Tout a commencé mercredi lorsque des soldats se sont mutinés pour réclamer plus de moyens pour la guerre contre les rebelles dans le Nord, immense région désertique également en proie à des activités de groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Jeudi, les mutins ont annoncé avoir mis "fin au régime incompétent" du président Touré. Ils ont décrété la dissolution de "toutes les institutions". Ils ont fermé les frontières "jusqu'à nouvel ordre" et invité les fonctionnaires à reprendre le travail mardi 27 mars.
Plusieurs tués
Dans les combats avec la garde présidentielle près de Koulouba, un mutin a été tué mercredi, selon une source militaire, alors qu'Amnesty International a recensé trois personnes tuées par balles. En deux jours, environ 40 blessés, dont "trois à quatre civils", la plupart touchés par des balles perdues, ont été hospitalisés Plusieurs personnes ont été arrêtées, dont des membres du gouvernement Touré et des chefs militaires loyalistes à Gao, selon des sources concordantes. Jeudi soir, les putschistes semblaient peiner à contrôler des auteurs de saccages et de pillages. Au siège de la radio-télévision publique par exemple, "il ne reste plus une seule caméra, des soldats ont emporté divers biens publics et privés", selon des employés.
Condamnations
L'annonce du coup d'Etat a suscité à l'étranger une vague de condamnations, ouvrant la voie à des sanctions contre le Mali. A New York, les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé au "rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement démocratiquement élu", dans une déclaration lue par l'ambassadeur britannique à l'ONU.La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont annoncé qu'elles suspendaient leur aide au Mali.