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Tchad, Berceau De L'humanité

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 11:06

5497181-mali-aqmi-revendique-.jpgIl s'agirait de Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 dans le nord-est du pays. Le Quai d'Orsay tente de vérifier l'information relayée par l'agence mauritanienne ANI. Philippe Verdon, un Français enlevé en novembre 2011 dans le nord du Mali, aurait été exécuté "en réponse" à la guerre menée par la France au Mali. C'est en tous cas ce qu'a affirmé un homme présenté comme un porte-parole d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à l'Agence Nouakchott Information (ANI), mardi 19 mars dans la soirée.

 

Cette agence privée mauritanienne a cité un dénommé "Al-Qairawani", présenté comme un porte-parole d'Aqmi, qui a affirmé que Philippe Verdon, qualifié d'"espion", a été exécuté "le 10 mars en réponse à l'intervention de la France dans le nord du Mali". "Le président français Hollande est responsable de la vie des autres otages français", a-t-il menacé

 

Paris ne confirme pas, les familles prévenues dans la nuit

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré à : "nous vérifions, nous n'en savons pas plus pour le moment". Interrogé, l'Elysée n'a pas confirmé la mort de l'otage. Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a annulé sa rencontre avec son homologue tchadien, Moussa Faki.

 

"Le Quai a fait un travail pédagogique en prévenant les familles à 1 heure du matin de la diffusion d'un communiqué. Ils ont dit à la famille de le prendre avec beaucoup de réserves. Rien n'est confirmé", a déclaré Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic et Philippe Verdon. "Ils ont appelé" les proches de Serge Lazarevic pour les "rassurer" et leur dire que celui-ci "n'était pas concerné" par cette information. "La position du quai d'Orsay est honnête", a-t-il encore dit.

 

Enlevé en novembre 2011

L'interlocuteur de l'agence ANI s'est par ailleurs refusé à confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d'un des principaux chefs d'Aqmi, l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid - mort jugée "probable" par Paris -, et d'un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Ces deux décès n'ont pas été confirmés jusque-là.

 

Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d'affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Aqmi avait rapidement revendiqué l'enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses "conditions de vie difficiles" dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias.

 

"On ne nous dit rien"

L'armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à l'armée malienne, contre les groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l'an dernier. Les troupes franco-africaines ont rapidement repris les grandes villes de la zone et les combats se concentrent désormais dans l'extrême Nord-Est, dans le massif des Ifoghas, entre soldats français et tchadiens d'un côté, djihadistes de l'autre. Cette guerre a reposé avec une nouvelle acuité la question du sort des otages français au Sahel, et les familles ont de plus en plus exprimé leur inquiétude ces dernières semaines.

 

"On arrive à la fin de l'opération des Ifoghas, on n'a pas entendu parler des otages. On ne nous dit rien, côté français on ne dit rien, les djihadistes ne parlent pas non plus, c'est-à-dire que nous sommes dans un brouillard total et c'est insupportable à vivre", a regretté Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, s'exprimant plus tôt mardi sur la radio française RTL. "Nous n'avons aucune information" au sujet d'éventuelles négociations, a insisté Jean-Pierre Verdon, alors que "c'est le voeu de chacune des familles qui se trouvent dans cette situation".

 

Paris ne veut plus payer de rançons

Interrogé sur la décision de Paris de ne pas payer de rançons aux preneurs d'otages, Jean-Pierre Verdon a répondu que les familles n'avaient pas le choix face aux "décisions de l'Etat". Selon l'épouse d'un otage français citée par le quotidien "Le Monde", la présidence française refuse désormais de verser des rançons à des organisations contre lesquelles elle est "en guerre".

 

15 Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.

 

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 22:09

Michel-Djotodia.jpgLes rebelles du Séléka ont émis ce dimanche depuis Sibut (150 kilomètres au nord de Bangui) un ultimatum à Bangui, Ils lui donnent 72 heures pour satisfaire leurs revendications. Ils assurent qu"en cas contraire ils reprendront les armes en l'occurrence si l'intégration de leurs troupes au sein des FACA (les Forces armées centrafricaines), la libération des prisonniers politiques, la reconnaissance des grades, mais aussi le départ des troupes sud-africaines présentes sur le territoire, la levée des barrages illégaux ou encore l'envoi de 2 000 hommes de la Seleka à Bangui ne sont pas acceptés dans les 72heures.

Ce dimanche, alors que cinq de leurs ministres avaient fait le déplacement de Bangui à Sibut dans le cadre d'une délégation conjointe du gouvernement et de la communauté internationale (avec notamment le médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) pour négocier et discuter du processus de paix et des conditions de désarmement et de démobilisation des rebelles, ces derniers en colère, ont décidé de retenir leurs ministres tout en renvoyant à Bangui le reste de la délégation. Objectif, que les renvoyés aillent transmettre l'ultimatum au pouvoir de Bozizé.

Notons que parmi les cinq ministres retenus figure Michel Djotodia, vice-Premier ministre et ministre de la Défense.

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 13:02
imagesCAS3LHE4.jpgLes deux derniers Mirage F1 CR encore présents à la BA 172 « Kosseï » de N’Djamena au Tchad devraient rentrer en France le 16 mars. Ils clôturent ainsi 30 années de présence des Mirage F1 sur le continent africain.

Le premier atterrissage des Mirage F1 au Tchad a lieu en 1983, dans le cadre de l’opération Manta, déclenchée par la France pour lutter contre l’intervention armée de la Libye. Le dispositif Epervier est lui déclenché en 1986, succédant à l’opération Manta. Faisant partie de la composante « air » de la Force Epervier, les Mirage F1 ont effectué des missions de chasse et de reconnaissance, de renseignement et de soutien aux forces armées tchadiennes.

Depuis 1997, les Mirage F1 ont effectué 100 détachements successifs jusqu’en 2013, ce qui représente 32 000 heures de vol et 13 000 missions opérationnelles pour les Mirage F1 CR/CT. Ce sont quelques 500 pilotes et 4 000 mécaniciens qui se sont relayés à N’Djamena depuis 30 ans pour assurer les missions militaires, la plus récente étant l’opération Serval.

Les Mirage F1 vont rentrer au bercail, avant de repartir en mission Baltic Air Policing à partir du mois de mai. Ils effectueront des missions de police du ciel pour le compte de l’OTAN au-dessus de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie.

 

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 18:11

01303201.jpgL’ancien ministre centrafricain Jean-Jacques Demafouth est arrivé au Tchad mercredi matin où il "demande protection" aux autorités après avoir échappé, dit-il, à une arrestation suite à des accusations de soutien à la rébellion de la Séléka, dont des éléments sont encore en guerre contre Bangui.C’est à moto que plusieurs témoins ont vu arriver Jean-Jacques Demafouth, mercredi 13 mars au matin à Goré, ville tchadienne frontalière de la Centrafrique. Il venait de Paoua d’où, dit-il, il serait parti dans la nuit de mardi.

 

« Plusieurs sources à Bangui m’ont indiqué que je serais arrêté à mon retour dans la capitale », a indiqué à Jeune Afrique le leader de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), qui se trouvait en mission au nord de la Centrafrique dans le cadre des opérations de désarmement et de réinsertion. « Avant de partir, j’ai eu le ministre de l’Administration du territoire au téléphone qui m’a accusé d’aider les rebelles de la Séléka avec l’appui du Tchad », a ajouté Demafouth, qui dit demander protection aux autorités de N’Djamena auxquelles il s’est présenté mercredi matin.

 

Inquiétude

Pour l’heure, il indique n’avoir aucun projet et se dit inquiet pour la mise en œuvre des accords de Libreville signés entre le gouvernement centrafricain et les rebelles de la Séléka qui ont failli renverser François Bozizé début 2013. Ancien ministre de la Défense sous Ange-Félix Patassé, opposant armé avant de revenir à la légalité, Jean-Jacques Demafouth est le vice-président du comité de pilotage du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion des anciens rebelles en Centrafrique.



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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 12:57

poli-20nat.jpgSuspendue pendant plus d'un mois à cause d'un contrôle général de ses effectifs et de ses matériels, la police nationale du Tchad est redéployée depuis le week-end dernier dans les arrondissements de la capitale et des autres villes du pays. "Nous sommes partis sur une base initiale d'un effectif total de 7.234 policiers. Nous nous sommes approchés des services de la Solde et sommes retrouvés avec 7.100 policiers listés et payés. A la fin des travaux, nous nous sommes retrouvés avec un chiffre de 5.788 recensés et retenus, soit une différence de 1.446, qui sont démobilisés, révoqués ou admis à la retraite. Il y a des gens qui sont décédés, 222 au total, mais qui continuent par percevoir leur salaire", indique Mahamat Ismaël Chaïbo, président de la Commission Nationale de contrôle des services de la Police ( CONAPOL).

 

Après plus d'un mois passé à contrôler les effectifs et les moyens de travail de la police, la Commission a remis lundi soir son rapport au chef du gouvernement. Ainsi, le Tchad ne compte désormais que 5.788 policiers. Mais là encore, le dérèglement est criard: 65% d'officiers et 35% d'agents de la paix. "De 33 contrôleurs généraux de police (le grade le plus élevé dans ce corps, Ndlr)) auparavant, la Commission n'a retenu actuellement que 17. Cinq contrôleurs généraux l'étaient sans aucune base légale", ajoute M. Chaïbo.

 

Parmi ces cinq contrôleurs généraux de police irréguliers, il y avait MM. Mahamat Ahmat Bâchir, ancien ministre de la Sécurité publique, et Bachar Ali Souleymane, ex-directeur général de la Police nationale et ancien ministre de l'Administration du territoire. Les deux personnalités ont démis, début février dernier, du gouvernement pour s'être fait recrutés, il y a cinq ans, au sein de la police par le haut de la pyramide. "C'est anormal çà! On ne peut pas avoir plus de chefs et moins de subordonnés. On doit inverser la tendance", a martelé le Premier ministre, Joseph Djimrangar Dadnadji en recevant le rapport de la CONAPOL.

 

La Commission a également constaté que 1.310 policiers ont été recrutés sur la base de remplacement numérique, dont 810 officiers et 500 gardiens de la paix. "Il appartiendra à la hiérarchie de décider de leur sort après la restitution du rapport", indique M. Chaïbo. Pour le chef du gouvernement tchadien, le remplacement numérique ne doit pas consister à remplacer la personne décédée avec son grade. "Le remplacement numérique a été banalisé et utilisé pour distribuer des grades. C'est inadmissible. On ne peut pas entrer dans la police en qualité de contrôleur général ou d'officier sans avoir été, au préalable, un policier", a-t-il insisté.

 

La CONAPOL a constaté 1.007 cas d'anomalies et d'irrégularités au sein des effectifs de la police tchadienne: faux diplômes, faux et usage de faux, incapacités physiques, etc. Elle a également déploré que des policiers affectés refusent de regagner leurs postes et préfèrent rester à N'Djaména, la capitale, pour gagner allégrement leur salaire, sans travailler.

 

Ainsi, à la Direction de la Sécurité Publique (DSP), seuls 600 des 1.200 policiers sont actifs sur le terrain, selon la Commission. Au Groupement Mobile d'Intervention de Police (GMIP, l' unité d'élite), sur 410 éléments, seuls 236 travaillent réellement. "II y a des policiers qui émargent dans différents départements et continuent encore à émarger sur la liste de la Police nationale. Ce qui fait qu'aujourd'hui, rien qu'au mois de février, le salaire est monté à 969.384.000 F CFA. Sur les 1.446 dégagés, la différence de l'argent reviendra à l'Etat. Pour les 1.310 recrutés sur la base de remplacement numérique, les dépenses annuelles sont chiffrées à 2, 196 milliards F CFA, soit 183,107 millions F CFA par mois", explique le président de la CONAPOL.

 

La Commission, dont les travaux ont coûté plus de 200 millions F CFA, recommande au gouvernement d'organiser, désormais, des concours, avec le niveau BEPCT (le brevet d'études du premier cycle secondaire) ou du baccalauréat pour l'entrée dans le corps de la Police nationale. "Après ce contrôle, une deuxième phase sera engagée pour un recadrage", a promis M. Dadnadji. Le chef du gouvernement tchadien s'est réjoui qu'après le renvoi et la mise à la retraite du millier des policiers, le gouvernement pourra recruter des jeunes qui sont actuellement en formation. C'est une police nationale assainie, relookée qui est redéployée depuis le week-end dernier dans les dix arrondissements de la capitale, N'Djaména, et sur l'étendue du territoire nationale. Certes débarrassée de ses brebis galeuses, elle devra également se départir d'une mauvaise réputation dont les Tchadiens dans leur majorité l'affublent à tort ou à raison: arnaqueuse, corrompue et inefficace.

 

"En l'absence des policiers, la pagaille a baissé d'un cran. Cela signifie qu'au sein de la police, il y a des indélicats, des complices avec les brigands", affirme Djékornondé Tapambaye, député. A l'instar de cet élu du peuple, les pouvoirs publics et les citoyens tchadiens ont unanimement constaté une baisse de l'insécurité et des accidents sur la voie publique. Même le président Déby Itno s'est étonné de ce "paradoxe" il y a deux semaines, en allant voir la CONAPOL à l'oeuvre. Ainsi, beaucoup de N'Djaménois, en l'occurrence les motocyclistes, regrettent déjà les "intérimaires de février" ( c'est-à-dire la police municipale, la gendarmerie et la garde nationale nomade), redoutant les tracasseries auxquelles les ont habitués ces policiers de retour.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 09:28

2620775.jpgLe président vénézuélien Hugo Chavez est décédé mardi à Caracas, à 58 ans, des suites d'un cancer après 14 années de pouvoir sans partage.  Il laisse son pays sous le choc et dans l'incertitude avant de nouvelles prévues dans les 30 jours. Les autorités ont décrété sept jours de deuil et des funérailles nationales sont prévues vendredi pour Hugo Chavez qui était aussi le chef de file de la gauche latino-américaine.

Nicolas Maduro au bord des larmes

Réduit au silence pendant une agonie de près de trois mois, l'ancien président vénézuélien avait préparé sa succession en chargeant son vice-président, Nicolas Maduro, d'assurer la transition et de se présenter comme candidat du parti socialiste au pouvoir pour d'éventuelles élections. «Nous allons être les dignes héritiers d'un géant», a assuré Nicolas Maduro, au bord des larmes. Il venait de déclarer, à la télévision: «Nous avons reçu l'information la plus éprouvante et la plus tragique que nous puissions annoncer à notre peuple. A 16h25 (21h55, heure de Paris) aujourd'hui 5 mars, est mort notre commandant président Hugo Chavez Frias après avoir combattu avec acharnement contre une maladie depuis près de deux ans».

Peu après l'annonce du décès de Hugo Chavez, la capitale a plongé dans un silence pesant. De nombreux commerces et l'ensemble des transports publics ont immédiatement cessé de fonctionner et des centaines de partisans du Comandante sont sortis dans la rue. Devant l'hôpital militaire de Caracas où il était soigné, plusieurs centaines de personnes ont improvisé une manifestation, brandissant des portraits du président et chantant des slogans à sa gloire.

Les opposants réclament un intérim du président de l'Assemblée nationale

A l'étranger, Brasilia (Brésil) a évoqué «la perte d'un ami», le président bolivien Evo Morales s'est dit «anéanti» alors que le président Barack Obama a exprimé son soutien aux Vénézuéliens et espéré des «relations constructives» à l'avenir. A Cuba, pays sous perfusion des pétro-dollars vénézuéliens, le gouvernement a décrété trois jours de deuil national. En Asie, les prix du pétrole se sont d'ailleurs appréciés mercredi alors que s'ouvre une période d'incertitude au Venezuela, principal producteur de brut sud-américain.

Le ministre des Affaires étrangères, Elias Jaua, a confirmé que Nicolas Maduro serait président pendant l'intérim et qu'un scrutin présidentiel serait organisé dans les 30 jours. Sur la transition, les interprétations de la Constitution divergent entre le gouvernement et la plupart des opposants, qui réclament un intérim du président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello et non du vice-président.

«Si le gouvernement a la capacité d'organiser les élections même avant un mois, il le fera, a estimé l'observateur politique Luis Vicente Leon. Le plus tôt sera le mieux, ils vont profiter électoralement de l'émotion provoquée par la mort du président», a-t-il renchéri.

Pour cette élection, Nicolas Maduro sera probablement opposé au gouverneur Henrique Capriles, 40 ans, battu par Hugo Chavez en octobre. Devant la presse, ce dernier a souligné que Chavez était pour lui un «adversaire» et non «un ennemi», avant d'appeler le gouvernement à respecter ses «devoirs constitutionnels».

Après avoir annoncé le décès du président, Nicolas Maduro a lancé plusieurs appels au calme et annoncé que l'armée et la police avaient été déployées dans le pays «pour accompagner et protéger notre peuple et garantir la paix».

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 09:31

Lettre-de-condoleances-473x651.pngNous vous proposons ici une copie de la lettre de condoléances adresser par le président François Hollande au président Idriss Deby Itno et aux familles des 23 soldats tchadiens morts au combat.

Les corps de nos soldats sont déjà arrivés à N’Djamena, des funérailles officielles suivront sous peu.



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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 21:14

photo_13613013430.jpg

Le président tchadien Idriss Déby Itno a procédé mardi à un remaniement ministériel, à peine un mois après la formation du nouveau gouvernement et la nomination du Premier ministre Djimrangar Dadnadji, a appris l'AFP de source officielle.


Six nouvelles personnalités dont une femme font leur entrée dans le nouveau gouvernement composé de 33 ministres et de neuf secrétaires d'Etat. Cette annonce intervient après le limogeage des deux ministres chargés de l'Intérieur, Bachir Ahmat Mahamat et Bachar Ali Souleyman, le 14 février.


En remplacement à ces postes-clés, Ali mahamat Zene Ali Fadel devient ministre de l'Interieur et de la sécurité tandis que Yokabdjim Mandigui est nommé à l'Aménagement du territoire et à la décentralisation. Autres portefeuilles importants, le ministère de l'Economie est confié à Issa Ali Taher, et le secrétariat d'Etat à la Santé publique revient à Mme Chamchal Houda Abakar Kadade.


Le Premier ministre Djimrangar Dadnadji, ancien directeur de cabinet du chef de l'Etat, nommé le 21 janvier après la démission d'Emmanuel Nadingar, est maintenu à son poste. Les remaniements au sein du gouvernement sont fréquents dans ce pays sahélien tenu d'une poigne de fer par le président Déby, au pouvoir depuis 1990.

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 17:04

1539757.jpgAprès la progression fulgurante des armées française et malienne, les groupes islamistes contre-attaquent dans la ville de Gao depuis vendredi 8 février. Un début de guérilla qui soulève le risque d'un enlisement de la France au Mali. André Bourgeot, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et spécialiste du pays, répond aux questions de francetv info.

Francetv info : Les derniers événements à Gao annoncent-ils un enlisement du conflit ?
André Bourgeot : La ville a toujours été stratégique pour le contrôle du nord du Mali. Et c’est l’endroit où le groupe islamiste Mujao [Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest] a toujours été le plus actif. Il n'est donc pas étonnant d'y rencontrer des poches de résistance. Attentats kamikazes, tirs isolés... Il n'y a rien de surprenant là-dedans. Les groupements terroristes utilisent régulièrement cette stratégie de harcèlement.Ces événements peuvent effectivement être le signe avant-coureur d’un enlisement. De plus, des éléments actuellement dormants apparaîtront sans doute lorsque les cellules terroristes le décideront. La conquête rapide du Nord-Mali n’a pas permis de sécuriser complètement la région. Du coup, des attentats de ce genre peuvent survenir aussi à Tombouctou ou à Kidal.

Laurent Fabius a annoncé, la semaine dernière, que l'armée envisageait un retrait dès le mois de mars. Cet objectif vous semble-t-il tenable ?
Cette annonce était curieuse. C'est assez surprenant d'offrir ainsi des informations à l’ennemi. Et cela semble entrer en contradiction avec les déclarations de François Hollande à Tombouctou, qui avait affirmé : "La France restera le temps qu’il faudra." Ce genre d’annonces n'est généralement pas sans conséquences. Il suffit de voir les répercussions des déclarations de l'Italien Romano Prodi [l’envoyé spécial de l’ONU au Sahel]. Il a déclaré, en novembre 2012, qu’une "action militaire dans le nord du Mali ne sera possible qu'en septembre 2013". Cette affirmation a poussé les islamistes à descendre rapidement vers le Sud. Et à provoquer l'intervention de la France.

 

Pensez-vous que l’armée malienne, aidée de la force africaine,  soit capable de prendre le relais dans un délai raisonnable ?
Pour l’heure, ce n’est pas possible. Il existe des problèmes d’organisation et de financement. La chaîne de commandement n’est pas restaurée et l’on a d'ailleurs vu des affrontements internes à l’armée malienne. Par ailleurs, des problèmes d’ordre politique subsistent. Le président Dioncounda Traoré assure la transition, mais il n’a pas été élu. Il a un problème d’autorité face à l’Assemblée nationale malienne, et pourtant il reste le chef des armées. Sera-t-il en mesure de prendre les décisions ? Il reste d’autres inconnus, comme le silence étonnant du capitaine Sanogo, le putschiste du 22 mars 2012. Il y a de quoi être très inquiet sur l'avenir du Mali.

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 01:00

ibni.jpg5ème ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION D'IBNI-OUMAR MAHAMAT SALEH, TÉMOIGNAGE PERSONNEL, par Acheikh Ibn-Oumar

 

«Ibni Oumar Mahamat Saleh, Ngarlejy Yorongar et Lol Mahamat Choua auraient été arrêtés» ! Quand RFI donna la nouvelle pour la première fois, je n’en mesurai pas encore la portée.

 

Comme beaucoup, j’étais persuadé que l’histoire du Tchad allait retenir ces dates des 2 et 3 février, principalement comme celles du second assaut spectaculaire de l’opposition politico militaire sur N’Djamena. Resté à Khartoum, pour causes de problèmes internes, alors que mes compagnons allaient à l’assaut du pouvoir, le plus important sur le moment, c’était de rester accroché au téléphone pour suivre l’évolution des opérations.

 

Ce n’est que plus tard, au fil des semaines, quand les indications s’accumulèrent progressivement pour nous infliger la tragique, l’inacceptable vérité : Ibni Oumar avait été enlevé à son domicile par les forces gouvernementales, sauvagement battu devant ses proches, jeté comme un sac, sur la plate-forme d’un véhicule militaire, puis assassiné; ce n’est que plus tard donc, que je réalisai que ce crime d’État allait s’imposer comme l’événement historique marquant de ce début février 2008, plus que l’épisode guerrier. «Ibni »,c’était un ami de jeunesse, un compagnon de lutte, un collègue de travail ; mais pour beaucoup de camarades de notre génération, celle qui fut au collège au lendemain de l'indépendance, et trouva -politiquement- son «Chemin de Damas» dans le mouvement étudiant des années 70, sous les régimes Tombalbaye et Malloum, Ibni c'était tout cela, mais bien plus que tout cela : une part de nous même ; la part la plus fraîche, la plus authentique et la plus précieuse de nous-mêmes.

 

Une bonne tranche de ma vie personnelle et militante, les étapes les plus significatives de ma prise de conscience, ma formation politique, mes engagements pour toute une existence, sont intimement imbriqués à ceux d'Ibni, avec, il faut le dire des phases de fusion mais aussi de partition.

 

Sa disparition aussi brutale, aussi lâche (et encore inexpliquée par maints aspects), il y a cinq ans maintenant est, pour nous tous, ses amis de jeunesse, ses vieux compagnons de lutte, un traumatisme personnel, avant d'être l'événement politique de portée nationale et internationale qu'il est pour le public. C’est un point de bascule dans nos vies particulières, comme une transgression incestueuse, dont nous devons porter les effets ravageurs pour le restant de nos jours. Notre première rencontre.

 

C'était durant l’année 1969. J'étais en terminale au lycée Félix Éboué de N'Djamena. Il y avait le championnat annuel d'athlétisme du Tchad. Les concurrents étaient essentiellement des collégiens et lycéens de toutes les régions. Cet événement était une occasion pour les jeunes des différents établissements de découvrir la capitale et de faire connaissance avec leurs collègues des autres parties du pays. L'école jouait encore son rôle de creuset national et de lieu de brassage transrégional et trans-ethnique. Tous ceux qui étaient au collège, jusqu’au début des années 70 vous le diront : on ne connaissait à l’époque ni Nord, ni Sud, ni ethnies, régions, ni religions. Ibni était dans le groupe d'Abéché. Il concourrait pour l’épreuve du saut en hauteur, ainsi que son grand frère Mahamat. Il finit dans les tous premiers. C'était un grand sportif. Quand il vint à Orléans pour ses études universitaires, il eut à participer aux championnats régionaux, mais malheureusement, Il arrêta très rapidement un parcours de sportif amateur qui l'aurait mené assez loin.

 

Nous nous sommes rencontrés chez un notable de sa région d'origine (Biltine), à l'occasion d'un rassemblement familial dont je ne me rappelle plus l'objet (baptême probablement).Au cours des présentations un ami plaisanta : « Attention, vous avez, à ma gauche Ibn Oumar le matheux, à ne pas confondre avec à ma droite, Ibni-i-i Oumar le matheux ». Cette ressemblance de noms et la similitude des parcours, jusqu’à la participation dans le même gouvernement, fut la source de beaucoup de plaisanteries et aussi de confusions moins drôles. (« Je vous présente notre ami tchadien Acheikh Ibn-Oumar », « Ah bon, c’est lui ? Il a été libéré finalement ? »).Plus d’une fois j’ai eu à expliquer qu’Ibni et moi avons été baptisés d’après le même personnage : le Cheikh Ibn Oumar al-Tidjani (petit-fils du Cheikh Ahmad al Tidjani, le fondateur de la confrérie). Sur son chemin vers le pèlerinage à la Mecque, il avait fait deux passages retentissants au Tchad et au Soudan, et beaucoup d’enfants nés entre 1949 et 1953 avaient été baptisés de son nom, en son honneur ; comme par exemple le parlementaire et hommes d’affaires soudanais Sheikh Ibn Umar Yusuf Idriss, assassiné à N’Djamena, en 2003.

 

Le père d’Ibni, Alhadj Mahamat Saleh Yakoub, était un fervent tidjaniste et la famille était réputée descendre du Cheikh Abdalkarim Djameh, qui renversa la dynastie toundjour et fonda la dynastie royale « abbassiyé » du Ouaddaï, au début du 17è siècle.

 

Pour revenir à cette première rencontre avec Ibni, ce qui m'avait frappé d'emblée, c'était son silence. Il parlait très peu, et quand il le faisait, n’élevait jamais la voix. En même temps, il se dégageait de son silence, de sa voix très douce, presque chuchotante, de ses gestes lents, une espèce de force, de sérénité même, qui vous contaminait tout de suite.

 

Au fil de sa maturation sociale et politique, ce caractère devait s'affirmer

progressivement, comme le secret de son charisme atypique : une intelligence et une intégrité exceptionnelles, enveloppées dans un « minimalisme » langagier, gestuel et même vestimentaire.

 

Économie des moyens, sobriété, discrétion, c'était les traits essentiels de sa personnalité dans tous les aspects de sa vie : en famille, au travail, dans les débats politiques, dans les loisirs…C'était comme si le mathématicien qu'il était, se concentrait sur les données

essentielles et écartait tous les artifices et décors. Ils étaient quatre à m'avoir particulièrement marqué par ce type de personnalité dense et modeste à la fois : Ibni lui-même, et les défunts Dr Noukouri Goukouni, Nadji Bassiguet, et Ousman Gam.

 

Le mouvement étudiant en France. Mais nous ne nous sommes vraiment connus qu'en France, à partir de 1970. A l'époque, nous étions moins de deux cents étudiants tchadiens sur tout le territoire français, et formions une colonie compacte. L'association estudiantine (voir note en fin de doc.) regroupait la grande majorité des compatriotes, et les réunions, congrès, conférences-débats, meetings de soutien aux mouvements de libération en Afrique (colonies portugaises, Afrique du sud) et ailleurs (Viêt-Nam, Palestine, Amérique Latine etc.), étaient organisés régulièrement avec d’autres groupes africains ou français.

 

Dans ces années 70, les milieux universitaires, dans le monde entier, étaient largement sous l'influence des idées révolutionnaires, dans la foulée des révoltes étudiantes de mai 1968; et l'idéologie marxiste, dans ses différentes variantes, était le cadre intellectuel de la réflexion et de l'engagement, même chez ceux qui ne s'en réclamaient pas ouvertement.

 

Le Frolinat qui était encore un ensemble quasi homogène présentant toutes les apparences d'un mouvement de guérilla révolutionnaire tiers-mondiste, s'imposa rapidement comme notre référence, en termes d'engagement. Après le congrès de décembre 1971, l’ASETF, sous la présidence du défunt Pierre Modingaral, adopta une résolution solennelle de reconnaissance du Frolinat ; en tant qu « ’incarnation des aspirations populaires ». Ironie du sort, notre camarade Modingaral fut tué par les FAN pendant les événements de février 1979. Toutefois entre la prise de conscience et l'engagement pratique il y avait une certaine gradation.

 

A l'association estudiantine, en tant qu'"organisation de masse", incombait la tâche de la sensibilisation et de la formation politique. Le travail de popularisation des luttes révolutionnaires au sein de l’opinion et de solidarité avec les peuples opprimés, était plutôt la mission des groupes de sympathisants français tiers-mondistes, appuyés par nous. Dans la multitude des comités de soutien, centres d’études, etc. à vocation tiers-mondiste, il faut mentionner, une association spécifiquement dédiée au soutien à la lutte du Frolinat, le GIT (Groupe Information Tchad), créé à l’initiative du Dr Jacques Guidée. Ce dernier habitait à Orléans comme Ibni et animait au départ un réseau de soutien au front POLISARIO. Notre ami Guy Labertit était parmi les principaux animateurs du GIT.

 

Les conférences, meetings, etc. étaient tenus régulièrement, en particulier pour commémorer la création du Frolinat ( du 22 juin 1966) et la mort du fondateur Ibrahim Abatcha (18 février 1968) dont les posters ornaient les murs de toutes les chambres . Quant à l'engagement organique, l'adhésion au mouvement révolutionnaire proprement dite, cela vint un peu plus tard, de façon clandestine, à travers des réseaux cloisonnés, constitués sur la base de la proximité géographique et des affinités personnelles.

 

Alors que les « débats idéologiques» enflammaient toutes les retrouvailles, Ibni se distinguait par un engouement très limité pour les joutes orales. Ses interventions étaient rares, calmes, simples, sans recherche d’effet oratoire, mais faisaient immanquablement mouche. De fait, il ne se « lâchait » réellement que dans les tâches pratiques : préparer et coller des affiches, organiser les collectes, les projections de documentaires sur les mouvements révolutionnaires, rédaction et distribution de brochures, etc.

 

Parmi les ténors du révolutionnarisme estudiantin, émergeaient déjà les futurs chefs d’État Alpha Condé et Laurent Gbagbo, et avec ce dernier surtout, Ibni, avait tissé de solides liens.

 

La brève expérience du "terrain" Frolinat en rentrant au Tchad, à la fin de leurs études, les camarades devaient rejoindre les cellules clandestines du Frolinat, d'autres avaient essayé de créer des groupes ex nihilo. Ceux qui étaient « grillés » et qui craignaient pour leur sécurité avaient décidé de ne pas renter au pays et/ou de rejoindre les maquis. Les frères Adoum Yacoub, puis feu Mahamat Ali Younousmi (dit « Jackson ») puis moi-même (1977), furent les premiers à aller sur le terrain, via la Libye, qui servait déjà de base arrière. Ici, je dois ouvrir une parenthèse, c'est celle de la constitution d'un groupe autonome clandestin au sein du Frolinat, sous l'appellation de GMC (Groupe Mahamat Camara). Dans le noyau initial de concertation où fut élaborée l’idée de la création du GMC, le choix d’Ibni comme premier coordinateur, s’imposa spontanément et unanimement comme une chose évidente. Le GMC se ramifia dans les autres pays, surtout en URSS et au Congo-Brazza, par des cellules clandestines, très cloisonnées, dont les membres ne se connaissaient pas. Nous avions préféré ce groupe autonome au sein du Frolinat, par ce que nous avions des réserves par rapport à la direction centrale du mouvement incarné par le Dr Abba Siddick. Notre camarade Adoum Yacoub qui était parti, en 1973, se mettre à la disposition de la direction à Alger où était le principal bureau extérieur, dut démissionner, en protestation contre des incidents graves survenus au sein de combattants dans l’Ennedi, et revenir précipitamment en France.

 

Par une espèce d’omerta qui ne se justifie plus aujourd'hui, les membres du GMC n'ont jamais voulu parler de cette expérience, prolongeant l'esprit de clandestinité révolutionnaire originel. La seule mention publique fut celle d’un article paru en 2009, sur le site "bololo.net"(certainement rédigé par le Dr Mamouth Nahor) sous le titre: "Ibni Oumar Mahamat Saleh et le Groupe Mahamat Camara ou GMC". Le site Bololo.net a fermé depuis, mais l'article est encore consultable sur :

 

http://www.tchadenligne.com/article-34861741.html

 

Ibni et d'autres camarades (feu Nadji Bassiguet et Manassé Guealbaye) nous rejoignirent en 1978. Entretemps le Frolinat avait pris la ville de Faya-Largeau et Fada, « libérant » d'un coup tout le territoire du BET (mars 1978). Malheureusement au moment où ces derniers devaient franchir la frontière tchadolibyenne, les affrontements extrêmement violents éclatèrent au sein du Frolinat, sur fond d'antagonisme tribal gorane/arabe.Les camarades Ibni, Nadi et Manassé ont failli tomber dans une embuscade dans la région d’Ounianga et ont dû rebrousser chemin vers Koufra. Puis finalement retournèrent en France, assez déstabilisés par ces déchirements.

 

A partir de là, nos chemins divergèrent quelque peu. Ibni et les autres camarades choisirent l'exile, nous autres décidâmes de continuer à rester au maquis malgré les fissures dans le mouvement, et le cours assez décevant que commençait à prendre la lutte du Frolinat qui atteignit son paroxysme avec le fractionnement du Tchad en "tendances politico-militaires". Leur récit jeta un certain froid sur l'enthousiasme révolutionnaire pro-Frolinat dans le mouvement étudiant, lequel était déjà assez ébranlé par la fracture antérieure, celle entre les mouvances Goukouni et Habré (fin 1977), par la réunification précipitée et confuse au congrès de Faya qui écarta définitivement le Dr Abba Siddick au profit du Goukouni Weddeye, et surtout par la prééminence croissante de la Libye de Kadhafi.

 

Ainsi, l’ASETF décida de retirer son soutien au Frolinat, malgré la résistance du bureau présidé par le Dr Fidel Moungar qui fut en minorité et remplacé par celui de Bedoumra Kordjé .

 

A partir de cette période (1978), nos rapports politiques s'étaient distendus, mais nos liens personnels étaient maintenus par le courrier et les rencontres au cours de voyages. Nous nous concertions sur tous les aspects de l'évolution politique, moimême et les autres collègues qui étions restés dans "les Frolinats", et lui en tant qu'observateur plus que concerné ; concertation naturelle, dans la mesure où, malgré les positionnements conjoncturels divergents, nous partagions toujours l'idéologie révolutionnaire, le même cadre d’analyse et la même vision pour le futur : un régime progressiste et populaire au Tchad.

 

L'exile, puis le retour pays, sous le régime Habré

 

Pendant la période trouble qui marqua le Tchad à partir de la guerre civile de février 1979, puis la prise de pouvoir par Hissène Habré, Ibni ne pouvant renter au s’installa en Algérie (1979-1980) puis au Niger (1980-1985), comme prof de maths à l'université Abdou Moumouni de Niamey avant de répondre à l'appel à l’appel du président autoproclamé Hissène Habré. Il rentra au Tchad en 1985. Moi-même, après avoir guerroyé contre le pouvoir de Habré dans le cadre du GUNT, du néo-GUNT et du CDR, fit le même chemin, après l’Accord de Bagdad du 29 novembre 1988, signé, pour le gouvernement tchadien, par feu Brahim Mahamat Itno.

 

Donc, ce fut une autre phase de notre compagnonnage, en tant que ministres dans le même gouvernement (mars 1989 - décembre 1990). Quand je le rejoignis dans le gouvernement, en tant que ministre des Affaires étrangères, il était ministre de l'enseignement supérieur. Et, après la disparition tragique de notre collègue Mahamat Soumaïla, dans l'explosion de l'avion DC10 d'UTA, au dessus du Niger, en septembre 1989, il remplaça ce dernier à la tête du ministère du Plan.

 

Notre complicité d'antan, qui avait très bien résisté au temps et aux différences des parcours, ainsi que l'imbrication des dossiers entre nos deux départements ministériels, nous avaient amenés tout naturellement à développer des rapports de travail denses et harmonieux. La mission principale du ministre du Plan, n’étant pas tant la planification proprement dite que la mobilisation des organismes et pays partenaires en développement, beaucoup de dossiers et de missions, liés à la Coopération internationale, sollicitaient une « cogestion », souvent problématique,entre les deux ministères.

 

La période MPS

 

L'arrivée du MPS en décembre 1990, modifia un peu la configuration. L'instauration du multipartisme, l'amena à fonder le parti PLD, alors que de mon côté, je ne voyais pas l’opportunité de m’engager dans cette phase de multipartisme. Cependant, j'ai suivi de près les différentes phases de l'évolution initiale du PLD, et tout en n'appartenant à aucun parti, je me considérais comme sympathisant, et j'étais associé à la concertation et aux discussions très vives à l'époque sur les différentes questions liées à l'organisation interne du parti naissant et son positionnement tactique.

 

En fait, j’étais directement impliqué dans la phase de gestation. Quand les partis commencèrent à essaimer, à partir de 1991, beaucoup de cadres, dont Ibni et moi même, pensaient qu’il fallait éviter de se précipiter dans cette voie politicienne, mais commencer par former un groupe de réflexion pour canaliser le maximum d’énergies intellectuelles sur une base élargie.

 

C’est ainsi que fut mis sur pied le « Forum pour le Développement ».Après des réunions préparatoires qui regroupèrent quelque trois cent cadres, je fus nommé ambassadeur aux USA (1992). Au cours d’une mission d’Ibni auprès de la Banque mondiale et du FMI à Washington, il m’informa que beaucoup de membres du « Forum » s’étaient démobilisés, et que le noyau restant avait décidé d’abandonner la voie du groupe de réflexion que nous avions choisie au départ, pour se muer en parti politique. Quand je revins au Tchad, pour assister à la Conférence nationale (CNS), en

 

janvier 1993, le PLD avait déjà été formé. La suite de son parcours politique en tant que chef de parti, candidat aux présidentielles, ses entrées et sorties du gouvernement, son rôle de coordinateur de la CPDC, jusqu'à cette fatidique soirée du 03 février 2008, est assez connue, et je n'ai pas à m'y étaler dans le cadre de ce témoignage à tonalité personnelle.

 

Il est indéniable que le bilan critique de l’action politique de notre génération reste à faire. Pour ma part, ayant été sur le devant de la scène à l’époque de la guerre inter tendances, puis sous le gouvernement Habré et enfin celui de Déby Itno, je suis tenu à un devoir d’explication, d’autocritique, voire de contrition. Mutis mutandis, cela concerne aussi Ibni : l’hommage légitime qui lui est dû, la « sanctification » politique de son personnage, ne doit empêcher un jugement de ses choix tactiques et ses éventuelles erreurs, particulièrement en tant que chef de parti.

 

Refuser la seconde mort d'IBNI

 

La mort physique est la conclusion normale de chaque existence. Cependant, elle nous paraît toujours injuste et prématurée, même quand elle intervient de façon naturelle, à un âge très avancé. Dans le cas d'Ibni, la mort l'a grandi. Ses qualités humaines, scientifiques et politiques ont été comme révélées par le vide qu'il a laissé. Son martyre est devenu l'emblème de tous les assassinats politiques au Tchad. La date de sa disparition (03 février) est en train de devenir une référence pour rendre hommage, au-delà de sa personne, à toutes les victimes des assassinats politiques au Tchad : Me Joseph Behidi, Bichara Digui, Mamadou Bisso, Moïse Ketté, Abbas Koty, pour ne citer que ceux-là.

 

Aussi, son image est en train de s'installer dans le panthéon tchadien comme le modèle même de l'intellectuel compétent et consciencieux, et du leader politique intègre, patriote ; une référence, un modèle pour la génération montante. C'est là que le régime réalise qu'en le tuant, il l'a rendu encore plus grand, plus mobilisateur, qu’en le tuant il l’a rendu plus vivant !

 

Au lieu que cela les amène à se rendre compte de la gravité de leur faute, et d'essayer de réparer ce qui peut l'être, les tenants du pouvoir, sont obsédés par la désir de tuer le symbole, après avoir tué la personne physique.
 

A cette occasion, je ne m’empêcher de penser à un autre grand martyr de la cause tchadienne, le Dr Outel Bono, assassiné en Paris, en août 1973, par un ex-agent français très probablement pour le compte du régime Tombalbaye; le parcours et la personnalité de ces deux grands fils du Tchad présentent beaucoup de similitude. Les deux principaux moyens pour tenter de tuer le symbole Ibni, c'est d'abord d'enterrer l'enquête, en espérant qu'avec le temps, l'oubli va s'installer, et ensuite de tenter de brouiller la nature humaniste, pacifique et laïque de son message, afin de discréditer son héritage politique.

 

Nous ne devons pas nous rendre complice de cette seconde tentative d'assassinat. Et pour ce faire, nous devons:

*Lutter contre l'oubli.

*Militer pour que le pouvoir - Reconnaisse sa responsabilité, établie par la commission d'enquête dans  son rapport depuis juillet 2008,

- Remette sa dépouille pour que sa famille fasse son travail de deuil, et 

- Prenne des mesures symboliques de reconnaissance et d'hommage. 

*Faire vivre son héritage politique, en popularisant ses principes et ses idéaux. 

*Lutter jour et nuit pour réaliser son rêve d'un Tchad débarrassé du  tribalisme, du confessionnalisme, de l'enrichissement illicite et de la confiscation du pouvoir. 

(Première publication : 31 janvier sur : Sahel21, le blog personnel d'Acheikh Ibn-Oumar)

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