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Tchad, Berceau De L'humanité

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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 10:24
Le Français Jo-Wilfried Tsonga a battu, vendredi 14 août, le Suisse Roger Federer en quart de finale du Masters 1 000 de Montréal, au Canada. Le Français a emporté la partie en trois manches (7-6, 1-6,  7-6) au terme de deux heures et 19 minutes et d'une remontée inespérée face au premier joueur mondial. Après que Tsonga, septième joueur mondial, a remporté la première manche, le Suisse a repris l'avantage au deuxième set, ne laissant qu'un jeu à son adversaire (6-1).


Le scénario semblait se répéter au troisième et dernier set. Alors que le Suisse, menait 5-1, Jo-Wilfried Tsonga a remporté quatre jeux de suite en prenant deux fois le service  du Suisse, le contraignant à disputer un jeu décisif. Dans ce dernier jeu, une seule balle de match aura suffi à Tsonga pour l'emporter, 7-3.


Tsonga affrontera en demi-finale l'Écossais Andy Murray, facile vainqueur du Russe Nikolay Davydenko, 6-2 6-4. L'autre demi-finale opposera l'Américain Andy Roddick, vainqueur de Novak Djokovic, à l'Argentin Juan Martin Del Potro, qui a mis fin au parcours de Rafael Nadal  qui faisait son retour à la compétition après deux mois et demi d'interruption.

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 22:36
LA HAYE (AFP) - La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné vendredi la "mise en liberté provisoire" de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), mais doit encore décider quel Etat pourra l'accueillir dans l'attente de son procès. "Aujourdhui 14 août 2009, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a décidé de faire droit, sous condition, à la demande de mise en liberté provisoire de Jean-Pierre Bemba Gombo", a indiqué la CPI dans un communiqué. "Lexécution de cette décision est reportée dans lattente de la détermination de lEtat sur le territoire duquel Jean-Pierre Bemba Gombo sera libéré et de la détermination des conditions qui lui seront imposées", précise la Cour.


La CPI va tenir entre le 7 et le 14 septembre des audiences pour entendre les observations des Etats susceptibles d'accueillir l'accusé, à savoir la Belgique, la France, le Portugal, l'Afrique du sud, l'Italie et l'Allemagne, selon cette source. Son avocat Me Aimé Kilolo avait réclamé la remise en liberté de M. Bemba lors d'une audience devant la CPI le 29 juin. L'accusé possède notamment des propriétés et des comptes bancaires en Belgique où ses enfants sont scolarisés et a des "liens sociaux importants" en France, avait expliqué Me Kilolo. M. Bemba est accusé de meurtre, viol et pillage notamment, des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, selon le procureur de la Cour pénale internationale. La date de son procès n'a pas encore été fixée.


Jean-Pierre Bemba, 46 ans, avait comparu devant la CPI du 12 au 15 janvier lors d'audiences de confirmations de charges concernant des exactions commises par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.Après avoir estimé que les allégations comportaient "suffisamment d'éléments de preuves" pour justifier la tenue d'un procès, la CPI avait ordonné le 15 juin de renvoyer M. Bemba en jugement en sa qualité de "chef militaire" du MLC.


La CPI estime qu'il n'y a pas de risque que M. Bemba fasse obstacle à l'enquête ou commette à nouveau les mêmes crimes s'il attend le début de son procès en liberté, selon le communiqué. Jean-Pierre Bemba, qui avait quitté la RDC en avril 2007 après avoir perdu les élections présidentielles de 2006 face à Joseph Kabila, avait été arrêté en mai 2008 à Bruxelles. Il avait été transféré puis placé en détention à La Haye, où siège la CPI, début juillet 2008.

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 11:27

Propulsé devant les projecteurs de l’actualité non pas à cause  de ses florissantes activités commerciales mais plutôt de la folie meurtrière qu’il a connue au début du règne de l’arbitraire et de la jungle , Gninguilim occupe tragiquement une partie importante de l’histoire criminelle du régime MPS. Il restera pourtant l’un des dossiers brûlants qui pourraient épingler le dictateur, le jour où son sort sera scellé, jour tant attendu par l’ensemble du peuple tchadien de le voir  devant une juridiction spéciale pour  les innombrables  crimes en vers l’humanité commis lors de son exécrable pouvoir clanico-anarchique. Ce jour vendra avec cette gigantesque flamme de la lutte armée dont les étincelles scintillent chaque jour le ciel de la partie orientale du pays. Mais, Gninguilim demeure aussi le point de départ d’une grave crise sociale rendant invivable la région orientale tout entière en contraignant des nombreuses familles à l’exode. Retour sur un événement douloureux qui continue toujours de hanter les esprits de ceux qui l’ont vécu dans leur chair et dans leur os.

 

Il y a seize ans, jour pour jour que le marché hebdomadaire de Gninguilim, (village de  Ouadi Hamra) dans le Ouaddaï  a  subi l’un  de plus horribles massacres de l’histoire du Tchad indépendant. C’était le 04 août 1993.Ce jour,le soleil se trouvait juste au zénith quand des roquettes et d’obus en provenance de quatre points cardinaux du village s’abattirent comme  des grêles sur  le marché grouillant d’un monde affairé . Des hommes, des femmes,  des enfants  ne sachant à quel saint se vouer, tombèrent sous des balles de mitraillettes,  des éclats d’obus et de roquettes. Bêtes et oiseaux n’étant pas épargnés !  En l’espace de deux heures de rude pilonnage, le ciel s’était assombri sur Gninguilim  à l’image d’une nuit orageuse, tel fut  un hallucinant apocalypse. Le lendemain, lorsqu’une délégation officielle se rendit sur le lieu, des centaines des cadavres jonchaient, d’autres calcinés difficilement identifiables. Toute la journée était consacrée à l’enterrement des corps sans vie et des débris humains difficilement assemblables  dans une ambiance lourdement triste. Des images insoutenables, cauchemardesques décrivirent l’ampleur de la violence. Qui  sont les auteurs de cette barbarie ? Pourquoi ont-ils massacré ces paisibles citoyens au moment où ils faisaient le marché ? Quel péché d’Israël ont-ils commis pour mériter ce dramatique sort ? Autant des questions restant sans réponses.


En son temps, le gouvernement, à travers les ondes  de la radio nationale, attribuait cet abominable forfait aux éléments du CNR d’Abbas Koty qui le démentiront plu tard. Dépêché sur le lieu, le correspondant de la RNT à Abéché, Abdoulaye Moustapha a fait les frais de son reportage pour avoir avancé le bilan de 120 morts, estimant avoir réduit le nombre pour ne pas transgresser le statut des médias publics. Mal en a pris. D’après les informations recueillies sur des rares survivants, les assaillants étaient venus tôt le matin, encerclant Gninguilim sans que les populations ne se soient  rendus compte de cette embuscade qui leur était tendues. Dirigés par un sexagénaire du nom de Dillo qui se faisait passer pour un représentant de la chefferie de Bidéat dans la localité, ils avaient planifié leur opération  macabre en choisissant le jour du marché dans le but de ratisser large afin de venger, semble-t- il, la mort d’un de leurs parents, abattu, il y a quelques jours, au cours d’une opération de vol du bétail dans  la localité. N’étant donc pas étrangers, car appartenant au Biria, sous clan des Bidéat, ils avaient quitté leur terre natale à la suite de différentes sécheresses ayant ravagé l’est du pays et  s’étaient installés dans la localité de Gninguilim depuis belle lurette tout en bénéficiant de l’hospitalité de leurs hôtes. La petite communauté Biria vivait alors en parfaite harmonie jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Idriss Deby, membre de leur clan. C’est à partir de ce moment  que les autres communautés mitoyennes découvrirent avec étonnement l’attitude insolente des Bidéat qui, ivres de pouvoir, confondaient  malheureusement monarchie et république  en se comportant en véritables maîtres devant leurs serfs  comme si l’on était dans l’époque préhistorique. C’est sur la base de l’esprit dominant -dominé que vont se traduire les rapports de cohabitation avec les autres populations avec qui la communauté Bidéat partageait pourtant un passé. Elle avait commencé à montrer ses griffes blessantes qui laisseront  des cicatrices longtemps ineffaçables dans les cœurs affligés.   


Mais au de là des faits rapportés, le massacre de Gninguilim découle d’un vaste plan d’asservissement et d’assujettissement des populations   concocté par un groupe de pseudo intellectuels et d’hommes influents de la communauté Zaghawa qui faisaient office d’éminences grises  du président Idriss Deby. Leur objectif inavoué était  d’imposer aux tchadiens  leur hégémonie, leur domination afin que ceux-ci ne puissent devenir que des taillables et corvéables à merci. C’est ainsi que fut inventé le beriasso,  nouvelle philosophie politique similaire à une sorte d’apartheid qui tente à élever la communauté Béri (Zaghawa) au dessus des autres  surtout celles qui partagent un rayon géographique commun avec elle - piller leurs richesses,  s’accaparer de leurs épouses, violer leurs filles, tuer celui qui ose lever le petit doigt- bref  contraindre ceux qui s’opposent à abandonner leur terre, leur patrimoine. Et c’est ce qui fut fait , à partir de Gninguilim en passant par Souar Waga , Hougouné , Abhachim, Kodock (dans le ouaddai), Deretna, Hadjar Hadid , Guereda ( dans le Dar Tama), jus qu’au Dar Sila et Salamat,les nomades et sédentaires de ces localités ont vécu durant toutes ces longues années sombres un véritable enfer et nombreux sont ceux qui ont fui ce genre d’holocauste version Zak pour se réfugier aux alentours de la frontière tchado soudanaise. Ce sont les enfants de ces damnés de la terre qui  se sont engagé dans toutes les différentes organisations rebelles (de FUC de Mahamat Nour à l’UFR de Erdimi) pour tenter de renverser le  régime clanique, mafieux et sanguinaire de N’djamena dans l’optique de réclamer la justice à eux et à tous les  autres compatriotes opprimés. Ce ne sont pas les « trois millions des tchadiens vivant au Soudan », chiffre on ne sait dans quelles statistiques démographiques que Deby (jeune Afrique n°2531 du 12 au 18 juillet 2009) a trouvé pour prétendre dire que ceux-là, servent de réservoir à la rébellion.  Le dictateur  devrait au moins élargir sa mémoire au lieu de raconter des bobards. Il devrait  aussi se poser des questions : que sont devenus les enfants des victimes de Gninguilim qui sont des centaines d’orphelins, où sont ces milliers d’Arabe, de Tama,  de  Mararit, d’Assongor, de Mimi, de  Dajo .. terrifiés, dépossédés de leurs biens et chassés de leur terre?


De ce qui précède, l’absence de la paix, de la sécurité et de la justice a amené les tchadiens victimes de la barbarie debyenne  à opter pour la violence afin que les aspirations légitimes du peuple tchadien opprimé puissent se traduire un jour dans le fait. C’est pourquoi, autant des sacrifices à consentir pour que le Tchad devienne une nation fondée sur des valeurs universelles de paix, de justice, de démocratie. Telle est la motivation de cette longue guerre qui embrase aujourd’hui l’est du pays.

 

Ahmat Yacoub Adam

Combattant de l’UFR
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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 08:06


La Fédération internationale de la Croix-rouge et du Croissant rouge (FICR) a annoncé aujourd'hui à Dakar, qu'elle recherchait 600.000 euros pour venir en aide à 25.000 personnes menacées par des inondations ou la sécheresse en Afrique de l'ouest ou du centre. L'appel de fonds, à hauteur de 400 millions de francs CFA (600.000 euros), fait "suite aux prévisions climatiques saisonnières qui prévoient des risques potentiels liés au climat dans les mois à venir" dans 16 pays, a déclaré à la presse Daniel Sayi, adjoint au chef de zone Afrique de l'ouest et du centre de la FICR.

Les pays concernés sont le Bénin, le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra-Leone et le Togo. "Nous invitons les donateurs et les partenaires à apporter leur soutien" à 25.000 personnes menacées par les inondations, les glissements de terrain ou la sécheresse dans ces pays, a ajouté le responsable de la FICR au cours d'une conférence de presse.

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 01:50
L'employé tchadien de l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF), qui avait "disparu" en même temps qu'un employé expatrié après une attaque à main armée, a été relâché vendredi, a appris l'AFP auprès de la Conafit. Le général Oki Taggat de la Coordination nationale d'appui à la force internationale à l'est du Tchad a en plus menacé d'expulser MSF du pays si l'ONG ne "se conformait pas aux normes de sécurité". "L'employé tchadien a été libéré aujourd'hui. L'employé étranger est toujours aux mains des ravisseurs", a affirmé à l'AFP le général Oki Taggat.


Par ailleurs, le général a affirmé qu'il allait "convoquer lundi le responsable de MSF (au Tchad) pour lui demander de se conformer aux normes de sécurité, faute de quoi la représentation de MSF sera fermée", a affirmé le général.Le général estime que MSF "créé des problèmes en n'acceptant pas d'escortes" pour ses personnels. L'employé tchadien et l'expatrié étaient portés disparus dans l'Est du Tchad après une attaque à main armée dans la nuit de mardi à mercredi, avait confirmé à l'AFP une porte-parole de l'ONG depuis Berlin jeudi. La porte-parole n'avait pas voulu situer le lieu de l'attaque, mais de source humanitaire, elle s'est produite dans une base MSF dans le secteur d'Adé à la frontière soudanaise.


L'Est du Tchad est en proie à de nombreuses attaques de bandits et de "coupeurs de route" et les ONG qui y travaillent ont souvent dénoncé leurs conditions précaires de sécurité.MSF, qui a adopté une position de neutralité totale, refuse comme un certain nombre d'autres ONG, d'être escortée par des militaires, même de l'ONU, et ses sièges au Tchad sont gardés par des hommes non armés.


En mars, l'organisation Oxfam estimait qu'il y avait "25 attaques d'ONG" tous les mois dans l'Est du pays malgré la présence de la force européenne Eufor, relayée depuis le 15 mars par la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat). L'Est du Tchad abrite des dizaines de camps de réfugiés venus du Darfour (ouest du Soudan) et de la Centrafrique ainsi que des déplacés tchadiens, estimés au total à 450.000 personnes.

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 22:55

Le secrétaire général de l'ONU a dit vendredi réfléchir à la création d'un poste de haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles, et a pressé l'Assemblée générale de mettre en place une institution consacrée aux droits de la femme. "Malgré les progrès effectués ces vingt dernières années, les agressions sexuelles visant délibérément des civils continuent à grande échelle et de façon systématique", a dit Ban Ki-moon au Conseil de sécurité des Nations unies lors d'un débat intitulé "Les femmes, la paix et la sécurité". M. Ban a illustré ses propos en mentionnant les cas des conflits qui font actuellement rage au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, où le viol est communément utilisé par les combattants.

Selon un rapport établi par les Nations unies, 3.500 femmes auraient été violées depuis le début de l'année dans l'est et le nord-est de la RDC, théâtre d'affrontements fréquents entre groupes armés et de violences récurrentes contre les civils. M. Ban a dit être en discussions avec les "partenaires des Nations unies pour nommer un haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles". En sus, il a pressé l'Assemblée générale de créer "une institution chargée de promouvoir l'égalité entre les sexes et les droits de la femme".

De son côté, l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice a estimé que "l'ONU, ses pays-membres et les médiateurs devraient inclure la lutte contre les violences sexuelles dans tous les processus de paix actuels et dans les négociations de paix à venir". M. Ban et Mme Rice s'exprimaient lors d'un débat du Conseil de sécurité sur les modalités d'application d'une résolution adoptée l'an dernier qui élève le viol et la violence sexuelle au rang de crimes de guerre lorsqu'ils sont perpétrés durant une offensive.

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 22:38

Je précise qu'il s'agit d'un "conte" pour adulte, écrit il y a 20 ans environ. Les lieux existent, vous pouvez maintenant les voir sur ..., mais les noms sont inventés et certains personnages n'ont qu'un très lointain rapport avec des souvenirs.

­  -  As-tu fait bonne route ? me demande-t-il en arabe après le premier verre. Il continue, toujours en arabe :

­ -  Ce soir, je pense que tu préfères te reposer. Je t'ai fait préparer un dîner, tu l'auras dans ta maison, le poste. Il n'y a pas l'eau courante, tu le sais. Je t'ai fait porter un âne d'eau (deux outres de cuir que peut porter un âne). Veux-tu une bouteille de whisky ?

 

Mon rire le surprend, je dois raconter : ­« - Un jour, ton père m'avait fait un beau présent, j'étais un peu gêné, je n'avais pas apporté grand-chose. Je lui demandai ce qui lui ferait plaisir quand je reviendrais, que je pouvais avoir facilement, et qu'il ne pouvait pas trouver. Il me répondit : Une bouteille de whisky. Je manifestai ma surprise : Tu bois du whisky ? Jamais, mais j'ai des amis qui en boivent, me répondit-il d'un air goguenard. Je lui apportai une bouteille. A chaque fois que je revins le voir, la bouteille était sur le plateau. Je n'en buvais jamais, elle ne se vidait pas vite. Je me suis toujours demandé s'il y avait dans cette bouteille, une parabole sur la colonisation : "Toi le blanc, tu apportes à l'Afrique ce que tu peux lui reprendre". Plus tard malgré nos relations, je ne lui ai jamais posé la question, mais l'expérience m'a montré que, dans ce pays tout est signe, tout a au moins deux sens.

 

­ -  J'accepte cette bouteille avec plaisir, mais je la boirai le plus lentement possible, je veux qu'elle dure toujours, c'est la bouteille de ton père, la bouteille de l'amitié. Je te remercie de ton hospitalité. Je dois m'installer. As-tu organisé une réunion, demain ?

­  -  Oui, veux-tu venir dans la sous-préfecture vers neuf heures ?

­  -  Très bien, à demain.

­  -  Inch'Allah ! (si Dieu le veut) Machi Allah ! ("Va avec Dieu", ou : "Que Dieu soit avec toi", en latin : "Dominus vobiscum" ...)

 

Le ciel commence à pâlir. Dans une heure, il fera nuit. Devant le poste, à l'écart des gosses chahutant autour de la voiture, attend, debout dans sa djellabah blanche, un homme grand et sec, au visage noir à l'expression sévère et ennuyée.

"­ -  Salam Alekum ! -  Alekum asSalam ! ­  Tu veux me parler ?

­ -  Je suis le cuisinier du capitaine nasrâni (singulier de nasâra).

­  -  Tu veux être mon cuisinier ? ­ -  Oui, je suis le meilleur.

­ -  Combien ? ­ -  Seize mille. Et un gosse pour porter mon marché.

­ -  Bien, tu es le plus cher ? ­ -  Oui, c'est pour toi. ­ -  Quel est ton nom ? ­  -  Mahamat.

Il n'est pas d'une amabilité folle ... ­

-  Nafarak chounou ? (quelle est ta race) ­ -  Hadjeraï, de Mongo.

Leur réputation passée est toujours méritée, apparemment...

­ -  Connais- tu un boy qui ... -  Je ne connais pas de boy, mais je viendrai demain avec un, inch'Allah. -  Bien, à demain, avant huit heures. ­ Inch'Allah."

 

Assez bavardé ..., il faut trouver un coin pour dormir. Adoum a déjà installé ma natte et mes valises dans ce qui pouvait être la chambre du capitaine. Je dispose moi-même ma moustiquaire "de combat", kaki, sombre, basse. Elle ressemble à un cercueil. Je me suis toujours demandé, du temps de la guerre, ce qui se passerait si nous étions "accrochés" en plein sommeil. Certains refusaient de les utiliser, de crainte d'être pris au piège. Quand les moustiques étaient trop insistants, je choisissais toujours soigneusement mon lieu de bivouac pour être invisible de nuit et je m'y glissais quand tous dormaient.

 

Dans la maison, il reste quelques morceaux de meubles non identifiables. Selon la "bonne vieille tradition", Adoum s'est installé dans le couloir, en travers de l'ouverture (il n'y a plus de porte). Dans une autre pièce, il y a une table et un tabouret métallique, le confort est réduit ! Poursuivant mon "exploration", j'entends un bruit d'eau. Je trouve la "salle de bain". Des gouttes tombent de la douche. Divine surprise, le sultan a fait réparer la douche, "l'âne d'eau" m'attend dans le réservoir au- dessus. C'est la première chose à faire ... depuis ce matin à Abéché, la route, les cahots, la poussière, le soleil ... la fatigue me tombe dessus ; les genoux et les mollets me font mal ... mes trente ans sont loin, ce soir ; la déraison de cette aventure risque de m'apparaître ... vite sous la douche !

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 22:34

Voici le début d'un texte inachevé commencé avant 1990 : 1 LE RETOUR AU TCHAD


La Toyota brinquebalante franchit la dernière crête. Devant nous, la piste se faufile entre les rochers ocres. En bas, la verdure qui enchâsse Goz Beïda vibre au soleil, dans la plaine de sable blanc. De retour au Ouaddaï depuis trois jours, j'ai souvent les yeux humides. Je suis bien content que le bruit de la voiture me dispense de parler. Adoum, mon chauffeur fixe la piste caillouteuse avec ostentation. Je me sens définitivement collé à ce pays. S'il veut ma peau, je la lui donnerai, sans regret. ... Adoum accélère sur la piste où les gros cailloux sont moins nombreux.

 

Pourquoi mon nom, après vingt- cinq ans, est-il réapparu ? Comment a- t-on pu demander à un agent immobilier de cinquante ans, s'il voulait être "commandant de cercle", sous- préfet de Goz Beïda, plus officiellement "Conseiller Administratif Provisoire de sous- préfecture" (CAPSP) ­ "Casspip" comme disent les Tchadiens ?

 

Je n'en sais rien, je n'ai pas eu le temps de me poser la question, et je m'en fous. Tout c'est passé très vite. Le téléphone, le matin du mardi 26 décembre 1996 : "Monsieur Bourrac ? ... Pierre Bourrac ? ... Ici Jacques (incompréhensible), attaché d'administration au Ministère de la Coopération. Nous voudrions savoir si vous accepteriez le poste d'administrateur provisoire de (hésitation) Goz Beïda, j'épelle. - Inutile, merci... (5 secondes de stupeur, pas d'hésitation)... oui. ­ -  Nous ne vous demandons pas une réponse définitive, nous organisons une réunion d'information pour tous les volontaires de ce niveau le jeudi 5 janvier au Ministère. Vous recevrez une convocation. Vous voudrez bien conserver vos justificatifs de déplacement. La réunion durera la journée. Si vous vous décidez à l'issue de cette réunion, la mise en place sera très rapide, au plus trente jours. ­ -  J'y serai, d'accord, à quelle heure ? -  Neuf heures ­ -  A quelle adresse ? ­  -  Au Ministère, 20 rue Monsieur. -  Bien, merci, au revoir Monsieur.

 

Mon pouls était à 160, mon taux d'adrénaline devait crever tous les plafonds ! J'allai immédiatement voir Christiane, ma femme : "Je suis nommé sous- préfet de Goz Beïda ! -  J'ai pas que ça à faire, à écouter tes idioties. -  Je ne rigole pas, je vais à Paris le 5, je viens de recevoir un coup de téléphone du Ministère de la Coopération. -  Qu'est- ce t'as dit ? -  Ben,... oui -  Tu pars quand ? -  Dans un mois, si ça marche toujours ! ...

 

Le reste de la journée, les enfants exigèrent de moi des descriptions fiévreuses et répétées de Goz Beïda : - "Goz" signifie plaine de sable, Beïda vient d'"abiad", blanc, Goz Beïda, c'est un gros village marron, avec plein d'arbres verts (l'eau n'est pas loin de la surface du sol) dans une grande plaine de sable blanc, le tout est fermé sur trois cotés par les montagnes. Dans les montagnes, il y a des lions. Dans la ville, il y a un sultan, c'est- à- dire un roi qui est aussi chef religieux, comme le roi du Maroc ou... la reine d'Angleterre...". Nous imaginions nos bagages et notre départ, moi : "...il me faut une selle, elles sont trop mauvaises là- bas... ”, ma femme : "...moi je n’irai pas, je n’aime pas les moustiques, je ne supporte pas la chaleur...", mes deux plus jeunes enfants : "...on s'en fout, nous on veut y aller, tout de suite,... on aura des fusils ? On pourra chasser ? ... on sera au CNED...",  je téléphonai aux "tchadiens" (anciens du Tchad), dont le Général de T. qui ne voulut pas me dire s'il était pour quelque chose dans ma  désignation (j'en conclus que oui).

 

Les jours qui suivirent, j'affichai dans mon bureau, mes cartes du Ouaddaï au 1/200.000è.et au millionième, j'épluchai les vieux "Monde". Je téléphonai aux amis. Certains m'encourageaient, sachant bien que je n'écouterais rien d'autre. Quelques-uns se sentaient trompés, manifestaient une certaine jalousie devant cette passion qu'ils croyaient éteinte. La plupart craignaient pour mon avenir et ma famille, mais se taisaient prudemment. Je n'essayai pas de travailler, c'était inutile. Je dormais encore plus mal que d'habitude. J'étais redevenu un gamin survolté, l'ambiance à la maison était électrique.

 

La journée à Paris fut assez décevante. Beaucoup d'intervenants s'étalaient en exposés sur une situation que nous connaissions tous par les journaux. En fin d'après- midi, arriva un jeune énarque coupant et précis comme un général israélien. Il nous fournit en une heure tous les détails opérationnels qu'il détenait. Nous notions sans lever les yeux, puis il fut bombardé de questions... L'heure des trains et des avions arriva. Chacun, jeune ou moins jeune, quitta l'amphi à regret, alors que notre énarque répondait encore. Il nous réconciliait avec l'Administration française, nous partirions confiants.

 

Ma décision prise dès le premier jour, il fallait l'appliquer. Les deux semaines qui suivirent furent assez tourbillonnantes : Il fallait penser à tout, vaccins, pharmacie à emporter, bagages, etc. Je confiai la gestion de mon cabinet à mon adjoint en qui j'avais toute confiance, j'écrivis à mes clients personnels pour leur expliquer. Mes enfants réussirent de justesse à convaincre leur mère. Ce fut le plus difficile ! Elle me rejoindrait avec eux dès que mes conditions de confort seraient bien établies et acceptables, si possible largement avant la saison des pluies, pour s'acclimater. Notre maison, très isolée, ne pouvait rester vide ; mais nous ne pouvions la louer en permanence, elle était toute pleine de nos affaires et nous souhaitions la retrouver pour les vacances... Christiane a beaucoup de choses à faire, avant de suivre la même piste !

 

Dans cinq minutes je serai à Goz Beïda, la "ville" de mon ancien ami, sultan des Dadjo, Ahmat al Salah, mort en 85.Son fils Mahamat bin Ahmat al Salah est aujourd'hui le sultan. C'est lui que je vais rencontrer dans quelques minutes. C'est lui qui est à l'origine de mon retour, de la "recolonisation", ou la "révolution coloniale". Les Tchadiens disent "le retour des Nasâra" (nazaréens : chrétiens, par extension, européens). Depuis presque deux ans, Le Tchad semble vouloir revivre son histoire, en accéléré et en marche arrière !

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 22:15

La mise à jour du plus vieil hominidé a fait de l'erg dunaire du Djourab un vaste laboratoire à ciel ouvert. Dans l'une des régions les moins hospitalières de la planète. Quand il décide de fouiller le bassin du lac Tchad pour vérifier l'exactitude de l'hypothèse « east-side story », qui place l'origine de l'homme à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans la savane est-africaine, le paléontologue Michel Brunet sait que la tâche qui l'attend est l'oeuvre d'une vie. Sa « paillasse » couvre au moins 2,5 millions de kilomètres carrés et les rives fossiles à prospecter, naguère bien arrosées, sont parmi les déserts de dunes les plus chauds de la planète. D'incessantes tempêtes de sable les balayent, le tout sous des amplitudes ther­miques quotidiennes de 40 °C. Nous sommes en 1974. Lucy, vieille de 3,2 millions d'années, vient d'être mise à jour en Ethiopie. P

 

our valider la théorie de son découvreur, Yves Coppens, il faut la preuve qu'aucun hominidé n'a évolué à l'ouest de la Rift Valley, la grande faille africaine qui est censée avoir distingué deux climats, deux écosystèmes (la savane et la forêt tropicale) et conditionné l'évolution des grands singes et de l'espèce humaine. Il faudra à Michel Brunet vingt ans de persévérance, des quantités d'analyses et un quadrillage minutieux du terrain pour découvrir, à Toros Menalla, dans la partie occidentale de l'erg dunaire du Djourab, un creuset de vie contradictoire. A plus de 2.500 kilomètres de la Rift Valley, au nord du Tchad, le secteur est une des régions du Sahara où l'intensité de l'activité éolienne a mis à jour des niveaux géologiques de 3 à 7 millions d'années. Ces couches affleurantes vont livrer aux chercheurs deux crânes primitifs d'hominidés, Abel puis Toumaï (daté de 7 millions d'années, soit plus du double de l'âge de Lucy), et avec eux les restes fossiles d'une douzaine d'individus. Sans doute la plus ancienne famille humaine.

Une hypothèse révolutionnaire

Depuis leur première découverte en 1994, les chercheurs ont mis à jour plus de 500 sites fossilifères de l'âge de Toumaï. Trois d'entre eux ont livré des hominidés dans un périmètre d'une dizaine de kilo­mètres carrés, délimitant un territoire comparable à celui qu'occupent aujourd'hui les groupes de chimpanzés. Michel Brunet en a tiré une hypothèse révolutionnaire sur la genèse de l'humanité : l'homme ne serait pas né dans la savane, comme l'a imaginé Yves Coppens, mais dans une forêt clairsemée. A cause d'un épisode de réchauffement climatique, des cycles saisonniers plus marqués auraient bouleversé l'environnement tropical, obligeant Toumaï et ses congénères à pousser plus loin leur quête de nourriture. « Cette nécessaire mobilité les a sans doute contraints à se redresser pour ramener au clan le fruit de leur chasse dans leurs mains libres », imagine le paléontologue.

 

Avec la découverte de Toumaï, les scientifiques pensent être désormais tout proches du big-bang de l'humanité. « La dichotomie entre l'homme et le singe se situe probablement autour de 8 millions d'années », pense Michel Brunet. Et leur ancêtre commun ne serait pas africain mais asiatique, comme vient de le suggérer la découverte d'un primate fossile de 37 millions d'années au Myanmar (ex-Birmanie), le plus vieux spécimen jamais trouvé.

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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 17:03

Deux employés de Médecins sans frontières (MSF) ont disparu au Tchad après un cambriolage sur l'un des sites de l'organisation humanitaire à proximité de la frontière avec le Soudan, a annoncé l'ONG jeudi. Un travailleur tchadien et un étranger sont portés disparus depuis l'attaque menée mercredi par des inconnus, a déclaré une porte-parole de la branche néerlandaise de MSF, sans davantage de précisions sur leur identité et le lieu de l'attaque. "Nous ignorons où ils se trouvent", a dit Rolinda Montsma. "Nous avons contacté notre personnel et la famille des (disparus) et nous travaillons avec les autorités locales."


Un porte-parole du gouvernement tchadien a dit ne pas être en mesure de confirmer l'incident. Selon une source locale, l'attaque a eu lieu dans la ville d'Adé, dans l'est du pays, à la frontière avec le Soudan.


Les enlèvements de travailleurs humanitaires se multiplient ces derniers mois dans la région voisine du Darfour, au Soudan. Deux employées de l'ONG irlandaise Goal ont été enlevées le mois dernier. Leurs ravisseurs réclament une rançon de deux millions de dollars.Deux autres groupes de travailleurs humanitaires étrangers enlevés ces derniers mois ont été libérés sains et saufs après négociations.

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