Les combats opposant l’Armée nationale tchadienne aux rebelles de l’Union des Forces pour la Résistance (UFR), l’état d’avancement de l’Accord politique du 13 août 2007, la situation alarmante des déplacés de l’Est du Tchad, la mauvaise gestion des fonds alloués à l’assistance des déplacés de l’Est du Tchad, la célébration de la fête du 1er mai, la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, et bien d’autres sujets ont été abordés par la presse tchadienne.
Incursion des rebelles de l’UFR à l’est du Tchad
« Tchad/Soudan : le remake », titre L’Observateur, mettant à sa Une des images des présidents Tchadien et Soudanais, à côté d’un char. L’Observateur fait observer qu’en cette fin
de semaine, l’on apprend la signature d’un énième accord de paix entre le Tchad et le Soudan à Doha sous l’égide du Guide libyen, de l’émir du Qatar et de l’Union africaine. Pour le confrère,
ceci n’est autre chose qu’une pure photocopie légalisée des précédents ; les deux pays s’engagent à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures respectives. « Peut-on croire à la
bonne volonté des deux antagonistes ? », s’interroge L’Observateur.
« Accord de paix à Doha, escalade à la frontière », rebondit Notre Temps, qui se demande si on s’achemine vers la normalisation des relations Tchad-Soudan. Compte tenu de la remise en
cause de plusieurs accords intervenus entre ces deux pays, beaucoup s’interrogent déjà sur son aboutissement, souligne l’hebdomadaire. « L’aviation de l’ANT bombarde les rebelles »,
titre Le Progrès qui précise que des hélicoptères de l’Armée nationale tchadienne ont pilonné les rebelles de l’UFR en provenance du Soudan dans la localité de Bandakaou, dans l’après-midi du 6
mai 2009. Selon le quotidien, les bombardements intenses de l’aviation de l’ANT, depuis le 5 mai dernier, ont forcé la colonne à décaler vers Am-Dam. Certains éléments auraient trouvé refuge dans
la forêt du Ouadi de Kerfi. « Les mercenaires sont dans la nature ; ils sont fixés par nos forces de défense et de sécurité et traités par nos avions. En ce moment tout est calme dans
les grandes villes de l’Est du pays, Abéché, Goz-béïda, Adré, Am-Dam, Am-Timan », informe le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, M. Mahamat Ahmat Bachir.
« La musique reprend », ironise N’Djaména bi-hebdo qui, parlant de l’accord de Qatar titre sur « un énième accord, pour rien ! ». Pour le confrère, une chose est
certaine : l’accord de Doha était un mort-né (comme tous ses prédécesseurs) et la guerre, tant redoutée, de retour dans notre pays. « Mais une autre inquiète les Tchadiens,
principalement les N’Djaménois : les belligérants oseront-ils, par lâcheté et par manque de patriotisme transposer cette sale guerre en pleine ville, comme en février 2008 »,
s’interroge le bi-hebdo.
Bras de fer entre le président de l’Assemblée nationale et le député Abbas Ali
Le Temps publie une opinion de M. Al Hadj Garondé Djarma qui relate que lors de la plénière du 25 mars dernier, une passe d’arme s’est instaurée entre le chef de l’hémicycle et le député
Abbas Ali au sujet d’une liste signée par 70 députés demandant la dissolution du bureau de l’Assemblée nationale Nassour Guélendouksia.
Guelendouksia, relève l’écrit, bien informé sur les intrigues et les coups bas minutieusement montés par ce dernier s’offusque et s’en prend au député conspirateur. Et Abbas Ali de répliquer en
disant qu’il est l’élu du peuple et mérite un respect à son égard. « Quel élu du peuple ? Tu es venu à l’Assemblée de toi-même. Est-ce que tu as battu campagne ? », s’est
emporté Nassour Guélendouksia. Pour l’auteur de l’opinion, que l’Assemblée nationale qui est composée de cadres intellectuellement compétents cesse de nous divertir par des querelles inutiles.
« Le renouvellement d’un bureau n’est pas une urgence. Ce que nous voulons, c’est la baisse des prix des denrées alimentaires, le rétablissement de la sécurité et la lutte contre
l’impunité », chute-t-il.
Mise en route de l’Accord du 13 août 2007
« Où en est-on ? », s’interroge Tchad et Culture qui rappelle que le 13 août 2007, le gouvernement et la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution ont
signé un accord censé faire sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouvait. Mais 18 mois après, constate le mensuel, les deux partenaires de cet accord ne font pas la même lecture de
l’Etat d’avancement dudit accord. « On ne peut pas dire que rien n’a été fait, on ne peut pas dire que l’exécution du chronogramme a connu des avancées significatives », estime Salibou
Garba, rapporteur de la CPDC. Pour Ibrahim Ahmed Koulamallah, rapporteur au Comité de suivi dudit accord, « dire que l’accord n’avance pas, c’est de la mauvaise foi. Rien n’est parfait dans
ce monde ».
La situation dramatique des déplacés de l’Est du Tchad
La revue Tchad et Culture a consacré un dossier de huit pages aux déplacés de l’Est du Tchad. En 2006, écrit le journal, de nombreuses populations de l’Est du Tchad ont fui leurs villages à cause
des attaques des miliciens Djandjawid (cavaliers armés soudanais) et des conflits intercommunautaires. Elles vivent aujourd’hui dans des camps de fortune, relève le reporter. Des gens démunis de
tout, indique la revue qui cite les propos pathétiques d’un déplacé de Ganachour : « s’il pleut la nuit, nous sommes obligés de nous tenir debout ». Ce dernier poursuit :
« les ONG ont stocké des bâches sous le soleil mais ne veulent pas nous donner alors que nous sommes dans le besoin ». Le mensuel insiste sur l’insécurité permanente dans la zone, mais
salue la coordination des actions humanitaires qui permet d’éviter les chevauchements dans l’intervention de nombreuses ONG humanitaires. Enfin, Tchad et Culture relève que la présence massive
des déplacés dans certaines régions pose de sérieux problèmes de prise en charge et de cohabitation. « Mais il paraît périlleux d’envisager de retourner dans leurs villages d’origine tant
les causes qui les ont fait partir persistent », écrit-il.
Célébration morose du 3 mai
La Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée cette année sous le thème « rôle des médias dans le dialogue et la compréhension mutuelle » n’a pas connu l’engouement des
communicateurs, constate N’Djaména bi-hebdo. En pareille circonstance, les journalistes célèbrent cette journée avec, en apothéose un match de football, des conférences débats arrosées d’un dîner
de presse. Cette fois-ci, faute de moyens, l’Union des Journalistes tchadiens ne s’est contentée que de célébrer cette journée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature par deux
exposés. En marge de la cérémonie, le 1er conseiller de l’ambassade de France, Erwan de Gouvello a remis deux prix symboliques à l’initiative féminine de la presse au Tchad. Mme Sy Koumbo
Singa Gali, fondatrice du journal ‘‘L’Observateur’’ et Mme Zara Mahamt Yacoub, coordinatrice de la radio ‘‘Dja FM’’ ont bénéficié chacune de 300 000 Fcfa.
L’aide à la presse, un marché de dupes
C’est le constat fait par l’éditorialiste de Notre Temps qui rappelle que si la loi 29 sur la presse a été votée en 1994, il a fallu attendre 5 ans pour décréter son application, une astuce
courante pratiquée par le régime de Bamina pour faire digression et ralentir l’exécution d’une loi en faisant traîner son décret d’application. Depuis 1999, en 10 ans, l’aide n’a été octroyée que
4 fois, dont deux dans des conditions d’opacité et d’arbitraire les plus inadmissibles. Le montant de l’aide, faible, inconstant et irrégulier (35 millions en 2001, 45 en 2003, 100 en 2006 et 95
en 2007), enlève toute son efficacité à cette dotation qui, lorsqu’elle est perçue, tombe comme une goutte d’eau dans la mer, relève Notre Temps.
Le gouverneur du Mayo-Kebbi Ouest veut massacrer les coupeurs de route
D’après ce titre emprunté au journal Le Temps, on apprend que le gouverneur Abdelkérim Ahmadaye Bakhit crie haro sur les grands bandits. « Dès mon installation en qualité de gouverneur, j’ai
inscrit d’abord dans mon agenda l’éradication des enleveurs d’enfants contre rançon ainsi que la lutte contre les petits groupes de Zaraguina ( coupeurs de route) », affirme le gouverneur.
« Compte tenu de ma ferme conviction, j’ai inscrit mon mandat sous le signer de coup de poing », martèle M. Abdelkérim Ahmadaye Bakhit.
Moundou et la psychose de la sorcellerie
Tchad et Culture constate que depuis un certain temps, des rumeurs les plus folles font état de l’existence, dans la ville de Moundou d’hommes dotés de pouvoirs maléfiques qui tueraient
mystiquement les autres. Ces rumeurs qui alimentent chaque jour les causeries, commencent à avoir incidence sur le niveau de fréquentation des débits de boissons, les réunions communautaires et
même dans les assemblées religieuses, révèle le confrère.
Qui a détourné les fonds alloués aux déplacés de l’Est du Tchad ?
C’est la principale interrogation de Notre Temps qui rapporte que les fonds alloués aux personnes déplacées de l’est par le gouvernement tchadien et certains pays amis ont fait l’objet des
détournements et de mauvaise gestion par les responsables en charge et les autorités administratives des départements du Sila, Assoungha, Djourouf Al-Amar. Le journal nous apprend que les
différentes descentes sur le terrain des députés de la région les ont conduit à adresser une question orale avec débats au secrétaire d’Etat chargée de l’action sociale, Mahamat Adoum Idriss. Le
journal souligne que les réponses du secrétaire d’Etat qui a montré qu’il ne maîtrise pas le dossier, a plutôt irrité les députés qui ont voté une résolution portant création d’une commission
d’enquête parlementaire sur la gestion des fonds alloués au comité national chargé de l’assistance aux personnes déplacées de l’Est du Tchad depuis 2006.
La célébration de la fête du 1er mai
Un 1er mai morose, titre Notre temps, qui écrit que la célébration de la fête du travail, le 1er mai dernier, a été une occasion de plus pour les syndicats de rappeler au gouvernement ses
engagements et de lui présenter leurs doléances. Contrairement aux années précédentes, les militants des différentes centrales n’ont pas eu droit à un défilé. Ceux qui étaient vêtus de
différentes tenues de circonstance pour prendre part à un défilé ont été désagréablement surpris souligne le confrère.
Mbaïdedji Ndjénodji Frédéric (CEFOD)
La redaction ACTUTCHAD