La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a démenti formellement lundi un afflux de jihadistes soudanais et sahraouis dans le nord du Mali, y voyant une
intoxication destinée à décourager une intervention armée internationale. L'arrivée de convois de combattants jihadistes du Soudan et du Sahara occidental est une information archi-fausse. Nous
démentons formellement, a déclaré à l'AFP Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, l'un des responsables du MNLA vivant à Ouagadougou.
Des témoignages, confirmés de source sécuritaire malienne, ont fait état de l'arrivée ce week-end de centaines de jihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental et prêts à se battre au côté
des groupes islamistes occupant le nord du Mali depuis près de sept mois, en cas d'intervention armée internationale. Il s'agit d'une intoxication pour intimider les armées internationales qui
veulent intervenir dans le nord du Mali, a poursuivi M. Assaleh. Nous reconnaissons qu'il y a depuis longtemps quelques Soudanais dans les forces du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en
Afrique de l'Ouest, l'un des groupes islamistes du nord), dont l'un est au commissariat de Gao (l'une des grandes villes de la région) pour l'application de la charia (loi islamique), a-t-il
seulement admis.
Le MNLA, qui a lancé une offensive armée dans le nord du Mali en janvier, s'est ensuite allié aux différents groupes islamistes armés pour prendre les principales villes du nord, avant d'en être
évincé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés. Ces informations sur l'arrivée de renforts jihadistes sont intervenues après une réunion internationale vendredi à Bamako qui a
demandé au Mali de redoubler d'efforts pour faciliter l'envoi d'une force armée ouest-africaine pour reconquérir le nord, avec l'aval de l'ONU et le soutien logistique de pays comme la France et
les Etats-Unis. Une source sécuritaire malienne a confirmé lundi à l'AFP à Bamako l'arrivée de nouveaux terroristes dans le nord du Mali, mais a jugé exagéré le chiffre de plusieurs
centaines.
Un député de la région de Gao, Abdou Sidibé, a estimé de son côté le nombre de nouveaux venus à beaucoup plus qu'une centaine de jihadistes. Les jihadistes ont ouvert ces derniers jours une
nouvelle base dans la région de Gao, dans une zone qui a une frontière avec le Burkina Faso. A Gao, c'est désormais le trop-plein. Les renforts des islamistes se sont installés là où ils
n'étaient pas à l'époque, par exemple au gouvernorat de la ville, à la mairie et à l'entrée est de la ville, avec du matériel de guerre, a-t-il raconté.
Lors d'un point de presse lundi, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floreani, a déclaré que si l'information concernant l'arrivée d'une centaine de jihadistes
(...) était confirmée, ce serait une source de préoccupation supplémentaire.