déplétion,

·         Inondation de réservoir venue d’eau phénomène de Water Conning

·         Migration des hydrocarbures vers les réservoirs tchadiens par la grande faille et des chenaux.

·         Un fort WOR (Water Oil  Ratio) supérieure à la normale.


De ce fait, le soudan perdra 2/3 de sa production annuelle dans l’avenir proche.
Par contre  le Tchad sera l’un de 7 pays producteurs des hydrocarbures à l’échelle mondiale,  par la croissance des hydrocarbures dans ces réservoirs due aux migrations, qui pourraient avoir un bon maintient de pression des gisements sauf  quelques réservoirs qui auraient une venue d’eau (water conning). Mais on pourra appliquer le système d’injection par intermittence gaz-eau pour un maintient de pression quasi constant.

 

 Cet état de lieu montre que la situation énergétique actuelle du soudan est préoccupante. Les autorités soudanaises ont investi des millions de dollar US pour effectuer de prospections sismiques de très hautes résolutions 3D, 4D (wide Azimuth). Des lignes sismiques VSP (profil sismique vertical) donnent une haute résolution latérale et caller avec celles des données de 3D haute résolution. Ces techniques leur ont permis de caractériser leurs réservoirs pétroliers, d’estimer et prévoir (forecasting) les réserves d’hydrocarbure en place ainsi que leur mode de drainage. Et  leur index de productivité. Ces résultats ont confirmé par la modélisation numérique et tomographique les réserves du soudan ainsi que  celles du Tchad dans un rayon d’investigation de 700 km à l’intérieur des frontières tchadiennes.

 

Les décisions envisagées par les autorités soudanaises :


Le Tchad devient dans l’avenir un danger en énergie pour le soudan. La migration des réserves soudanais vers le Tchad, la forte déplétion de pression des tous leurs réservoirs excepter celle de jobba (sud soudan), l’existence d’une importante réserve du pétrole au Tchad, vont contrer  le développement du soudan.

De ce fait, la seule solution aux yeux des autorités soudanaises  est de créer une instabilité sans fin au Tchad.

 

Le 06 février 2003, une réunion très confidentielle présidée par Oumar El Béchir  et Ali Osman Taha , les deux hommes forts du Soudan composé d’une équipe très restreinte avaient pris la décision de :

 

  • Renverser le président Idriss Deby, par les rebelles tchadiens et quelques mercenaires soudanais spécialistes de renseignement, infiltrer à N’djaména et au Kousseri (Cameroun) comme des chanteurs soudanais, des restaurateurs…
  • Réactiver la milice Djandjawid les« cavaliers du diable »  dirigée par Mr Ali Kosheib   financée, entraînée et équipée par l’état soudanais, pratique une politique de terre brûlée : les villages sont bombardés, brûlés, rasés, les troupeaux décimés, les populations chassées  et  tuées, les femmes violées et/ou enlevées.et déplacer la population du Darfour par  masse vers le Tchad dans un rayon de 700 km, Afin d’effectuer aisément l’exploration dans cette région. L’état soudanais a  investi 5 milliards de dollars ; confié  en grande partie à une société Chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC).

Par ailleurs, le 15 décembre 2008, les soudanais ont négocié avec les rebelles tchadiens, pour que  les hydrocarbures  qui seront exploitées à l’est du Tchad, pourront acheminées (rattaché) par le pipeline soudanais, pour contrôler la production et mettre la mains mise sur le Tchad. Le Tchad sera une région du soudan, et l’Etat soudanais décidera de placer et chasser le régime tchadien qu’il voudra et d’empêcher toute exploitation à l’est du Tchad pour de raison purement stratégique.

 

Le  14 novembre 2008, Le  Soudan a acheté  12 avions chasseurs MIG 29, des chars T-75, des missiles sol Air et 50 hélicoptères MI24 et une installation d’une usine de montage des armes au soudan confirmé par le ministre soudanais de la défense Mr Abdel Rahim Mohammed Hissein devant des journalistes lors de sa visite à Moscou. Ces armes se trouvent actuellement à la base aérienne de Wadi-Seidna prés de Khartoum. Certaines de ces armes sont livrées aux rebelles tchadiens.

 
Les priorités du cabinet du président soudanais Oumar El Béchir est  très remarquables. Quiconque aurait remonté le temps aurait pu croire être revenu à l’époque de l’ex-président soudanais Djafar El nimery c’est une politique tracée pour tous les régimes futurs au soudan. Le soudan son objectif final déstabilisé et empêcher l’exploitation du pétrole Tchadien.



IDRISS ABDEL KHALIKH IDRISS
Expert Tchadien en Exploitation Production du pétrole.
Msc Réservoirs Géologiques & Reservoirs Engineering Petroleum
Ingénieur Exploitation Production du pétrole. (Reservoir Engineering)

 

 PARIS FRANCE

 Tel :             +33629720734       
E-mail :
idrissabdel@hotmail.com

 

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 Christophe Boisbouvier, « une guerre qui vient de loin » Jeune Afrique, 1 avril 2007.

  Michel Chossudovsky 4 janvier 2007 The "Demonization" of Muslims and the Battle for Oil Global Research.
  MOSCOU, 14 novembre -  Agence Russe d’information international RIA Novosti.

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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 12:14

Maghreb, Françafrique, crises malgache et soudanaise, élection ivoirienne, « affaire Péan », relations avec l’Élysée... À la veille du voyage de Nicolas Sarkozy, le ministre français des Affaires étrangères fait le point sur les rapports entre Paris et le continent.

 

On ne présente plus Bernard Kouchner. Soixante-neuf ans d’une vie aussi palpitante qu’un scénario de film hollywoodien, à mi-chemin entre Indiana Jones et Titanic en mer de Chine, une gueule et une gestuelle, volontiers cabotines, d’acteur de cinéma d’autrefois, une énergie de lapin Duracell, une faconde de conteur malinké et un panache de hussard. La parfaite recette en somme d’un statut d’icône médiatique que cet enfant de père juif et de mère protestante, dont les grands-parents furent exterminés à Auschwitz, maîtrise sur le bout des doigts depuis quarante ans – au point, disent ses ennemis, d’en abuser jusqu’à l’ivresse. Il faut dire que l’une des vies de ce personnage de roman suffirait largement au commun des mortels.


Jeune communiste pendant la guerre d’Algérie, initié à l’Afrique par un certain Alpha Condé, qui fut son camarade de lycée, journaliste militant intervieweur de Castro, scénariste de feuilleton télévisé, médecin, ministre de François Mitterrand, représentant de l’ONU au Kosovo et surtout « French Doctor » sur tous les théâtres de la misère du monde. Du Biafra au Rwanda en passant par le Kurdistan, l’Afghanistan, le Vietnam, l’Érythrée, le Tchad, le Liban, le Sud-Soudan, l’Amérique centrale et les boat people, la liste des sauts en parachute humanitaires de ce marathonien – aux sens propre et figuré – du droit d’ingérence est aussi longue qu’un rapport d’Amnesty International. De la chute de Saigon au Septembre noir jordanien, des charniers de Kigali au chaos somalien (ah ! ce sac de riz sur l’épaule devant les caméras), Bernard Kouchner a mis en scène sa propre existence au plus près du danger et des feux de la rampe, avec un talent, et souvent un courage physique, indéniables.

Ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy depuis près de deux ans, au prix d’un abandon de ses ex-camarades socialistes (même s’il se dit incurablement de gauche), cet homme excessif et ambitieux, chaleureux et cassant, amateur de vin rouge et de vacances en bande, parfois « tiers-mondain » et volontiers sentimental a, sur l’ensemble de la classe politique française, un avantage de taille : il connaît le monde – et tout particulièrement le Sud – pour l’avoir parcouru en tous sens, vécu en quelque sorte… Et cela ne cesse pas. « Depuis que je suis ministre, exulte-t-il avec gourmandise, j’ai parcouru 1 million de kilomètres ! »

Entretien avec un ovni politique aussi fascinant que controversé.

 

Jeune Afrique : Les lignes bougent dans l’est de la RD Congo, où le président Sarkozy doit se rendre le 26 mars. Dans le bon sens ?

Bernard Kouchner : Sûrement. Quand deux pays qui étaient en conflit parviennent à se porter assistance, c’est un progrès. Mais tout n’est pas achevé. Malgré l’effort commun des troupes congolaises et rwandaises, des rebelles des FDLR [Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, NDLR] se sont dispersés dans la nature et pourraient revenir sur leur position antérieure.

 

Y a-t-il une volonté française de règlement de la crise dans les Grands Lacs, comme on l’a dit ?

Il existe une volonté française de participer à un règlement de la crise en concertation avec tous les partenaires. La concertation entre les quatre pays des Grands Lacs afin de s’entendre pour un éventuel partage des richesses n’est ni une idée fausse ni une idée neuve. Mais elle ne s’impose pas de l’extérieur. C’est aux gouvernements concernés de la décider, et la France n’a aucunement l’intention de les y obliger. La colonisation, c’est fini. Nous essayons juste d’être utiles.

 

Après Kinshasa, Nicolas Sarkozy a prévu de se rendre à Brazzaville, puis à Niamey. Bolloré et Areva vont être contents…

L’idée que le président de la République française puisse être le VRP de tel ou tel groupe est quelque peu injurieuse. Et puis nous allons en RD Congo où nous n’avons, hélas, que trop peu d’intérêts économiques. Un peu de réalisme, s’il vous plaît. On ne peut à la fois vouloir affronter la crise, déplorer le chômage et ne pas défendre nos entreprises à l’exportation ! Mais ce n’est pas le but de cette tournée.

 

À Madagascar, le président Marc Ravalomanana vient de démissionner. Reconnaissez-vous le nouveau pouvoir ?

Je constate que la Haute Cour constitutionnelle malgache a reconnu les nouveaux pouvoirs d’Andry Rajoelina, au terme de ce qui s’apparente à une révolution et à un coup d’État. Notre position a toujours été claire : éviter toute violence, dialoguer et respecter la règle de droit. À ce sujet, la France se reconnaît tout à fait dans les principes et les attentes formulés par l’Union africaine. La suspension du Parlement ne va pas dans le bon sens. Pour le reste, nous serons, dans les semaines à venir, très attentifs aux efforts de réconciliation au sein de la société malgache. Très attentifs aussi aux modalités d’une transition dont la durée doit être aussi brève que possible.

 

Andry Rajoelina avait trouvé refuge à l’ambassade de France à Antananarivo, avant d’aller chercher un abri ailleurs. Marc Ravalomanana n’avait pas apprécié. C’était une prise de position de votre part ?

Pensez-vous que la France, pays des droits de l’homme, aurait dû refouler Rajoelina qui était recherché ? Que n’aurait-on pas dit ! En réalité, lorsque notre ambassade l’a accueilli – pour un temps limité –, elle en a averti la présidence malgache, qui a marqué son accord, et elle a demandé que son hôte n’y exerce pas d’activité politique. Cela a été respecté.

 

Le temps des coups d’État semble être revenu en Afrique... 

Vous avez raison. Sous une forme ou sous une autre, l’irrespect du pouvoir constitutionnel gagne du terrain. C’est inquiétant. Notre position est claire : nous condamnons les coups d’État. Nous considérons l’attitude de l’Union africaine comme un modèle.

 

Quelle est votre position exacte à propos de la crise politique et institutionnelle que traverse la Mauritanie ?

La même que celle du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping. Il s’agit encore d’une forme de coup d’État, cette fois sans effusion de sang. Le général Ould Abdelaziz doit démissionner au moins quarante-cinq jours avant l’élection présidentielle s’il souhaite s’y présenter. Et le président Ould Abdallahi, qui est le seul légitime, doit diriger la transition tout en acceptant de passer ensuite la main. C’est le meilleur compromis possible. Je sais bien que, dans la région, tout le monde ou presque semble s’être rallié à la solution Ould Abdelaziz : le Maroc, l’Algérie, la Libye, le Sénégal… Nous tenons compte de ce contexte tout en restant fermes sur les principes. Il n’y a pas de bons coups d’État

 

L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, c’est pour cette année ?

J’aimerais y croire. Mais je suis un peu découragé. On me dit que tous les candidats sont d’accord pour un énième report. Si c’est vrai, je trouve cela désolant. Personne ne paraît pressé d’aller devant les urnes. Il est vrai aussi que l’enregistrement des électeurs est un processus lent et complexe. Il faut être patient. Mais je ne suis pas optimiste.

 

Des sanctions sont-elles envisageables ?

A priori, je suis contre. Les sanctions affament les peuples, pas leurs dirigeants. Enfin, cela dépend de quelles sanctions il s’agit. Et, parfois, il faut s’y résigner.

 

Parmi les chefs d’inculpation contre le président soudanais Omar el-Béchir, la Cour pénale internationale (CPI) n’a pas retenu le qualificatif de génocide. A-t-elle eu raison ?

Je n’ai utilisé le mot de génocide pour le Darfour qu’une fois, mais c’était une erreur de ma part. Ce qui est sûr, c’est que la CPI demande à El-Béchir de rendre compte de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Beaucoup de témoignages font état de la participation évidente de l’armée et des autorités soudanaises. Y avait-il volonté planifiée d’anéantissement d’une population ? Je ne le pense pas.

 

Ces poursuites facilitent-elles le règlement du conflit du Darfour, ou le rendent-elles plus compliqué ?

Nous avons tout essayé avec El-Béchir. Nous avons été attentifs à ses actes et à l’écoute de ses discours. Rien ne s’est passé. Nous lui avons demandé de mettre fin aux fonctions de son secrétaire d’État à l’Action humanitaire, Ahmed Haroun, contre qui la CPI a également délivré un mandat d’arrêt international dès mai 2007. Maintenant, s’il ose s’en prendre une fois de plus à des populations déjà exsangues, ce sera sa responsabilité et elle sera gravissime. Mais ne me demandez pas à moi, qui suis l’auteur du discours prononcé à Rome lors de la fondation de la CPI, d’être contre la justice internationale. Elle est le dernier recours pour défendre les opprimés. Par rapport aux tribunaux spéciaux de l’ONU, cette Cour a en outre un avantage décisif : son champ géographique est universel.

 

Des chefs d’État africains se plaignent d’une CPI à géométrie variable. Les comprenez-vous ?

Pas vraiment. Trente pays africains ont signé le statut de la CPI, les deux États africains membres du Conseil de sécurité de l’ONU à l’époque – le Bénin et la Tanzanie – ont voté la saisine de la CPI sur le conflit du Darfour, des juges africains siègent à la Cour, et le premier vice-président est une Malienne. Je ne vois guère où est le problème. Et je vous demande de considérer le point de vue récent de Hassan el-Tourabi : c’est un opposant certes, mais il est soudanais et il soutient la décision de la Cour.

 

Comment cohabitez-vous avec la cellule diplomatique de l’Élysée ?

Tout à fait normalement. Chaque semaine, Jean-David Levitte et Bruno Joubert viennent ici, au Quai d’Orsay, discuter. Et nous parlons de tous les sujets presque tous les jours par téléphone.

 

Donc, tout baigne.

Vous me faites sourire. Nous sommes sous la Ve République. Le président décide et le gouvernement gouverne. Ce n’est pas toujours commode à harmoniser, cela ne date pas d’hier.

 

Et avec le président, ça se passe comment ?

Mon accès à Nicolas Sarkozy est fluide et nos rapports aussi fraternels et respectueux qu’il est possible avec le président de la République. Au final, c’est lui le patron, naturellement. Il m’arrive de le convaincre – comme sur le Liban ou l’Irak, où il s’est rendu le 10 février dernier alors que tout le monde ou presque, au début, était contre. Mais il m’arrive aussi de ne pas réussir. Au Kivu, fin 2008, je souhaitais que la France et les Européens renforcent les effectifs de la Monuc. Le président a tranché.

 

Comment gérez-vous votre secrétaire d’État aux Droits de l’homme, Rama Yade ?

Je ne prétends pas la gérer.

 

Vous avez déclaré que le principe même de ce secrétariat d’État était « une erreur ». Vous persistez ?

J’ai dit que la politique extérieure d’un pays ne se résume pas aux droits de l’homme, même si elle doit en être imprégnée, même si elle est un élément essentiel de notre diplomatie. Être proclamatoire peut nuire à la nécessité politique.

 

La création d’un ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire ne vous a-t-elle pas gêné ?

A priori, oui. Lorsque Nicolas Sarkozy m’a proposé de devenir son ministre des Affaires étrangères et que nous avons ensemble dressé la liste des sujets sur lesquels nous serions d’accord, la politique d’immigration était un vrai problème. Eh bien, je me suis trompé. Autant j’étais hostile à l’immigration choisie, autant j’accepte le concept d’immigration concertée. Nous avons signé des conventions en ce sens avec huit pays africains et l’Union européenne a conclu un pacte de l’immigration qui est l’un des plus grands succès de la présidence française de l’Union européenne.

  Les tests ADN ?

Je les déteste. Je ne suis pas sûr d’avoir raison, mais je les déteste.


Les 29 000 expulsions de sans-­papiers en 2008 ?

Cela ne me plaît pas non plus. Mais nous sommes moins sévères que beaucoup de pays européens. Je ne dis pas que tout est formidable en France à ce sujet, ni que l’état des centres de rétention me convient. Mais je pense que certains ont beaucoup plus à se reprocher et que d’autres connaissent des difficultés bien plus importantes. Prenez le cas de Malte, qui subit une situation très difficile : 2 500 immigrés en prison et autant dans des centres de rétention. Seul ou presque Brice Hortefeux [remplacé depuis par Éric Besson, NDLR] a proposé d’en accueillir une centaine. Si tous les pays européens en faisaient autant…

 

On ne vous a pas entendu à l’occasion de ce qu’on a appelé « l’affaire Bockel », l’ancien secrétaire d’État à la Coopération, muté pour avoir décrété « la mort de la Françafrique ». Pourquoi ?

Jean-Marie Bockel n’a pas été évincé du gouvernement et il a été remplacé par un homme, Alain Joyandet, qui jouit de la même liberté de ton que lui. Il n’a pas été sanctionné pour avoir critiqué une politique qui, de toute façon, n’est plus de mise. Nous avons instauré avec ce continent que j’aime des rapports normaux, ouverts et collectifs, pour en finir avec la dépendance, la corruption et la suspicion. Je n’ai pas condamné la vision de Jean-Marie Bockel. Peut-être ne s’est-il pas assez expliqué. Je maintiens avec lui des rapports amicaux.

 

En mai 2006, dans son discours de Cotonou, Nicolas Sarkozy avait appelé de ses vœux une relation franco-africaine « débarrassée des réseaux d’un autre temps »…

Excusez-moi, mais à l’époque je ne suivais que de loin Nicolas Sarkozy. N’empêche : il avait raison.

 

Depuis, vous avez fait connaissance avec ces fameux réseaux.

Je ne sais pas ce que vous entendez exactement par réseaux. Mais j’imagine que, s’ils existent, ils ne m’apprécient guère.

 

L’activité africaine d’un Patrick Balkany par exemple, un proche du président que l’on a vu en RD Congo, en Centrafrique ou ailleurs, vous dérange-t-elle ?

Patrick Balkany n’est pas membre du gouvernement, que je sache. C’est un homme libre et il voyage où il veut.

 

Connaissez-vous Robert Bourgi ?

J’ai dû le croiser quelques fois, en bas d’une passerelle d’avion. Et il n’a jamais été reçu dans ce ministère depuis que j’en suis le titulaire.

 

La France vient de conclure avec le Togo de nouveaux accords de défense qui devraient faire jurisprudence. C’est un vrai changement ?

C’est une révolution. Sept autres accords sont prévus qui excluront la fameuse clause – parfois secrète – sur l’intervention de l’armée française en cas de troubles intérieurs. Nous participerons toujours aux opérations d’évacuation de nos ressortissants, mais nous ne nous mêlerons plus de soutenir les régimes en place.

 

Y a-t-il des résistances ?

Il y en a parfois. Des habitudes, des fraternités, des obligations réciproques s’étaient créées. Et beaucoup de liens très forts, sentimentaux, avec l’Afrique. Peut-être est-ce cela les réseaux dont vous parlez…

 

La force européenne Eufor au Tchad vient de passer la main à la Minurcat. Êtes-vous satisfait du résultat ?

Avant le déploiement de cette force, des femmes qui allaient puiser de l’eau se faisaient tuer ou violer à cent mètres des camps de réfugiés ou des sites de déplacés. Depuis un an, il n’y a plus eu une seule attaque importante de cavaliers Djandjawids. Vingt-six pays ont participé à l’Eufor, soit 3 400 hommes, et 10 000 hommes au total avec les rotations. C’était une vraie gageure et je crois qu’ils peuvent être fiers du travail accompli.

 

Si demain une colonne rebelle attaquait à nouveau N’Djamena, comme en février 2008, que feriez-vous ?

Nous n’interviendrions pas militairement. Pas plus qu’il y a un an.

 

En février 2008, l’armée française a fourni des renseignements à l’état-major tchadien.

C’est exact. Nous leur avons dit : « attention, ils approchent ». Mais cela n’a rien à voir avec une intervention militaire directe.

 

La crise économique actuelle menace-t-elle l’aide au développement ?

C’est évident. Quand Dominique Strauss-Kahn demande que 0,7 % des budgets affectés aux plans de relance du Nord aillent aux économies en développement, il a raison. Mais comment faire ? J’ajoute que c’est Nicolas Sarkozy qui a obtenu la participation de l’Union africaine au prochain sommet du G20 à Londres.

 

Pourtant, les ONG dénoncent une baisse de l’aide française.

C’est leur rôle que de demander toujours plus d’argent. Reste qu’en 2009 l’aide française devrait être légèrement supérieure à celle versée en 2008 et qu’elle va atteindre 0,47 % du PIB. Nous voulons 0,7 % dès que possible. La France est, par ailleurs, le deuxième contributeur au Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, avec 300 millions d’euros par an. Un fonds qui sauve des millions de vies en Afrique.

 

En janvier 2008, lors de votre visite à Kigali, vous avez déclaré que la France avait commis « une faute politique » en ne voyant pas venir le génocide de 1994. C’est-à-dire ?

Une importante erreur d’appréciation. Une erreur de vision des enjeux et de leur gravité. Je crois que le gouvernement français ne s’est pas rendu compte de ce que pouvait signifier et impliquer son soutien au régime Habyarimana, au début des années 1990. Pourtant, des massacres de Tutsis avaient déjà eu lieu.

 

Alain Juppé, Édouard Balladur, Hubert Védrine et les responsables militaires français de l’époque ont mal réagi à vos propos. Se sont-ils sentis visés ?

Je ne les visais pas. Au contraire, j’ai soutenu l’idée de l’opération Turquoise. Et je n’ai jamais accusé ni Alain Juppé, ni Édouard Balladur, ni Hubert Védrine, ni aucun chef militaire d’avoir été mêlé à cette affaire. Je ne le pense pas une seconde. Je n’ai pas été compris.

 

Dans le livre qu’il vient de vous consacrer, Pierre Péan vous accuse d’avoir pactisé avec le diable : Paul Kagamé.

C’est son affaire. Je ne crois ni en Dieu ni au diable. Mais si Dieu existe, il jugera. Toute ma vie, j’ai été du côté des victimes et je sais, parce que j’y étais, qu’au Rwanda il n’y a pas eu un double génocide mais un seul, celui des Tutsis par les Hutus, sur ordre. Péan dit quelque part dans son livre que les cadavres sur lesquels j’ai marché à Kibagabaga n’étaient pas victimes des Hutus mais des Tutsis. Quelle ignominie ! Il m’arrive encore d’en pleurer…

 

Diriez-vous, comme Pierre Péan, que le génocide a été décidé par Kagamé lui-même ?

Pas une seconde. Même si j’ignore qui a abattu l’avion d’Habyarimana.

 

Qu’avez-vous dit au président Kagamé pour qu’il accepte que sa directrice du protocole, Rose Kabuye, soit jugée en France ?

L’idée, c’est vrai, est venue d’ici. Nous n’avions aucune intention d’entraver la justice. La proposition faite au président Kagamé était la suivante : « Si vous voulez accéder au dossier de l’instruction, la seule solution est que l’un des mis en examen se livre. » Rose Kabuye a été courageuse. Contrairement à ce que j’ai lu et entendu, il n’était pas certain qu’elle soit remise en liberté par le juge.

 

Le président gabonais Omar Bongo Ondimba est en colère contre les médias et la justice française. Le comprenez-vous ?

J’ai toujours été surpris de voir à quel point on se focalisait sur le président Bongo et pas sur d’autres, même si je comprends ces critiques. Pardonnez-moi, mais j’ai de l’amitié pour cet homme-là. Et j’ai de la peine quand il en a.

 

Et puis, vous avez travaillé pour lui. Cela crée des liens…

En tant qu’expert pour une société de conseil française, j’ai effectivement préconisé la mise en place d’un projet de sécurité sociale pour le Gabon. Et je n’en rougis pas. J’y ai fait plusieurs séjours sur une période de deux ans et demi, visitant les hôpitaux et les dispensaires dans toutes les régions, et organisant publiquement des états généraux de la santé. J’ai rendu deux rapports. Une loi a été votée. Elle commence seulement à être suivie d’effets. Mais ce dernier point n’est pas de ma responsabilité, même s’il me préoccupe.

 

N’y a-t-il pas conflit d’intérêts entre ce travail de consultant et le ministre des Affaires étrangères que vous êtes devenu ?

Aucun. Fallait-il donc que j’arrête de gagner ma vie, dans l’hypothèse d’école où j’allais peut-être un jour devenir ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy alors que je soutenais un autre candidat ? Tout le monde n’a pas la chance d’être énarque et à l’abri de tout. Le jour même où l’on m’a proposé le Quai d’Orsay, j’ai aussitôt mis un terme à mes activités de consultant. Pour le reste, je suis fier de ce que j’ai fait pour les Africains, au Gabon, et dans d’autres pays d’Afrique ou d’Europe.

 

Avez-vous tiré des leçons de l’épisode de l’« Arche de Zoé » ? Plusieurs des responsables de cette ONG ont confié que vous aviez été l’inspirateur de leur « vocation ».

Compliment douteux. Vous voulez savoir si je suis toujours en faveur de l’ingérence humanitaire ? C’est oui, mais pas automatiquement. Enlever des faux orphelins, c’est une tout autre affaire. L’ingérence, c’est d’abord répondre à un appel. Les familles demandaient-elles à ce que l’on exfiltre leurs enfants en France ? À l’évidence, non. Quand les responsables de l’Arche de Zoé sont venus au Quai d’Orsay avant de se rendre au Tchad, ils ont été fermement mis en garde et le parquet a été prévenu.

 

Sur le dossier du Sahara occidental, la France est engagée dans un exercice délicat. Comment ­maintenir un certain équilibre entre Rabat et Alger, tout en soutenant le plan marocain d’autonomie interne ?

Vous avez raison, ce n’est pas simple. Et c’est vrai, la France comme le Conseil de sécurité jugent « intéressante » la proposition marocaine. Elle mérite d’être discutée sérieusement avec le Polisario et l’Algérie. Mais, là aussi, vous me ferez crédit de savoir de quoi je parle. J’ai été l’un des tout premiers médecins auprès du Polisario, en 1975-1976. Les camps de Tindouf, je les ai connus. Et je me suis rapidement rendu compte du côté bloqué de cette ­histoire.

 

Vous êtes contre le référendum d’autodétermination ?

Je constate que jusqu’ici le référendum n’a pas marché. Tout ce que la France souhaite, c’est que la médiation menée par les Nations unies aille à son terme, qu’il y ait enfin un accord entre le Maroc et l’Algérie et que ce dossier cesse d’empoisonner leurs relations. Et tout ce que je souhaite, c’est que nos rapports avec ces deux grands pays soient sereins. Même si je sais, pour l’avoir vécue, tout comme le président Bouteflika, à quel point la guerre d’Algérie est encore inscrite dans nos mémoires.

 

Abdelaziz Bouteflika a fait modifier la Constitution pour être en mesure de briguer, le 9 avril, un nouveau mandat…

Je crois qu’il n’est pas le seul, non ?

 

C’est une bonne ou une mauvaise chose ?

Je n’ai rien à déplorer, ni à accepter, ni à commenter.

 

Mouammar Kaddafi est-il fréquentable ?

Il l’est devenu. Il a changé, renoncé au terrorisme, liquidé son arsenal d’armes de destruction massive. Il a été absous par l’ONU. Les chefs d’État du continent l’ont porté à la tête de l’Union africaine. Son pays est aujourd’hui membre du Conseil de sécurité des Nations unies. Que dire de plus ?

 

Quelle est votre opinion sur l’état des libertés en Tunisie ?

Je suis plutôt nuancé sur la Tunisie. C’est vrai qu’il y a des atteintes aux droits de l’homme, des journalistes tracassés, parfois emprisonnés, et une politique générale de fermeté. Je ne peux pas être d’accord avec ce qui contrevient à la liberté d’expression et d’association, et je serais très heureux si les élections se déroulaient dans un climat de transparence et de compétition. C’est vrai aussi que nous sommes d’autant plus attentifs que le niveau économique et social de la Tunisie est élevé, et que son attachement au droit des femmes et à la laïcité en fait un cas à part dans la région. Mais un ministre des Affaires étrangères, je le répète, ne peut pas être seulement un militant des droits de l’homme. Je souhaite que l’Union pour la Méditerranée, qui est en train de naître, soit le creuset qui permettra à chaque État membre d’évoluer vers des valeurs démocratiques communes.

 

Existe-t-il encore une politique arabe de la France ?

Je dirais plutôt qu’il y a une politique méditerranéenne de la France et des liens d’amitié privilégiés avec les pays arabes comme avec Israël.

 

L’armée israélienne a-t-elle commis des crimes de guerre à Gaza ?

Je laisse aux enquêtes en cours le soin de le déterminer. Mais je sais, sans pour autant accuser Israël, que les guerres génèrent souvent des crimes de guerre.

 

Peut-on parler avec le Hamas ?

Pas encore. Les Palestiniens doivent s’entendre entre eux et le Hamas doit reconnaître l’autorité de Mahmoud Abbas tout comme les principes du processus de règlement et l’initiative arabe de paix.

 

Vous avez prononcé le mot « guerre » à propos de l’Iran. Et cela vous a été reproché. Le regrettez-vous ?

J’ai dit que le pire serait la guerre. Était-ce faux ? On devrait surtout reprocher à Mahmoud Ahmadinejad d’avoir menacé de détruire Israël, alors que l’Iran est soupçonné d’élaborer son propre arsenal nucléaire. Mais je suis satisfait des contacts directs potentiels entre la nouvelle administration américaine et Téhéran. Moi-même, je n’ai jamais cessé d’en avoir.

 

Ce ministère des Affaires étrangères, vous en rêviez, reconnaissez-le…

Vous lisez trop ce qu’écrivent les journaux. Non, je n’en rêvais pas, même si je n’étais pas disposé à accepter un autre portefeuille que celui-là. Le poste a été proposé à deux personnes : Hubert Védrine et moi-même. Et le choix du président s’est en définitive porté sur moi, même si nous avions à l’époque des divergences de vue sur l’immigration et l’entrée de la Turquie dans l’Europe. Ce fut sa décision, je l’en remercie.

 

Et depuis, c’est plus dur que prévu ?

Plus éprouvant et plus enthousiasmant que prévu.

 

Vos relations avec les journalistes ne sont pas simples. Souvent conflictuelles. Pourquoi ?

Parce que certains journalistes – je dis bien certains – semblent appartenir à une génération qui oublie parfois de vérifier les faits, sans profondeur historique. J’entretiens des rapports difficiles, exigeants avec la vérité parce que je respecte et que j’admire le métier de journaliste.

 

Avez-vous déjà songé à démissionner ?

Cette idée ne m’a effleuré que rarement. Lors de la visite en France du colonel Kaddafi par exemple, en mémoire de mon ami l’imam libanais Moussa Sadr, disparu en Libye il y a trente ans sans laisser de traces. Si moralement quelque chose me choquait dans l’attitude de la France au point que mes convictions profondes en soient remises en cause, je m’en irais. Mais je fais confiance au chef de l’État pour que cela n’arrive pas.

 

Il est une question que, paraît-il, vous ne supportez pas. Celle qui suggère qu’entre votre compagne Christine Ockrent, directrice générale de RFI et France 24, et vous-même, il puisse y avoir un conflit d’intérêts.

Je n’accepte pas que l’on pense que la carrière d’une femme soit toujours soumise à celle de l’homme. Je n’accepte pas que l’on ne puisse admettre qu’une professionnelle aussi reconnue que Christine Ockrent ait sa propre vision des choses sans être influencée par moi. Les budgets de l’audiovisuel extérieur ont été, à ma demande, transférés du Quai d’Orsay à Matignon et, depuis sa nomination, je n’ai pas tenu une seule réunion sur ce sujet. Je considère ce soupçon comme injurieux. Et je vous le dis clairement : si par hasard, contre ma volonté et celle de Christine Ockrent, le moindre conflit d’intérêts pouvait apparaître, alors là oui, je démissionnerais. Est-ce assez clair ?

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 13:14

Admettons qu’ainsi sont les choses et que chaque jour qui passe sous les cieux assombris des Tchadiens meurtris depuis tant d’années, surgissent, aubes après désespérances, les mêmes leurres d’une même réalité cyclique que nous suivons aveuglement, un peu comme les moutons de Panurge.

Admettons que nos “voisins” de l’est , acculés par je ne sais quelles pressions, se voient dans l’obligation de poser leurs derrière sur la morale politique, et surtout sur l’expression réelle de la voix du peuple tchadien, se trouveraient contraints de nous fourguer, pour la troisième fois de suite (si cette nouvelle entreprise réussirait), un “président” tiré de la poche dorsale de leur djelaba.

Admettons que les Tchadiens, fatigués par tant d’années d’oppression et d’injustice, d’humiliation et de souffrance sous le règne de Déby, se trouveraient disposés à considérer toute offre d’alternance que leurs proposeraient la France ou les puissants voisins, juste pour ce débarrasser de la calamité actuelle. Admettons enfin que tous les opposants armées au régime de Déby, comme aveuglés par une brusque cécité, acceptent ce “consensus” de façade et se mettent au rang derrière Timane, excroissance dangereuse de ce même mal qu’il s’évertue aujourd’hui de vouloir faire disparaître.

Alors, sous quels profiles allons-nous nous présentés devant ce peuple, quelle justifications pourrons-nous lui fournir pour lui faire admettre que nous souhaitons remplacer le tyran honni par ceux-là mêmes qui furent les concepteurs du système Déby et les idéologues patentés de ce pouvoir clanique et criminel ? Que répondrons-nous lorsque le peuple nous opposera l’inévitable interrogation : “Tant de morts pour remplacer Déby par Timane, l’oncle par le neveu ?”

Que nous avons sacrifié nos convictions sur l’autel de nos intérêts ssinguliers? Que, face aux contingences ponctuelles, nous avons opté pour la facilité en baissant promptement l’échine au lieu de faire face aux pressions et de demeurer fidèles à l’aspiration intrinsèque de nos concitoyens ? Que le réalisme politique prime, à nos yeux, vraissemblablement très peu éclairés, sur les idéaux fondateurs de nos luttes ?

Indignes et petits sont ces “chefs” rebelles qui ont accepté ce “compromis” de la honte, cette capitulation sans résistence, cette prosternation sans gêne devant le Soudan. En fléchissant aussi facilement, vous justifiez devant eux l’image qu’ils ont toujours eue du Tchadien : un “citoyen” dénué de tout nationalisme, un être capable, pour parvenir à ses fins, de boire toutes les humiliations imaginables. El Béchir et les soudanais n’en ont cure de l’avenir du Tchad ! El Béchir et les soudanais crachent sur les rêves des Tchadiens ! El Béchir et les soudanais s’en foutent éperdument de ce qu’endure notre peuple depuis 18 ans à cause de cet homme qu’ils ont porté eux-même jusqu’au palais de N’Djaména ! Tout ce que cherchent El Béchir et les soudanais, c’est de se servir des jeunes Tchadiens comme d’un rempart pour contrer un Occident qui l’accule chaque jour plus serré.

Il faut que vous compreniez, chers “chefs rebelles”, que la noblesse de votre lutte ne se mesure pas à l’aune des soutiens étrangers que vous mobiliserez, mais plutôt à travers la légimité que vous confère le peuple. Comprenez aussi qu’une rebellion est une lutte de longue haleine qui exige beaucoup de sacrifice, et surtout une impertubable constance dans les objectifs poursuivis. Tant pis si cela prend plus de temps, pourvu seulement que personne ne déroge aux principes fondateurs de cette lutte à savoir concrétiser les aspirations de liberté et de démocratie de notre peuple. Oui, cette vraie aspiration à la liberté et à l’égalité, mais pas celle aujourd’hui galvaudé par vous, à cause de votre nombrilisme… impardonnable. Alors ressaisissez-vous ! Combattons Déby avec toute la détermination qui sied, mais ne cédons pas à la tentation de la facilité qui conduit irrémédiablement vers le désenchantement.

Quand le Kanem et le Lac Tchad brûlaient sous les représailles de Déby, après la perçée du MDD, les Erdimis étaient aux commandes ! Quand les Beyidi et Bisso Mamadou se faisaient tuer, les Erdimis étaient aux commandes ! Quand Déby assassinait Kotty et jetait la dépouille de Bichara Digui à côté du lycée liberté, les Erdimis étaient aux commandes ! Quand, après les massacres de Ngneguelim, les sbires de Déby semaient des cadavres des Ouaddaïens entre Klep-Mat et la Rue de 40, les Erdimis étaient aux commandes ! Quand les Déby humiliaient des Pères de famille tchadienne, toute régions confondues, en enlèvant puis violant leurs filles, les Erdimis étaient aux commandes ! Et j’en passe…de tous les crimes économiques par les jumeaux commis, de tous les abus du pouvoir par eux exprimés tout au long de leur règne, de tous les réseaux quasi mafieux par eux crées sous le chapiteau de l’oncle protecteur, et de toutes les formes de clientélismes et de mercantilismes par eux érigées en système, avec la bénédiction avouée de Déby, pour précipiter notre administration dans les abysses de la déchéance et de la dépravation. Alors chiche, les Erdimis ne sont pas la solution pour un Tchad nouveau fondé sur une base d’équité et d’égalité entre tous les citoyens !

Que ceux qui se bercent d’illusion avec ces siamois préparent déjà leur réveil ? Il sera très douloureux.

Parole d’un citoyen lucide.
c'est un commentaire tiré sur tchadoscopie

 

Source : http://www.alhifrig.com/

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 12:14

L’auteur de ce monologue, citoyen camerounais d’origine, s’adresse au chef de l’Etat camerounais. Il évoque les circonstances qui ont précédées la prise du pouvoir de l’actuel chef de l’Etat camerounais et de l’espoir qui l’avait animé en 1982 lorsque ce dernier prenait le pouvoir au Cameroun.


Cet espoir qui selon ses propres mots s’est effrité avec le temps. Lisez plutôt.Papa, depuis un certain temps, nous ne nous retenons; nous avons énormément pesé le pour et le contre de cette histoire que nous allons te raconter.Car, comme tu vas le constater, c'est l'histoire d'un jeune président qui a pris le pouvoir en 1982 et de ses enfants qui  à l'époque, étant au premier cycle du secondaire, avaient cru voir une lueur d'espoir pour leur avenir. Nous avons vraiment envie de comprendre ce qui s'est cassé entre le papa de 1982 que nous avions tous acclamé et celui d'aujourd'hui que nous détestons tant; allant jusqu 'à souhaiter sa disparition.

 

C'est notre histoire ( la tienne et notre génération); une génération abandonnée, voire sacrifiée. Nous ne  souhaiterions pas que tu la prennes comme des milliers d'autres que tes adversaires et/ou les jaloux t'ont souvent expédiées comme "lettre  ouverte", mais notre souhait est que tu la prennes comme un monologue que tes filles et fils, dépités  et découragés  te font pour se désolidariser et t'interpeller sur la gestion catastrophique d'un foyer dans lequel ils/elles  appartiennent mais malheureusement, ne se reconnaissent plus. Pourquoi nous t'écrivons? Elie wiesel ,écrivain juif et prix nobel de la paix 1982 ( quelle coïncidence) se posait la même question dans l'un de ses ouvrages et répondait: pour ne pas devenir fou ou mieux, pour toucher la profondeur de la folie. Nous, t'écrivons tout simplement pour ne plus pleurer ou, pour mieux pleurer.
 
Certains faits dans notre long monologue pourront peut être t'irriter mais, s'il te plait, ne nous envoie pas Bad Boy et ses sbires, essaye de comprendre aussi. Nous ne voulons pas te nuire, mais nous ne pouvons plus nous taire.
 
Tout commence le Samedi 06/11/1982. Ce jour là, il est prévu ta prestation de serment comme Président de la République à 10 heures au palais des verres de Ngoa et nkellé. Dans son éditorial paru très tôt dans Cameron Tribune, Feu Henri Bandolo écrivait ...Il (Ahmadou Ahidjo) laisse une nation saine, un peuple serein, un pays riche dont il a su préparer la prospérité et garantir la postérité...Il a aussi préparé les hommes avec lesquels il a cultivé la conscience  élevé des responsabilités nationales, c'est dire qu' Ahmadou Ahidjo ne nous abandonne pas à l'aventure. il continuait par ... Peu d'hommes s'éclipsent ainsi au moment même où leur peuple et le monde entier célèbrent la gloire dont ils se sont couverts; Bien des hommes, au contraire, ne se contraignent à quitter le pouvoir que lorsque la faillite de leur politique a anéanti le peuple et la nation, sinon eux même; fin de citation.


Papa, nous pensons que cet homme était un vrai Mallam ( Visionnaire ) car l'extrait de cet éditorial reflète aujourd'hui ce que tu étais le 06/11/1982, ce que tu as été pendant plus de 25 ans de règne et ce que tu es aujourd'hui. Un homme bien formé pour gérer son foyer mais qui a vite fait de nous monter soit son incompétence notoire, soit sa volonté délibérée de nuire à son prédécesseur en détruisant tout ce qu'il avait construit et en avilissant son peuple avec des discours creux pleins de promesses jamais tenues. Un homme qui, à l'aube  de son règne, avait tout pour réussir, et qui se retrouve au crépuscule de son pouvoir surpris  lui même par le désastre qu'il a commis est c'est pourquoi, vieillissant et malade en même temps, il s'agrippe de toutes ses forces qui lui restent au fauteuil présidentiel en Re-Remodifiant une constitution déjà Re-remodifiée selon ses volontés. Mais, papa, nous te l'avons dit, c'est le crépuscule de règne négatif et quoi que tu fasses, c'est terminé. C'est ici papa, que nous nous rappelons qu'en 1982, un journaliste s'était écrié en ces mots : Comment Ahidjo a-t'il pu remettre les clés du grenier de l'Afrique centrale à un homme dont ses ancêtres n'ont jamais su ce que sait qu'un grenier. L'histoire ne  lui donne -t'il pas raison ? 
Vois-tu Papa, il y a eu les Moboutu, Eyadema et plus récemment, Lansana Conté. Jette un coup d’œil un peu à leur histoire et vas maintenant te reposer.
 
 Revenons donc d'une manière chronologique sur ton règne. La prestation de serment s'était très bien passé et tu avais rejoins le luxueux et nouveau palais de l'unité, abandonnant le lac à Bello Bouba que tu avais nommé Pour te remplacer à la primature comme l'exigeait le sacro saint équilibre régional. Tu t'étais donc installé normalement pour te mettre au travail et continuer l’œuvre positif de ton prédécesseur ou mieux, comme on le disait à l'époque, le "long crayon" ne pouvait que, par rapport à un petit "certifié", faire plus. Hélas, au lieu de te mettre au travail, tu t'es mis en récréation, en fête.. Sais-tu comment les jaloux t'appellent papa? Un franco-Suisse qui passe régulièrement ses vacances au Cameroun.


Quelques semaines donc après ta prise de pouvoir, un journal français balance une information selon laquelle tu viens de te taper une luxueuse demeure quelque part en Europe. C'est la débandade à Yaoundé. Tu ameutes tes lieutenants pour qu'ils détruisent cette information qui risque salir ton image et ils trouvent un mot magique pour informer l'opinion. ce n'est qu'une RUMEUR. Ainsi venait de naître la République des rumeurs.  Nous t'en citerons d'autres durant ce monologue.

 

 Le nouveau Président doit faire la tournée des provinces pour tâter du terrain et s'imprégner comme le disait l'UNC ( à l'époque, le RDPC n'était même pas dans le ventre de sa mère) des réalités du terrain. Tu n'avais pas dérogé à la règle et tu t'es lancé dans les 07 provinces du Cameroun à l'époque. Dans ton esprit à cette période, tu pensais déjà à la rupture avec ton prédécesseur. Tu voulais te démarquer d'une politique qui t'avait fabriquée et modelée. C'est ainsi que dans Cameroon Tribune de 18/01/1985, tu parlas de la politique du renouveau, véhiculant la rigueur, moralisation, libéralisation et démocratisation. Rigueur et Moralisation était devenu le leitmotiv de tous les camerounais; surtout notre génération qui y croyait comme un homme de foi croit en l'éternel. Mais, hélas, ta rigueur et moralisation n'eut que la vie d'un bambou au feu.


Ta visite à Douala fut une époque inoubliable pour nous qui étions au Lycée Polyvalent de Bonabéri car, durant tout ton séjour, le domicile du proviseur Robert NKILI ( actuellement Ministre) était bondé d'hommes armés appartenant à la garde républicaine. Il se pourrait que tu ne mangeais que ce qui ne sortait que de notre illustre lycée ; et pour cause, toutes les rumeurs circulaient. Les uns prétendaient que notre proviseur était ton beau frère, d'autres disaient que c'est sa femme qui était la petite sœur de maman jeanne. Quelqu'en fut la bonne version, nous étions "en haut". C'est pourquoi nous nous étions assis au Boulevard Ahmadou Ahidjo(encore lui ?) pour t'acclamer en masse. Te rappelles-tu ? à ton arrivée au carrefour dit
Ancien Dalip, tu étais descendu de ta limousine et avait continué à pied, traversant l'ancien Monoprix sous nos acclamations nourries; ce geste, tu ne l'as plus jamais fait à Douala et pourquoi?

 

Rappelle- toi de ton fameux me voici à donc Douala quelques années plus tard . Le président Nasser disait " Si le peuple m'acclame aujourd'hui, c'est qu'il se voit à travers moi et, le jour où ce miroir se brisera, le peuple me lynchera. En 1982, tu étais notre miroir; mais depuis longtemps, ce miroir s'est émietté. Tu n'es plus celui que nous acclamions ( A suivre ).

Source: http://www.camer.be/

 

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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 12:54

Chers amis,

Mesdames, Messieurs,

 

Croyez-moi, ce n’est pas aisé pour moi de prendre la parole en cette circonstance, pour parler de notre ami, de notre frère, de notre compagnon, de notre camarade Ibni. Ibni, c’est ainsi que nous appelons Ibni Oumar Mahamat Saleh. Mon chemin et le sien se sont croisés en France, dans les allées de l’ASETF (Association des Stagiaires et Etudiants Tchadiens en France), au début des années 70. Lui était de la Section académique d’Orléans et moi de celle de Nantes, puis de Paris.


A l’époque, 1972, 1973, 1974,…, on y débattait, comme au sein de la FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France) des notions de tactique et de stratégie de la lutte révolutionnaire à travers l’appréciation du slogan de « soutien tactique et démarcation stratégique» de nos camarades dahoméens.

On y parlait de l’urgence et des voies et moyens pour réaliser la Révolution Nationale Démocratique et Populaire. Les thèses plus révolutionnaires les unes que les autres s’affrontaient ; les unes qualifiées de révisionnistes, d’autres de maoïstes, de pro- Le Duan, de pro Truong Chin, d’autres encore de trotskystes allant de la tendance lutte ouvrière à celle de la Ligue Communiste Révolutionnaire.


Mais nous avions tous en commun ce mot d’ordre historique de la légendaire FEANF : l’intégration des cadres techniquement compétents et politiquement conscients dans les masses populaires, en vue de la participation en leur sein à l’émergence et au renforcement des organisations réellement aptes à conduire le processus d’émancipation des populations africaines, en proie à toutes sortes de calamités, empêchées de relever la tête du fait du poids de la domination impérialiste sous toutes ses formes.
 
Ibni était de tous ces débats. Discret, courtois mais ferme dans ses convictions. Ibni ne pouvait pas passer inaperçu. Il sait allier ses convictions à ses propos et actes.  C’est donc sans surprise qu’il a rejoint officiellement le FROLINAT en 1978, en compagnie de mes compagnons Nadji Bassiguet et de Manasset Nguéalbaye.


C’est alors sans surprise qu’il a quitté le maquis, après avoir constaté que la réalité dans les rangs du FROLINAT ne cadrait pas avec ce qu’il croyait et voulait de la pratique révolutionnaire.
C’est aussi sans surprise qu’il s’était interdit de faire la moindre déclaration sur son désenchantement. Par discrétion et par souci de ne pas nuire au principe de la lutte contre un pouvoir qui n’avait rien de démocratique et d’émancipateur. Ibni, c’est la rigueur dans l’analyse des situations, c’est la rigueur dans la recherche des solutions. Ce qui amène ceux qui ne le connaissent pas à le caractériser de « carré », de « rigide », de dogmatique. Ibni n’est ni « carré », ni « rigide », ni dogmatique. Simplement il n’est pas capable de transiger sur les principes qui touchent à l’objectif, à la finalité de son engagement.

Après les arènes des mouvements estudiantins, nous nous sommes retrouvés sur le terrain de la pratique politique, aux enjeux et contours moins théoriques, moins livresques. Je vous passe des détails. J’évoquerai seulement deux épisodes :


1- D’abord Franceville, cette conférence inclusive avant la lettre qui a regroupé en janvier 1996 outre le gouvernement, les partis politiques légalisés, les mouvements politico-militaires et la société civile, sous les auspices de la communauté internationale. Quatre Chefs d’Etat entouraient le Président El Hadj Oumar Bongo. N’étant pas de la 1ère délégation des partis politiques, Ibni a été rappelé, en même temps que d’autres (Bidi Valentin, le Général Kamougué, Elie Romba) à la demande de l’opposition extérieure qui estimait que les partis présents n’étaient pas assez représentatifs de tout l’échiquier politique.

Alors que beaucoup pensaient que Ibni, représentant le PLD parti considéré comme proche de la Présidence de la République, allait abonder dans le sens du gouvernement au moment de trancher sur la question de signer ou non la Déclaration de Franceville afin de continuer les travaux en occultant les préalables de l’opposition extérieure, Ibni se leva et asséna calmement son refus de cautionner cette démarche qui à ses yeux ne permettait pas de résoudre, dans ses racines, le mal tchadien. Cela sous les regards médusés de tous et sous le regard perdu et éberlué du Président Déby. Important de le rappeler car il fallait une bonne dose d’honnêteté et surtout de courage, tellement l’atmosphère était lourde dans la salle.


2- Puis le dialogue ayant abouti à l’Accord politique du 13 août 2007.


En tant que Porte parole et moi Rapporteur de la CPDC, nous avons travaillé, beaucoup travaillé ensemble. Nous ne croyions pas à la sincérité des chefs de la majorité présidentielle. Nous voulions à travers ce dialogue démontrer aux yeux de tous, plus particulièrement aux yeux de la communauté internationale qui, parfois de bonne foi, étaient abusés par le pouvoir que celui-ci est incapable de tenir ses engagements et de promouvoir une politique rationnelle de résolution des difficultés que connaît le pays.
Ibni m’a rappelé, le lendemain de la signature de l’Accord, la justesse de notre scepticisme, évoquant cette scène lors de la cérémonie de signature de l’Accord, où on me traita à 3 reprises et devant public, de fossouyeur, terme utilisé pour qualifier ceux qui, pendant les discussions défendaient avec détermination les principes qui font aujourd’hui la crédibilité de cet Accord. Ibni ne veut pas transiger sur les principes de justice car pour lui l’injustice est une bombe à retardement ; c’est pour cela qu’il s’est démarqué de ceux qui pensaient que la répartition inéquitable actuelle des députés par circonscription, le vote des nomades et des tchadiens de l’étranger devaient être maintenus car leur étant favorables.


Ibni sait faire des concessions, de bonne foi. C’est ainsi qu’il a accepté la prorogation de l’actuelle législature à condition toutefois que les députés ne s’avisent pas de remettre en cause les principes de base et les orientations convenus dans l’Accord, de même qu’il a accepté le maintien du Conseil constitutionnel sachant bien comment les membres sont cooptés ; à condition de s’assurer de la présence des parties en compétition dans les travaux de compilation des résultats.
Mais en faisant ces concessions, nous n’étions pas dupes. Aujourd’hui, le monde entier est témoin de la forfaiture de la majorité présidentielle : non satisfaite de la non exécution des clauses relatives à l’assainissement de l’environnement général, celle-ci s’est attelée à travestir les textes de loi suggérés par l’Accord, conduisant à l’impasse actuelle dont il faut sortir en revenant à l’Accord, dans sa lettre et dans son esprit, sous peine de plonger dans une crise institutionnelle et dans une crise de légitimité.

 

Chers amis,
Mesdames, Messieurs,

 

On n’étouffe pas l’aspiration à la Justice ; on n’étouffe pas l’aspiration à la liberté ; on n’étouffe pas l’aspiration au mieux-être sur le plan économique et social. Chers amis, Mesdames et Messieurs, on n’assassine pas la vérité. La vérité, cette réalité, cette évidence que nous ne cessons d’asséner avec Ibni à la CPDC, c’est que le pays va mal, le pays va très mal. La crise est profonde. Elle s’appelle déficit démocratique ; elle s’appelle gestion mafieuse de l’Etat et des ressources nationales ; elle s’appelle mépris du citoyen ; elle s’appelle crise de légitimité. Le pouvoir a cessé de refléter la volonté et l’espérance des populations de ce pays.


La vérité que nous ne cessons d’asséner avec Ibni, est qu’aucune solution durable n’est possible sans un dialogue associant le pouvoir, les partis politiques représentant réellement l’opposition démocratique, les mouvements politico-militaires et la véritable société civile pour définir le programme, le calendrier, les institutions et les mécanismes idoines de sortie de crise. Avec, bien sûr, le soutien déterminé de la communauté internationale.


Cette vérité est toujours là, vivace. Aucun accord inter-tchadien ou international parcellaire n’est à ce jour exécuté à un niveau acceptable. L’Accord politique du 13 août 2007 est foulé aux pieds par les partisans du Garant, alors que le mandat annoncé social avec tambours et trompettes est devenu un cauchemar social.

Comme si cela ne suffisait pas, les belligérants armés fourbissent leurs arsenaux, se réorganisent pour engager des hostilités encore plus meurtrières, encore plus dévastatrices. Dès lors comment ne pas dire que la vérité que nous ne cessons d’asséner avec Ibni demeure incontournable ?


Il n’y a pas d’alternative à la mise en œuvre harmonisée et correcte de tous les accords signés, plus particulièrement l’Accord politique du 13 août 2007 et l’Accord de Syrte du 25 octobre 2007. Laquelle mise en œuvre harmonisée n’est pas possible sans un forum inter-tchadien réunissant tous les acteurs de la vie politique et sociale (pouvoir, opposition démocratique, opposition armée et société civile) en vue de convenir d’un cahier de charges et des mécanismes politiques et institutionnels à même de permettre l’exécution optimale dudit cahier de charges.

 

Chers amis,
Mesdames, Messieurs,

 

On n’étouffe pas l’aspiration au mieux-être ; on n’étouffe pas l’aspiration à la liberté et au développement. On n’assassine pas la vérité. On ne peut pas bâillonner et embastiller Ibni. On ne peut impunément assassiner Ibni. Ibni est là, toujours là à nos côtés, dans nos moments d’activités et à nos heures de repos. Le rapport de la Commission d’enquête mise en place sous la pression de M. Sarkozy a déjà confirmé que ce sont les forces régulières qui ont perpétré ces rapts politiques d’un autre âge. Les enquêteurs n’ont pas révélé l’identité des ravisseurs et des commanditaires. La CPDC sera de toutes les actions pouvant permettre de retrouver Ibni, ses kidnappeurs et leurs commanditaires.Où qu’il se trouve, Ibni sait que nous ne cessons pas et ne cesserons pas de penser à lui ; il sait que nous ne cesserons pas de réclamer vérité et justice afin que les responsables de son rapt aussi lâche que criminel payent le juste prix de leur ignominie.


Ibni sait aussi que nous n’abandonnerons pas de lutter pour les valeurs qui n’ont cessé de nous mobiliser depuis des décennies.
Ibni sait que nous ne cesserons pas de nous sentir quelque part responsables de sa situation car notre lutte est commune, notre cause est commune. Elles sont celles de l’écrasante majorité des tchadiens. Ibni paie pour ce que nous lui demandons de dire et de faire. Ibni paie pour ce que l’écrasante majorité des Tchadiens lui demande de dire et de faire. Sa’adiyé, Hicham, Mohamed Saleh, Brahim et Samir, vous ne devez pas vous sentir seuls dans cette dure et injuste épreuve qui vous est imposée.

Ibni ! Nous réclamons et réclamerons toujours VERITE ET JUSTICE !

Ibni ! Ils doivent rendre des comptes ! La justice doit être dite !


Merci de votre attention et de votre soutien !


N’Djamena, le 04 février 2009

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 12:21

Entretien avec Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum,
Secrétaire Général de l' ACTUS / PRPE

(Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme / Parti Révolutionnaire Populaire et Écologique)

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Tchadoscopie (Tdpie) : Dr Ley-Ngardigal. Que vous inspire cette nouvelle donne politique avec la nomination du Président du RFC à la tête de la coalition des mouvements politico-militaires ?

Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum (LND) : Cher compatriote, je vous remercie infiniment de m’accorder  la tribune du site internet, Tchadoscopie pour répondre à votre interview. Je profite de votre tribune pour annoncer solennellement la décision prise par la conférence extraordinaire de notre Parti du 2 au 4 février 2009 à Amiens, du changement de dénomination de l’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme (ACTUS) s’appellera désormais: Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme / Parti Révolutionnaire Populaire et Écologique (ACTUS / PRPE).

Le prochain Congrès de Lyon entérinera  d’importants documents élaborés pendant cette rencontre.

Revenons à notre entretien.La désignation de Monsieur Timane Erdimi à la présidence de l’Union des Forces de la Résistance (UFR) est un acte de realpolitik aux ramifications nationales et internationales.Nous lui adressons nos vives félicitations pour son élection et lui souhaitons plein succès dans la lourde tâche qui est celle d’anéantir le dictateur Déby et son régime afin de poser les jalons d’un Tchad véritablement démocratique et de justice sociale. Cette nouvelle donne est un immense soulagement pour les masses populaires, suppliciées du tyran Déby depuis 18 ans. En effet, l’absence d’une véritable unité et de programme politique des Forces de résistance nationale d’une par, et  la désignation dûment constatée d’un Président d’autre part, ont été à l’origine du retrait de la capitale des patriotes résistants en Février dernier. Aujourd’hui, ces entraves sont levées. Nous assisterons alors à  la prochaine  et foudroyante victoire de l’UFR sur la soldatesque du dictateur Déby.

Notre Parti, l’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme/Parti Révolutionnaire Populaire et Ecologique (ACTUS/PRPE) et nous-même approuvons cette décision prise par les sept(7) autres Leaders des Forces de Résistance membres de l’UFR en l’occurrence le Général Mahamat Nouri,Président de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD),le Colonel Ahmat Hassaballah Soubiane, Président du  Front pour le salut de la République (FSR),Mr.Abderaman Koulamallah Président de l'Union Démocratique pour le Changement(UDC),Mr.Abdelwahid Aboud Makaye,Président de l'Union des Forces pour la Démocratie et le Développement-Fondamentale (UFDD-F),le Colonel Adoum Hassabalah,Président de l'Union des Forces pour le Changement et la Démocratie (UFCD), le Colonel Adoum Yacoub Koukou,Président du Front Populaire pour la Renaissance Nationale (FPRN) et Mr.Acheick Ibn Oumar Président du Conseil démocratique  Révolutionnaire (CDR). Nous tenons également à féliciter ces Leaders pour avoir réussi à surmonter leurs divergences suicidaires, en mettant en priorité l’intérêt national sur les ambitions individuelles, permettant ainsi de désigner le Président de l’UFR.

Tdpie : Pourquoi le dirigeant d'un parti politique (ACTUS) que vous êtes soutient sans réserves la lutte armée ?


LND:Notre Parti,lAction Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme/Parti Révolutionnaire Populaire et Ecologique (ACTUS/PRPE) et nous-mêmes sommes demeurés constants dans notre analyse politique et notre soutien sans réserves aux Forces de résistance nationale  qui assènent des coups à la soldatesque du tyran Déby. Nous ne faisons pas l’apologie de la guerre car ce sont des Tchadiens qui tombent des deux côtés. Cependant, le peuple tchadien, victime d’un tyran criminel a le droit de recourir aux armes pour se libérer. La guerre des Patriotes de l’UFR est une guerre légitime car c’est de la légitime défense reconnue par les lois de tous les pays mais par  la Constitution du Tchad dans son préambule.

Nous avons été à l’initiative ou partie prenante de certaines démarches afin de trouver une solution pacifique à la tragédie que vit notre pays. Permettez-moi de vous faire une brève rétrospective de celles-ci :

- Nous avons été en 2002 Commissaire aux Relations Extérieures de la Coordination des Mouvements Armés et Partis politiques (CMAP). A ce titre, nous avons dirigé une délégation de cette coalition de 13 Mouvements à N’Djaména.Nous avons transmis au dictateur Déby un solide projet d’une Conférence inclusive de paix qui est demeuré lettre morte.

- En mars 2006 à Paris, la Conférence  des Mouvements politico-militaires, des Partis politiques et de la Société civile a crée le Comité chargé de l’Organisation de la Conférence Inclusive de Paix(COPORT).Notre élection à la présidence de cette structure nous a permis d’effectuer de nombreuses démarches auprès des partenaires internationaux  du Tchad afin de favoriser la tenue d’une Conférence inclusive de paix. 

- En Août 2007, sous l’égide du Président Goukouni Weddeye, nous avons pris part aux travaux du Groupe de Libreville à l’initiative du Président gabonais, Omar Bongo Odimba. La délégation dirigée par le Président Goukouni Weddeye a effectué un aller-retour de quelques heures à N’Djaména pour soumettre à Déby un projet d’une Conférence inclusive de paix. 

Ces trois démarches auxquelles nous avons été parties prenantes n’ont jamais été acceptées  par le dictateur Déby. Au demeurant, rappelons que plusieurs dizaines de missions de paix antérieures initiées par d’autres organisations politiques ont été elles aussi balayées d’un revers de la main par le tyran,et enfin,un certain nombre de Leaders de Partis de l’opposition ayant franchi le pas pour signer des accords séparés de paix ont été tous assassinés à leur retour au pays. Le constat et les conclusions sont sans appel : le dictateur Déby s’obstine à refuser toute Conférence inclusive de Paix. Il est par conséquent le premier responsable de la tragédie  dans laquelle il a plongé le Tchad et continue de le maintenir dans ce chaos. Face à un criminel invétéré qui refuse toute solution pacifique,  qui ne prône que le langage des armes dont lui-même s’en vante d’avoir pris le pouvoir par les armes, et ne pourrait être détrôné que par les armes. Les masses populaires embastillées et torturées  collectivement n’ont pas d’autres alternatives que celles de recourir aux armes pour assurer leur légitime défense et leur survie.

Cher compatriote de Tchadoscopie,vous comprenez que notre soutien inconditionnel et constant depuis plusieurs années aux Forces de résistance nationale, bras armé du peuple est  par conséquent  justifié,  légitime et rationnel. Certains adversaires de la lutte armée afin de discréditer les  patriotes résistants avancent les arguments fallacieux selon lesquels les Leaders des Forces de résistance étaient des Généraux et ex-proches du régime MPS de Déby. Nous pensons que de  telles assertions seraient contradictoires à la dynamique et à l’évolution d’une société dont ces personnes sont membres. Au nom de quelle logique et de quel principe devrions-nous exclure les anciens collaborateurs du tyran Déby qui ont pris leur distance avec lui en rejoignant les Forces de résistance pour le combattre militairement ? Ce sont de facto nos alliés car ils courent les mêmes risques que ceux qui n’appartenaient pas au MPS.

La plate-forme minimale implorée par le peuple martyr du Tchad est de se débarrasser en premier lieu par tous les moyens du dictateur Déby. L’histoire nous enseigne que le Président Nelson Mandela avait pardonné aux bourreaux blancs de l’Apartheid, ceux-là même qui l’avaient incarcéré et torturé pendant 28 ans dans sa cellule.Il réussit ainsi à rétablir la paix sociale permettant de reconstruire ensemble la nation arc-en-ciel d’Afrique du Sud. Nous pensons qu’il faudrait aussi après la prochaine foudroyante victoire de l’UFR, à l’instar de  l’Afrique du Sud, créer une Commission vérité et réconciliation afin de panser les plaies baillantes de la haine et des rancœurs accumulées pendant des décennies. Les vengeances entre les communautés nationales seraient une réaction en chaîne incontrôlable et qui conduiraient le pays vers l’abîme car il n’y aurait ni vainqueurs, ni vaincus. Regardez autour de vous et vous constaterez que certains Officiers, Hommes politiques ou Cadres…ont été  pendant leurs parcours des proches du PPT-RDA et MNRCS du régime de Tombalbaye,d’autres ont collaboré avec le CSM du Général Malloum,le GUNNT du Président Goukouni, l’UNIR du Président Habré enfin il existe des inoxydables qui ont traversé toutes les époques : ils ont collaboré avec tous les différents régimes. Ces véritables dinosaures de la vie politique tchadienne inhibent pourtant l’émergence des nobles aspirations du peuple et de sa jeunesse engagée. Si nous pratiquons l’exclusion systématique, il est évident qu’il ne restera pas grand monde pour bâtir le Tchad. Il faudrait se surpasser pour contribuer à la renaissance de notre pays. Le Peuple martyr attend plutôt de la repentance  de ces derniers  que de la vengeance.Les réserves suscitées par la nomination de Mr.Timane Erdimi à la présidence de l’UFR sont compréhensibles. Cependant, pourrait-on refuser de se soumettre à cette décision adoptée démocratiquement par la majorité des premiers concernés, en l’occurrence les Leaders, membres de l’UFR? Le Général Nouri aurait lui-même proposé la candidature de Mr.Timane Erdimi. Ne serait-il pas  irrationnel d’affirmer que tous les Leaders auraient été atteints collectivement de cécité politique  pendant cette  séance de travail? Nous ne le pensons pas car la sagesse aurait  prévalue,  nous semble t-il chez ces responsables de l’UFR. Enfin,le délai de grâce accordé à tous les nouveaux dirigeants politiques dans le monde ne devrait-il pas prévaloir aussi pour  le Président de l’UFR , Mr.Timane Erdimi ?  Ce n’est qu’après ce délai de grâce et à la lumière des actes pertinents posés par ce dernier que l’on pourrait logiquement condamner, désapprouver ou approuver cette  désignation à la présidence de l’UFR.  Nous devrions plutôt et logiquement être soulagés qu’enfin les huit (8) Leaders aient désigné un Président  de l’UFR.C’était le point  capital dont l’absence faisait la faiblesse des Forces de résistance nationale et garantissait, par ailleurs, la survie au pouvoir du dictateur  Déby.


Tdpie : Docteur Ley-Ngardigal, pouvez-vous nous dire combien y a-t-il de Partis dénommés ACTUS sur la scène politique nationale ?

LND : Ceux qui ont suivi l’histoire et l’évolution démocratique de notre Parti, l’ACTUS, vous diront sans ambages qu’il existe un seul Parti : l’ACTUS.Cependant, l’ancien Secrétaire  Général de l’ACTUS, Fidel Moungar qui est, par ailleurs, exclu du Parti  au Congrès de Lyon de 1996 pour haute trahison et forfaiture continue  à se prévaloir de ce titre. Ce qui est illégitime.Les Tchadiens ont eux-mêmes commencé par utiliser les vocables de «ACTUS Ley » et «ACTUS Moungar »  pour différencier les deux pôles antagonistes.

En introduction de notre entretien nous vous avons informé du changement de dénomination de l’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme(ACTUS) qui s’appellera désormais: Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme / Parti Révolutionnaire Populaire et Ecologique (ACTUS / PRPE). La clarification est  donc ainsi  faite.

Quelle est la genèse de ces divergences politiques qui ont conduit à ce schisme ? Les trahisons du programme politique par Fidel Moungar, ont suscité des divergences idéologiques qui s’étaient par la suite approfondies par un soubassement tribalo-familial initié par ce dernier. Il était inacceptable  de trahir les raisons et le contenu idéologique et programmatique  qui ont conduit à la création du Parti,l’ACTUS. En résumé, nous avons combattu le comportement réactionnaire et révisionniste de Fidel Moungar. Il renie aujourd’hui sans vergogne le Marxisme-Léninisme, la révolution, le communisme dont il se faisait le chantre lorsqu’il était en dehors du pouvoir. Après avoir savouré aux fastes  du pouvoir et à son ivresse lors de son éphémère passage au poste de Premier ministre pendant environs 5 mois (le plus court règne de tous les Premiers ministres du dictateur Déby), Fidel Moungar a pris la grosse tête en  reniant notre idéologie, l’essence de notre combat politique, méprisant de plus belle les Camarades militants qu’ils qualifient  d’un air  méprisant de « Mandjagos » (Minables)…Quel opportunisme ! Le lien ci-dessous vous donnera plus d’éléments d’appréciations : http://www.tchadoscopie.com/article-23725963.html

Nous détenons aujourd’hui la légitimité démocratique,programmatique et idéologique de l’ACTUS aujourd’hui Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme / Parti Révolutionnaire Populaire et Ecologique (ACTUS / PRPE). Nous demeurons le gardien du temple tel que les militants l’ont  bâti sous le feu de la lutte politique. Malgré le politiquement incorrect du langage pour certains, nous tenons à réaffirmer ici avec force que notre Parti, (ACTUS / PRPE) que nous dirigeons est bien un Parti révolutionnaire communiste qui se bat pour un projet de société basée sur le socialisme scientifique. Tel a été le programme du Parti depuis sa création, il le demeure encore et le sera encore tant que persistera la lutte de classes entre la minorité impérialiste, capitaliste, bourgeoise et leurs valets locaux au pouvoir au Tchad qui oppressent la majorité des masses populaires constituées des paysans, éleveurs, ouvriers, employés...

Qui oserait encore nier qu’une minorité constituée d’individus parrainés par les puissances impérialistes, notamment la France,dominent la vie politique tchadienne depuis plusieurs décennies? Qui oserait nier qu’il existe une classe de dinosaures politiques véritables mutants qui empêchent l’éclosion de la nouvelle génération des Tchadiens et de leur vision d’un Tchad libre, indépendant, démocratique et de justice sociale? Qui oserait nier que les masses populaires tchadiennes sont exploitées, pillées, assassinées …par les régimes dictatoriaux successifs qui ont été imposés, soutenus militairement, politiquement et financièrement par la France?  A titre d’exemple citons le cas du règne dictateur Déby, qui survit depuis 19 ans grâce au soutien inconditionnel et multiforme de la France. En Avril 2006 et Février 2008, les combattants patriotes des Forces de Résistance Nationale avaient pris d’assaut la capitale N’Djaména.Le tyran a été sauvé in extremis par les interventions des troupes françaises.Qui oserait enfin nier que la paupérisation des masses populaires tchadiennes évolue exponentiellement  d’année en année  et que jamais de mémoire de tchadien, le pays tout entier serait à la limite du chaos? Qui oserait nier que les milliards de FCFA  engrangés par la vente du pétrole ont été pillés par le tyran et  ses sbires ? Ce régime est  criminel, il doit être anéanti le plus tôt  que possible. Nous lançons ici un appel solennel à toutes les Forces de Résistance Nationale  de  s’unir dans un élan patriotique et nationaliste afin de libérer les masses populaires du dictateur Déby.

Tdpie : Entre vous et l'ancien Premier Ministre Fidel Moungar, qui est le président légitime de l'ACTUS ?


LND : Permettez-moi de rectifier votre question: Les statuts officiels de l’ACTUS (aujourd’hui,ACTUS / PRPE)  ne présentent pas d’organigramme avec une présidence mais un Secrétariat Général. Nous avons expliqué depuis de nombreuses années dans tous les écrits de notre Parti, l’ACTUS, le problème de légitimité. Nous avons été démocratiquement élus pour la première fois, Secrétaire Général de l’ACTUS en 1996 au Congrès de Lyon, suivis de trois autres élections. Ce Congrès qui fut présidé par le Camarade Mbaïpor Ndoubaye André de Lyon est un tournant historique du Parti. La légitimité  est incontestablement de notre côté. Mr.Fidel Moungar qui s’autoproclame démocrate, n’en est pas un car il refuse de reconnaître le verdict des urnes. Comment  celui qui se réclame de démocrate refuse t-il d’appliquer le verdict des militants ? Comment pourrait-il favoriser la démocratie au Tchad alors qu’il en est allergique et incapable de l’appliquer au sein d’une petite structure de Parti comme l’ACTUS ? Le fait d’avoir été dans des conditions douteuses puis imposé (à la CNS de 1993 au détriment de Hel Bongo) par le dictateur Déby au poste de Premier ministre, donne t-il le droit  d’être Secrétaire Général à vie du Parti ?  Ce comportement de Fidel Moungar présenterait des similitudes avec la culture dictatoriale des dirigeants africains qui tripatouillent les Constitutions afin de s’éterniser à vie  au pouvoir. Au demeurant, rappelons que Fidel Moungar est l’un des nombreux Premiers ministres collectionnés par le dictateur Déby et dont le règne fut le plus court à peine six mois. Mais qui paradoxalement s’en vante à tout vent ! La modestie et l’humilité sont inconnues dans la culture de ce personnage, affirment  tous les   Tchadiens qui l’ont côtoyé !  (Cf : http://makaila.over-blog.com/article-19033095.html)

 

Tdpie Vous êtes aussi connu pour être fréquemment en bisbilles avec votre ami Ahmat Yacoub Dabio. Pouvez-vous nous éclairer sur le différend qui vous oppose au Directeur du groupe Alwihda Internationale?


LND : Nous nous sommes connus  avec Mr.Ahmat Yacoub Dabio pendant les périodes de la création de la CMAP, du COPORT et à la Rédaction d’Alwihda où je fus rédacteur en Chef. Au retour de la délégation de la CMAP de NDjaména,Mr.Ahmat Yacoub Dabio a déployé une batterie d’intrigues pour s’accaparer de la direction du Mouvement ou de le détruire. Il a appliqué la même stratégie afin de s’accaparer de la direction du COPORT ou dans le cas échéant de l’atomiser.  Je constatais déjà au sein de la rédaction d’Alwihda que ce dernier publiait régulièrement des articles qui affaiblissaient  les Forces de Résistance Nationale. De mon côté, je faisais le contraire : l’apologie des patriotes résistants était ma préoccupation. Cette divergence  a conduit naturellement à ma démission d’Alwihda.  Nous vous conseillons de lire les détails de notre interview accordée à votre confrère de Ialtchad. (Cf : http://www.ialtchad.com/interview.htm)

De nombreux articles  parmi lesquels la longue série des révélations de Mr.Tokinon Gong Alphonse a ravi la palme d’or  d’investigations policières. C’est ainsi que ce détective hors pair nous a livré des détails croustillants  sur les activités macabres de l’agent espion, en l’occurrence Mr.Ahmat Yacoub qui a les références suivantes  sur la liste des Membres de l’Agence Nationale de Sécurité(ANS),la redoutable Police politique du dictateur Deby :

Son numéro matricule est le 11472; Son nom de code : Wara. 

Ces articles et notamment ceux de Tokinon Gong Alphonse ont été publiés par plusieurs sites tchadiens dont  le notre « Tchad Espoir » où je suis Rédacteur en Chef  (Web: http://www.tchadespoir.net    E-Mail: contact@tchadespoir.net)Ma démission d’Alwihda pour les raisons susmentionnées, a été précédée par celles  de Messieurs Baboye Thiam ,Bourma Daoud,Dr Albissaty, puis plus tard par celle de Maikaïla Nguebla…Comment expliquer  que cet homme provoque t-il autant d’inimité de différents horizons ?

Enfin, il y a quelques mois vous avez constaté la  genèse d’une alliance contre nature « Anti-Ley » constituée d’Ahmat Yacoub-Moungar-Kébir-Nodjiadjim Ndoh. Des propos orduriers et diffamations d’une rare bassesse humaine ont été écrits.  Un honorable père de famille, titulaire d’un Doctorat de Biochimie-Biologie de l’Université de Nancy (à l’Est de la France), aujourd’hui Professeur de Biochimie-Biologie et vivant avec sa famille dans un pavillon, est qualifié de clochard et autres insanités par Mr Mohammed Kébir. Tous les Tchadiens qui connaissent ma famille ainsi que tous les Camarades africains et européens pourraient  témoigner contre ces mensonges. La déclaration de l’ACTUS sur le lien suivant vous donnera d’amples informations à ce sujet. (Cf : http://www.toumai-tchad.com/article-23678482.html)Quel crédit pourrait-on accorder à une telle alliance et notamment à l’auteur de ces minables mensonges  qui n’ont rien d’un débat politique digne et civilisé ? 

Tdpie : Que pensez-vous de la présence des troupes françaises au Tchad, de la coopération entre les deux pays  et de l’Union Africaine (UA)?

LND : Notre Parti, l’ACTUS / PRPE a réaffirmé dans toutes ses déclarations  et ce, depuis plusieurs années notre farouche opposition à toute présence militaire étrangère sur le territoire nationale. Nous avons par conséquent exigé la fermeture immédiate et inconditionnelle de toutes les bases militaires françaises au Tchad. C’est une question de souveraineté  et de sécurité nationale.  Le Général De Gaulle en son temps avait exigé la fermeture de toutes les bases américaines de France pour les mêmes raisons. Pourquoi ne doit-on pas reconnaître à notre Peuple ce même droit ? Ces  bases et leurs troupes n’ont jamais aidé à bâtir un quelconque début  de  démocratie au Tchad. Au contraire, elles ont permis d’imposer, de maintenir par la force et de consolider les dictatures. C’est le cas du tyran Déby que nous évoquions plus haut.

La coopération entre les deux pays doit respecter les intérêts mutuels. Pour le Tchad la coopération française devrait être avant tout au service du développement social des masses populaires(santé et éducation)et aider à la construction des infrastructures (routes, ponts, logements…). Il est intolérable qu’elle serve les intérêts d’un certain milieu permettant d’asservir davantage le pays. Notre Parti affirme  qu’il est un devoir pour notre Peuple de renégocier les termes des accords de coopération qui sont anachroniques car issus de la Françafrique ou du colonialisme français des temps modernes. L’aberration de l’existence de la zone franc dans le pré-carré d’Afrique à nos jours doit être examinée  en accord avec les autres  partenaires de la sous-région de la CEMAC. La création d’une monnaie  africaine, d’une défense commune africaine sont autant de sujets  qui doivent orienter les pensées des nouvelles générations africaines et tchadiennes.

Il est temps de passer à la vitesse supérieure afin de concrétiser la création des Etats-Unis d’Afrique (EUA),vieux projet initié par Khrumah puis renforcée par le Colonel Kadhafi à la conférence de l’OUA de Syrte en 1999. A défaut de la création des Etats-Unis d’Afrique au sein de cette mondialisation néolibérale, notre continent risquerait d’être réduit en esclavage voire disparaître du concert des nations-continents. 

Tdpie: Que direz-vous des relations entre le Tchad et le Soudan ?

LND : C’est un pléonasme d’affirmer que le dictateur Déby est le géniteur  du mouvement rebelle soudanais, le MJE du Dr Khalil.Les rapports des ONG humanitaires et celui de la mission de l’ONU au Darfour en 2006 incriminaient le régime tchadien. Le MJE fut crée en février 2003 par le dictateur Déby, tandis que les différentes Forces de Résistance Nationale  contre le régime tchadien ont pris naissance sur tout le territoire depuis les années 90. L’antériorité des mouvements politico-militaires tchadiens démontre à suffisance les mensonges et autres manipulations, de l’opinion internationale  par le dictateur Déby selon lesquelles le Soudan a créé  ces Forces de Résistance Nationale tchadienne.

Toujours selon ces mensonges, ces anciens Officiers, Ministres, Diplomates, Administrateurs tchadiens connus de tous et qui exerçaient, il y a encore quelques années, dans l’administration du tyran Déby, sont qualifiés aujourd’hui de mercenaires soudanais par ce dernier. Le Général Mahamat Nouri,Président de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD),le Colonel Ahmat Hassaballah Soubiane, Président du  Front pour le salut de la République (FSR),Mr.Abderaman Koulamallah Président de l'Union Démocratique pour le Changement(UDC),Mr.Abdelwahid Aboud Makaye,Président de l'Union des Forces pour la Démocratie et le Développement-Fondamentale (UFDD-F),le Colonel Adoum Hassabalah, Président de l'Union des Forces pour le Changement et la Démocratie (UFCD), le Colonel Adoum Yacoub Koukou,Président du Front Populaire pour la Renaissance Nationale (FPRN) et Mr.Acheick Ibn Oumar Président du Conseil démocratique  Révolutionnaire (CDR)...sont pour le tyran Déby des mercenaires soudanais. Quelle honte pour un Chef d’Etat de se livrer à ce genre de mensonges de petits écoliers !

Le lobby impérialiste anti Al-Bachir utilise tous les moyens dont celui du problème de Darfour afin d’occulter le génocide programmé du peuple tchadien en cours d’exécution depuis 19 ans par la petite créature maléfique d’Idriss Déby, soutenue et défendue par ce même lobby qui est aphone et aveugle au drame tchadien. Le peuple martyr du Tchad en a assez de cette hypocrisie internationale car c’est bien le dictateur Déby qui est à l’origine du problème du Darfour et de la tragédie tchadienne. C’est lui qui continue d’agresser le Soudan et  d’exterminer son propre peuple. C’est plutôt lui que le TPI devrait traduire en justice pour crimes contre l’humanité au Darfour et au Tchad.  Cher compatriote, de ce qui précède, il est évident que les relations entre le Tchad et le Soudan ne se normaliseront qu’avec le prochain anéantissement du régime de Déby par l’UFR. Enfin, pourquoi les patriotes résistants doivent-ils renoncer à l’aide que lui apporterait le Soudan pour notre  lutte de libération alors que le tyran bénéficie de l’aide inconditionnelle, illimitée et multiforme de la France ? Le Peuple tchadien doit appliquer la loi de talion qui est la légitime défense pour sa survie.  


Tdpie : Fidel Moungar  se déclare Candidat au présidentielles en 2011.  Le seriez-vous aussi ?

LND :  A l’heure où le Peuple tchadien  est assassiné par le dictateur Déby, où des milliers de Tchadiens  meurent de maladies, de famine, à l’heure où les jeunes  et enfants ne vont pas à l’école…,nous estimons que de telles déclarations sont incongrues. Elles sont une insulte intolérable pour notre Peuple.La lutte politique pour Fidel Moungar est incontestablement un moyen pour assouvir ses ambitions personnelles pour la conquête du pouvoir.  A votre question de savoir si je serai Candidat, je vous rassure que cette idée n’effleure pas mon esprit. Nous pensons d’abord  comment notre Parti, l’ACTUS / PRPE  pourrait contribuer à la chute immédiate du dictateur  Déby puis  comment procéder à la matérialisation du projet de société qui permettrait de procurer le bien-être social à la population.


Tdpie: Quelles seraient les premières mesures  si votre Parti, l’ACTUS / PRPE venait à exercer un jour le pouvoir?

LND : Permettez-moi de vous faire observer que notre Parti n’est pas au pouvoir. Cependant, dans cette éventualité, une plate-forme politique minimale et un  programme commun avec d’autres partenaires politiques seraient établis. N’anticipons pas les choses. Notre priorité actuelle et objective est le devoir de mobiliser toutes les énergies afin d’anéantir le dictateur Déby grâce aux Forces de Résistance Nationale de l’UFR et autres.  La période transitoire déterminera les règles des élections démocratiques et transparentes. Le Manifeste de l’UFR, pour lequel nous avons été parmi les premiers à apporter notre soutien, est déjà en soit, un programme politique minimal.  Nous profitons néanmoins de la tribune de Tchadoscopie  pour informer le Peuple tchadien que notre Parti possède un projet de société conforme à ses besoins élémentaires. Les éléments de ce programme que nous souhaiterions appliquer immédiatement dès la première année si notre Parti avait l’opportunité d’assurer cette lourde  responsabilité de pouvoir seraient  la réalisation  de :

1-     La révolution de calories : le peuple doit manger à sa faim en qualité et en quantité. Chaque citoyen doit avoir ses 2300 calories par jour de nourriture.

2-     La révolution de l’eau : chaque famille doit avoir de l’eau potable pour sa consommation.

3-     La révolution de santé: Généralisation des centres de santé de soins primaires gratuits dans  toutes les communautés urbaines  et  de campagnes. 

4-     La révolution de l’éducation: Alphabétisation gratuite massive et généralisée des populations surtout de celles des campagnes. Création d’internats scolaires et de résidences universitaires et augmentation des bourses d’études.

5-     La révolution énergétique : fournir à la population de l’énergie en mettant en valeur les énergies écologiques et renouvelables (solaire, éolienne, géothermie et biomasse)

6-     La révolution de l’habitat : l’Etat doit aider à loger décemment chaque famille dans des constructions issues de matériaux écologiques locaux et peu onéreux.

7-     La Révolution économique : contrôle des secteurs clés de l’économie nationale par l’état.

 

Nous ne prétendons nullement tout résoudre en un temps record. Cependant, notre détermination  et conviction soutenues par la volonté d’un Peuple qui y trouve ses conditions de vie améliorées, viendraient à bout de la misère en devenant l’architecte le bâtisseur et le mécène de ce projet.


Tdpie : Le site internet de la Présidence du Tchad rapporte  les activités de l’ACTUS de Moungar .Quelle est votre opinion sur  ce sujet ?

LND : Le site d’un gouvernement dictatorial qui fait l’éloge des activités d’un Parti qui se proclame de « l’opposition », c’est une aberration. Le site Tchadactuel généralement bien informé sur les sujets du Palais Rose a affirmé dans sa livraison du 11 février que le dictateur Déby a financé l’installation des cellules du Parti« ACTUS-Moungar » au Tchad .Cela prouve que Fidel Moungar n’est pas un véritable opposant. C’est un collabo du tyran. Il appartient plutôt à la mouvance présidentielle du dictateur Déby. Par conséquent  son parti « ACTUS Moungar » n’a rien de commun avec l’authentique Parti révolutionnaire de l’opposition radicale, ACTUS (aujourd’hui ACTUS/PRPE) dont nous sommes Secrétaire Général et les dignes héritiers de cette tradition révolutionnaire communiste, Marxiste Léniniste et écologique.  Le récent séjour à Khartoum de Fidel Moungar serait une preuve supplémentaire de ses accointances avec le dictateur Déby. Il a été le petit facteur et télégraphiste du tyran auprès des patriotes résistants de l’UFR. De tous les Leaders de l’opposition démocratique, Fidel Moungar est le plus farouche opposant  à la lutte de libération nationale des patriotes résistants. Alors  quel crédit donner à une telle mission commandée par un tyran à son fidèle allié ?

Le mépris et la haine  de Fidel Moungar contre les Forces de Résistance  Nationale qu’il accable quotidiennement d’injures ont été confirmés par les FPIR dans leur lettre ouverte du 15 février 2009 à ce dernier :« nous adhérons de façon péremptoire à la vision politique des responsables des mouvements rebelles de l’Est que vous traitez de tous les noms d’oiseaux. » (Cf : Web: http://www.tchadespoir.net ) . Avoir une telle haine  pour assouvir ses ambitions de pouvoir  au détriment de ceux qui sacrifient leur vie pour la libération nationale, est  intolérable. C’est un crime. Partant de ce constat, Fidel Moungar aurait reçu la mission du dictateur afin de démobiliser la dynamique de la libération enclenchée depuis la création de l’UFR. Sa mission de Khartoum  aurait pour objectif  de débaucher une partie de l’UFR pour un accord séparé de paix avec le tyran Déby, provocant de facto l’atomisation de cette dernière. Pour le Dictateur Déby et son allié, il faudrait à tout prix  sauver le régime qui  vit depuis la création de l’UFR sous la hantise d’être anéantie sous un déluge de feu des patriotes résistants.

Tdpie: Dr Ley-Ngardigal d’où tirez-vous cette énergie intarissable pour votre militantisme et activisme ? Pourquoi cette fougue révolutionnaire ?

LND : Trouvez normal que les braves paysans et éléveurs tchadiens qui travaillent durement durant leur existence continuent de vivre dans des conditions extrêmes  et dans la misère ? Où sont les fruits de leur travail ? Ils sont exploités par la minorité dominante et alliée de l’impérialisme capitaliste. Trouvez-vous normal que les richesses naturelles (coton, bétails, pétrole…) du Tchad exportées et qui rapportent des milliards de FCFA ne profitent pas aux populations dont la paupérisation évolue en croissance exponentielle ? Trouvez-vous normal qu’une poignée de prédateurs s’accaparent  du pays, pillent ces richesses, maintiennent la majorité en esclavage et vivent comme des princes ? Trouvez-vous normal que les employés  sont  incapables d’acheter  des stylos et cahiers pour la scolarisation de leurs enfants,  d’acheter des comprimés d’aspirine pour soigner un mal de tête ? Vous voyez, cher compatriote, la liste des conséquences  de la domination de notre pays par l’impérialisme et leurs valets locaux comme Déby qui nous sont imposés, est non exhaustive.

J’ai horreur de l’injustice imposée par cette classe minoritaire aux masses populaires tchadiennes. Vous comprenez, pourquoi j’ai le devoir de combattre de toutes mes forces cette injustice. J’ai une conviction inébranlable, celle de combattre par tous les moyens, les injustices dont les Peuples tchadiens, africains et les travailleurs du monde entier sont victimes. Cette détermination nous alimente en énergie combative. Notre vision d’une société socialiste guidée par la pensée révolutionnaire communiste nous a valu d’être qualifié « d’enfoiré bolchevick »par un de nos adversaires politiques. Ne serait-il pas plus positif que le débat politique tchadien tourne autour des idéologies et des projets de sociétés  et non sur des considérations tribales et /ou  confessionnelles ? Ma fougue révolutionnaire est ma certitude que la lutte de classe définie par Karl Marx dans le Manifeste du Parti Communiste est toujours d’actualité. 

Tdpie : Dr Ley-Ngardigal, ne pensez-vous pas que le communisme a disparu et que ce terme fait peur aujpurd’hui ?


LND : J’affirme que la révolution communiste est toujours d’actualité. Cher compatriote, pourriez-vous nier que les braves paysans, ouvriers, éleveurs, employés tchadiens…ne sont pas exploités ? Pourquoi ne connaissent-ils pas le bien-être social  alors qu’ils travaillent durement durant leur vie. Ces termes ne doivent pas faire peur car cette réalité de la lutte de classe saute aux yeux de tous ceux qui prennent le soin de voir la vérité en face. Les révolutions d’inspiration communiste, marxistes-léninistes qui triomphent ces dernières années en Amérique latine : au Venezuela avec Hugo Chavez, en Bolivie avec Evo Morales, au Nicaragua avec Daniel Ortega, en Équateur avec Correa ou d’inspiration progressiste de gauche : Lula au Brésil, Tabaré en Uruguay, Bachelet au Chili…sont autant de symboles du triomphe du système socialiste. Le néolibéralisme ou le capitalisme a causé des dégâts incommensurables dans  les sociétés: les peuples se sont révoltés contre ce système et aspirent au socialisme. La crise financière mondiale actuelle est le résultat du capitalisme. Les dirigeants des principaux pays capitalistes du G7ont eu recours aux recettes économiques du socialisme et du communisme, qu’ils fustigeaient naguère, c'est-à-dire à l’intervention directe des Etats dans les  économies libérales. N’est-ce pas là un aveu de la faillite du système capitaliste ? C’est une  preuve de la vivacité du socialisme plus efficace et apte à résoudre les problèmes sociaux des communautés humaines que le capitalisme et ou le néolibéralisme? 

Tdpie : Dr Ley-Ngardigal, quel serait votre mot de la fin au Peuple tchadien ?

LND : Nous avons le droit à l’instar de  tous les autres Peuples du monde de vivre dignement et humainement. Nous avons le devoir de nous battre par tous les moyens y compris militaires contre tous les oppresseurs et exploitateurs qui nous maintiennent dans la servitude.


Merci Docteur Ley-Ngardigal

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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 15:43

Mohamed Ibn Oumar Mahamat Saleh, un des fils de Ibn Oumar Mahamat Saleh, l'opposant tchadien disparu en février 2008 à N'Djamena, a demandé vendredi à Paris au président tchadien Idriss Déby de faire "enfin toute la lumière" sur la disparition de son père. "Le président Déby sait ce qui s'est passé. Nous lui demandons de dire toute la vérité sur ce qui est advenu de mon père", a-t-il affirmé lors d'un entretien avec la PANA à Paris.


Figure emblématique de l'opposition tchadienne dont il était devenu porte- parole, Ibn Oumar Mahamat Saleh, mathématicien de formation, avait disparu dans la nuit du 3 au 4 août 2008 à N'Djamena, au lendemain de l'entrée des troupes rebelles dans la capitale tchadienne.


Deux autres figures de l'opposition tchadienne, NGarledji Yorongar et Lol Mahamat Choua avaient également disparu avant d'être retrouvés, l'un au Cameroun et l'autre dans une prison militaire aux mains des Forces armées tchadiennes.


Soulignant les relations privilégiées entre la France et le Tchad, il a appelé Paris à exercer des pressions sur les autorités tchadiennes pour que soit connu le sort réservé à Ibn Oumar Mahamat, qui était par ailleurs un universitaire connu en Afrique et en Europe.


Evoquant la situation politique dans son pays, il a martelé qu'aucune alternance politique "ne pourra se réaliser pacifiquement au Tchad".

"Mon père croyait en cette alternance démocratique. Il y a cru jusqu'au sacrifice supprime. J'ai bien peur que sa disparition conforte le cas de ceux qui pensent que le changement politique au Tchad ne se fera que par les armes", a dit Mohamed Ibn Oumar Mahamat Saleh.


A signaler qu'une manifestation est prévue samedi à Paris pour exiger toute la vérité sur la disparition de Ibn Oumar Mahamat Saleh.

"Pour notre part, nous allons continuer le combat pour obtenir la lumière sur cette disparition. Nous allons surtout perpétuer ses idées à travers une fondation qui sera créée dans les prochains mois", a ajouté le fils de l'opposant tchadien."S'agissant de mon père, des témoignages concordants disent qu'il a bien été enlevé par des éléments de la Garde prétorienne du président Déby. Sur ce plan, la commission internationale d'enquête n'a pas levé les ambiguïtés sur sa disparition", a estimé le fils de l'opposant tchadien.
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