A l’heure où huit mouvements rebelles
tchadiens créent l’Union des forces de la résistance (UFR), dont l’objectif est de "libérer le peuple tchadien" selon leurs propos et s’apprête à entreprendre des "préparatifs militaires", et
après une année 2008 où le Tchad a fait les gros titres de la presse internationale, avec notamment une offensive rebelle contre N’Djamena ou l’affaire de l’Arche de Zoé, très peu sont ceux qui
verraient une accalmie durable, même fragile, s’installer sur le pays. Beaucoup ne le voient pas, beaucoup n’y croient pas, mais nombreux sont ceux qui s’interrogent, réfléchissent. Succès Masra
et Béral. M. Legrand, étudiants d’origine tchadienne et auteurs de « Tchad, éloge des lumières obscures », en font partis. Quoi d’original ou de nouveau dans cela ? C’est tout
simplement, leurs regards de jeunes étudiants, leurs indépendances ainsi que leurs libertés de jugement, sur un pays qui par ce qu’il constitue chacun des deux auteurs, mérite plus que leurs
amour, leurs objectivités.Nous avons eu l’occasion, et la chance, de rencontrer l’un des deux auteurs, Succès Masra, pour évoquer l’ouvrage, le Tchad, son ami et
co-auteur ou encore son parcours et ses aspirations.
LE TCHAD
1) Parle nous un peu du Tchad……du Tchad que tu aimes, que tu connais, le Tchad de ton enfance, le Tchad que l’on ne voit pas à la télévision.
Bonjour et merci pour cette opportunité d’échange que l’ASPA m’offre à travers toi, Haby. Je souhaite d’amblée bonne année à tous les membres de l’ASPA ainsi qu’à tous les visiteurs de son site.
En réalité, quand j’entends parler de mon pays, je vis très souvent une double réalité que résume si bien cette question à moi posée. Je vis d’abord la joie du pays qui m’a vu naître, qui m’a vu
grandir jusqu’à l’âge de 18 ans avant d’en sortir pour raison d’étude et de nécessité de rencontrer d’autres cultures. Un pays qui est mien et que j’aime profondément. Et pourtant, tu as
mentionné dans ta question le Tchad dont on ne parle pas à la télévision. C’est justement aussi cela la deuxième réalité que je vis de ce pays mien, pays pourtant berceau de l’humanité. Et cette
deuxième réalité faite de guerre, d’instabilités permanentes depuis au moins 5 décennies, nous y reviendrons plus amplement si tu le souhaites…
2) Qu’est ce que ce pays évoque à tes yeux aujourd’hui ?
Le Tchad est aujourd’hui à mes yeux mais davantage dans mon cœur, et c’est bien mélancolique pour moi de le dire, un pays qui peine à construire une nation forte et à asseoir les bases de la
stabilité et du développement. C’est une situation imputable sans doute en grande partie aux Dirigeants historiques et actuels de ce pays. Mais vous savez que les Dirigeants politiques d’un pays
agissent en fonction du comportement du peuple et de son exigence, et donc en réalité, le drame actuel du Tchad, autant que de nombreux pays africains, demande un réveil de la part des peuples
africains afin d’être plus exigeants. C’est bien cela que nous avons essayé de décrire, Béral et moi, dans l’Eloge des Lumières Obscures.
3) Comment est ce que tu vois aujourd’hui l’avenir du Tchad
Tu me poses une question sur l’avenir du Tchad, mais si tu le permets, je voudrais dire deux mots sur l’Histoire du Tchad. Le drame du Tchad, c’est sans doute d’avoir raté les premiers pas dans
la construction d’une nation forte. Réné Dumont disait que l’Afrique noire était mal partie, le peu que l’on puisse dire, c’est que le « pays du Tchad » a raté ses premières marches
d’escalier. Après les Indépendances, les Hommes qui ont dirigé le pays, je veux parler notamment de François Tombalbaye et Félix Maloum, ont opéré avec une inintelligence terrible ; ce qui a
été le jalon premier de l’actuelle impasse sociopolitique du Tchad. Ces deux premiers présidents et leurs états majors n’ont pas eu le discernement nécessaire pour réaliser que la mésaventure
coloniale a amassé sous le nom du Tchad, comme partout ailleurs en Afrique, une infinité de diversités ethniques et culturelles ; des tribus qui avaient en partage au mieux les relations
commerciales et au pire les razzias et les guerres (empire du Bornou, du Kanem, du Ouaddaï ou les royaumes Sara du Sud) étaient condamnés par le partage horrible du gâteau africain, à vivre
ensemble.
Dans ces conditions, la responsabilité politique devait constituer pour les dirigeants, à se mettre au carrefour de ces multiples diversités et faire en sorte que chacun à sa place, joue un rôle
indispensable à l’ensemble. Au lieu de cela, ils sont tombés dans des dérives qui ont eu pour nom « le privilège d’une culture au détriment d’une autre, la surpression du multipartisme…des
balourdises qui ont amené progressivement les originaires du Nord du pays à se sentir en marge de la gestion de la chose publique et y voir la silhouette d’une « hégémonie sudiste »,
puisque les deux premiers présidents suscités étaient originaires du sud du Tchad. Une hégémonie à leurs yeux, dont il fallait vaille que vaille se libérer dès la première occasion…D’où les
mécontentements qui ont pris corps dans des mouvements rebelles…devenus « Forces Armées du Nord » dirigées par les deux derniers présidents, à savoir Hissein Habré et Idriss DEBY
actuellement, ces deux étant originaires du Nord du pays et qui vont finalement faire porter la haine fratricide à sa cime dans le cœur des Tchadiens qui se regardent jusqu’aujourd’hui en chiens
de faïence, au-delà des querelles de pouvoir des mouvements rebelles actuels.
LES AUTEURS
4) A la lecture de ta biographie, on se demande d’abord : mais comment monsieur Succès Masra fait t-il tout ça ? Comment est ce que l’on gère au quotidien toutes ces activités de
professionnel, étudiant, écrivain etc.…Comment trouves-tu toute cette énergie ?
Oh….c’est une question qui me revient fréquemment…Mais je considère que la dimension du travail que nous avons à faire pour changer les choses dans notre pays et notre continent est tellement
grande, que cela nous impose le devoir d’y aller avec beaucoup d’enthousiasme. Et puis, je considère que quand on fait quelque chose avec passion et un peu de méthode, on finit toujours par y
arriver. Et à mon humble avis, je n’ai encore rien fait de grandiose…quand je regarde l’horizon et l’importance du chantier et du travail qui devrait être fait pour être utile dans les parties du
monde qui en ont le plus besoin. Mais bon, je prends cela comme un compliment et un encouragement…
5) Comment se sont rencontrés les deux auteurs de cet ouvrage ?
Je dirai que les deux auteurs se sont rencontrés dans leur volonté de contribuer à changer les choses dans leur pays. Chacun évoluant de son côté mais vivant les même réalités du Tchad, nous
avons eu naturellement cette envie de proposer ce que nous pensons être une piste sérieuse à explorer. Béral, à travers ses compositions musicales notamment …et moi à travers des articles que
j’écrivais au lycée et dans mes premiers pas à l’université dans les journaux dont j’étais rédacteur en chef. Et puis nous nous sommes dit qu’il fallait peut être asseoir cela dans un
« grand journal »…enfin ce livre qui vient d’être publié aux éditions l’Harmattan.
6) Peux-tu nous en dire plus sur ce co-auteur ?
Béral, n’aime pas trop parler de lui-même, préférant qu’on discute davantage des idées. Mais comme tu me le demandes, je pourrais en dire quelques mots. Béral, est né en 1981 et a perdu la vue à
l’âge de 3 ans à la suite d’une varicelle. Il a fallu donc qu’il intègre un centre spécialisé, il y en avait un seul au Tchad, celui créé par le Père Jean williet sj, le centre de ressources pour
jeunes aveugles. Béral y a poursuivi ses études. Après le lycée sacré cœur de Ndjamena, il est devenu en 2001 le premier tchadien non voyant à obtenir son baccalauréat, Série Littérature et
Philosophie. Passionné de la philosophie, il a fini par obtenir une bourse pour étudier à l’Université Charles De Gaulle (Lille 3) en France. Aujourd’hui donc, il finit un Master de Philosophie
éthique et politique.
7) Comment s’est faite votre collaboration, lui étant au Tchad et toi en France ? (quel rôle a joué sa non- voyance ?)
A vrai dire, Béral est arrivé en France pour ses études alors que j’étudiais à l’Université Catholique d’Afrique Centrale ( au Cameroun à Yaoundé). Il se trouve qu’il y a un partenariat développé
entre cette Université et l’Université Catholique de Lille, partenariat initié par certaines personnes comme Pierre Ngahane, le préfet actuel d’ex-en- province de France dont je salue ici
l’initiative. J’ai donc réussi le concours mis sur pied dans le cadre de ce partenariat, ce qui m’a conduit…par le hasard des choses dirait-on, à Lille où étudiait Béral. Déjà quand j’étais à
Yaoundé, on collaborait…mais ma venue à Lille est forcement venue galvaniser cette volonté que nous avions déjà, d’asseoir par écrit ce que nous avions à l’esprit et qui est très souvent le
résultat de tant de choses de tous les jours, du vécu quotidien de nombreux tchadiens. Sur le fait que Béral soit un non voyant, je ne voudrais sûrement pas faire plus de commentaire sauf à dire
deux choses. Il n’est pas handicapant pour lui cet handicap ; et finalement, sans doute vous qui lisez ces quelques mots d’échange, vous convenez avec moi qu’on ne voit bien qu’avec le cœur…
C’est aussi un des messages de ce livre.
LE LIVRE
8) Pourquoi ce livre ? Comment t- est venu l’idée d’écrire cet ouvrage ?
Ce livre que nous avons dédié à tous ceux qui croient encore à l’avenir de l’Afrique, est simplement un plaidoyer pour une exigence basique ; une exigence qui pourrait être reconnue au-delà
des frontières africaines. Il s’agit de reconnaître et partager le fait que la Liberté et tout ce qui en découle comme conditions de développement, de stabilité politique…, est loin d’être
assimilable à une cuisine charitable faite par certains et consommée par d’autres. La liberté n’est pas un cadeau de papa noël ou un geste de générosité d’un marabout à la sortie d’une prière du
vendredi à la mosquée. Aux Africains notamment et tchadiens en particulier, nous avons voulu dire qu’aucune principauté, aucun royaume, aucun pays, fussent-ils les plus prospères en ce bas monde
est tombé du ciel, mais au contraire tous ont été bâtis des mains des hommes. Nous avons voulu dire ou rappeler que la Liberté est une valeur perpétuelle et permanente, toujours à refaire et
toujours au même prix de l’engagement et du sacrifice. Seule la conscience d’une telle réalité, doublée de la reconnaissance du fait qu’il n’y a de pouvoirs politiques que parce qu’il y a un
peuple, fera que nos états africains ne ressemblent plus à des gigantesques fermes où des méchants métayers traient dans la torture de miséreuses vaches à lait. Cela fera qu’enfin nous ne
restions pas emprisonnés par nos peurs d’engagement, peurs de perdre nos acquis, peurs de bousculer les ordres établis actuellement en Afrique. C’est de cette façon qu’on pourra répondre à
certaines opinions qui jusque là, pensent que le drame de l’Afrique, c’est que « l’Homme africain n’est pas suffisamment entré dans l’Histoire »
9) Peux-tu nous en faire un résumé rapide ?
Cette œuvre, inspirée de l’histoire et l’actualité sociopolitique du Tchad, se veut une réflexion qui va au-delà de ces frontières nationales. Elle se veut une réflexion, vous l’avez compris,
étendue à de nombreux pays africains avec lesquels les Tchadiens ont en partage un grand nombre de réalités sociopolitiques qui ont pour noms : instabilités politiques, absence de cohésion
nationale, mauvaise gouvernance, comme en témoignent les guerres fratricides, les multiples dictatures qui prennent aujourd’hui mille formes trompeuses en Afrique au nom du baptême de la
démocratie venue du discours de la Baule.
En posant une interrogation sur la tumultueuse histoire sociopolitique du Tchad, étayée par la récente guerre de févirer2008 assortie de la mort d’un des Leaders de l’opposition IBNI Oumar
Mahamat Saleh, nous avons identifié deux chapelles idéologiques ayant dirigé et dirigeant encore aujourd’hui le Tchad : les premiers dirigeants de l’aube des indépendances qui ont conduit le
pays avec une absence totale de discernement et pire, une incapacité de discernement pour tracer un chemin sûr pour notre pays. Ils ont ainsi planté des entorses çà et là dans notre mémoire
collective. Et la mémoire tapissée de blessures collectives, a irrigué dans les cœurs individuels des Tchadiens, des sentiments de haine empêchant ainsi la construction d’une base solide pour la
nation : le désir du vivre ensemble. C’est donc purement sur des fondements de vengeance que va naître la deuxième chapelle idéologique inaugurée par Hissein Habré dont la dictature peut
sans doute avoir place de choix au panthéon des plus féroces et dont les Tchadiens attentent aujourd’hui le jument. Une politique moribonde continuée sous une autre forme par son ancien chef
d’état major particulier Idriss DEBY qui se met résolument dans une démarche de pillage avec son clan et de maintien systématique au pouvoir.
Mais au-delà de l’Histoire et de ce passé sombre, c’est vraiment à l’avenir que nous avons voulu nous adresser, en interrogeant le rôle que devraient jouer 3 sources d’énergie : la jeunesse,
la femme et la diaspora ; tout cela sur fond d’un égrenage de la responsabilité des actuels hommes politiques, des journalistes, des intellectuels, des rebelles, des artistes. C’est un
avenir auquel nous avons voulu nous adresser avec gravité mais aussi avec une certaine espérance en ne perdant pas de vue l’environnement géopolitique international dans lequel évolue le Tchad.
10) Tu as un style très imagé, plein de figures de styles, de jeux de mots, notamment dans les titres et sous titres. Est-ce simplement un style ou ton moyen privilégié de faire passer un
message ? Peux-tu d’ailleurs nous expliquer ce titre « Tchad, Eloge des lumières obscures » ?
Ah oui ! Mes amis me le disent souvent, cette question d’expressions imagées. Je ne pense pas faire exprès, mais, si cela peut contribuer à mieux communiquer, pourquoi pas. Et pour mieux
m’expliquer, revenons quelques instants sur le titre, Eloge des Lumières Obscures. C’est simplement pour dire que dans ce livre, nous parlons des situations sociales et économico-politiques très
sombres…et donc quelque part, nous en « faisons l’éloge ». Et pourtant, nous parlons de ces Obscurités, parce que nous entrevoyons une situation nouvelle, plus lumineuse pour le Tchad
notamment (Lumières). D’où cet oxymore d’Eloge des Lumières Obscures. Quant au sous titre du livre, nous en avons implicitement fourni l’explication ci-haut à travers les deux chapelles
idéologiques mentionnées. Enfin, le Tchad mis en amont, c’est simplement pour signifier que le cas d’école qui sert de base à notre réflexion est le Tchad, mais comme mentionné tantôt, les leçons
tirées de veulent supranationales.
11) En parlant de Message, tu termines ton livre par un épilogue au nom, là aussi, très imagé « le Phoenix de l’espoir ». Quel est en définitive le message du livre ?
Le message du livre, il est simple même si le réaliser peut nécessiter plus d’effort. Il nous appartient à nous au Tchad, mais aussi au-delà dans des nombreux pays africains, de lutter pour notre
épanouissement sociopolitique. Cela peut signifier avoir de l’audace, de l’endurance, mais tenir quand même le cap de cette nécessité. Cela peut signifier, pour la plupart de nos sources
d’énergie : la jeunesse, la diaspora et la femme notamment, plus d’ambitions, plus de volonté d’être utile au-delà des réussites personnelles familiales ou professionnelles qui semblent être
les seuls objectifs de ces diverses sources d’énergie du pays ; mais cela doit aussi signifier la capacité à s’indigner face à nos réalités et à se battre sans relâche pour en sortir,
rompant avec les peurs de toute forme qui emprisonnent de nombreux africains aujourd’hui et les amènent soit à se résigner,se rendant ainsi complices de ces réalités sociopolitiques. Permettez
moi de citer, à ce propos Martin Luther King qui disait, dans « La force d’aimer » qu’ « accepter passivement un système injuste, c’est coopérer avec ce système et par là, se
rendre complice de sa malice ». C’est cela le message du livre, un plaidoyer pour un état d’esprit nouveau pouvant se traduire par des actions en faveur de nos sociétés, car même la simple
idée de liberté ne libère jamais, comme la formule chimique de l’eau H20 écrite sur une feuille de papier ne mouille pas cette dernière.
12) Quels sont tes espoirs pour ce qui est aujourd’hui ton premier ouvrage ? (Si c’est le cas bien sûr). A quel accueil t- attends tu ?
Pour nous, c’est l’aboutissement d’un moyen de communication et d’échange autour de ce que nous considérons comme une piste sérieuse à explorer pour l’épanouissement de nos sociétés. Des choses
issues des convictions profondes, du vécu, des échanges avec des amis, jeunes ou moins jeunes. Mais pour l’accueil réservé, nous laissons cela à l’appréciation de celles et ceux qui l’auront lu.
Une chose est cependant importante à nos yeux ; si ce livre peut servir de cadre de questionnement et de débat autour des idées et inspirer quelques personnes pour la nécessaire construction
de nos sociétés, nous ne pourrons que nous en réjouir ; car tel est l’objectif ultime. Je vous remercie !
Succès Masra et Béral M.Le Grand, Points de vue, l’Harmattan, décembre 2008, 166 Pages
Biographies
Né le 30 août 1983 au Tchad, Succès MASRA a effectué ses études secondaires au Lycée-Collège
Saint Charles Lwanga à Sarh, au Tchad. Il finit sa formation à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Sciences Po) après une maîtrise en comptabilité et finance à l’Université Catholique
d’Afrique Centrale et un Master Finance à la Catho de Lille où il en est sorti respectivement major de promotion. Lauréat de la bourse d’excellence Emile Boutmy (Fondateur de Sciences Po), il est
aujourd’hui doctorant en économie à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne. Il travaille parallèlement au pôle International Retail Services de BNP Paribas.
Né le 16 avril 1981 au Tchad, Béral MBAÏKOUBOU LE GRAND qui a perdu la vue à l’âge de 3 ans à
la suite d’une varicelle, effectua ses études au Centre de Ressources Pour Jeunes Aveugles (CRJA) puis au lycée Sacré-Coeur de N’Djamena. Premier prix de philosophie et Lauréat du prix de la
Presse et des Médias aux jeux de la Francophonie (Gabon 2003 et Niger 2006), il finit aujourd’hui un master de philosophe éthique et politique à l’Université Charles de Gaulle (Lille 3, France).
Auteur-compositeur interprète, dit le Provocateur d’Arts, Béral Mbaikoubou Le Grand se revendique comme un bâtard intellectuel, existentialiste et ayant l’humanisme pour foi.
La redaction Actutchad