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Tchad, Berceau De L'humanité

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 10:02

photo_1355249171304-3-1.jpgUne peine de trois ans de prison dont deux ferme, assortie d'un mandat d'arrêt, a été requise mardi à l'encontre du président de l'Arche de Zoé Eric Breteau et de sa compagne Emilie Lelouch, qui avaient tenté en 2007 d?exfiltrer du Tchad 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour.Actuellement en Afrique du Sud, les deux principaux prévenus ne se sont pas présentés à leur procès devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont poursuivis pour escroquerie au préjudice de familles d'accueil et de certains bénévoles de l'association, exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption et aide à l'entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière. Ce dernier délit est passible d'une peine de 10 ans de prison.

 

Dans son réquisitoire, la procureur Anne Coquet les a décrits comme des "pompiers pyromanes", "épris de solutions miracle". Ils avaient été arrêtés en octobre 2007 alors qu'ils s'apprêtaient à embarquer dans un avion vers la France avec des enfants affublés de faux bandages et de pansements. Avec quatre bénévoles participant à cette opération, ils avaient été condamnés au Tchad à huit ans de travaux forcés pour tentative d'enlèvement d'enfants, peine commuée en années de prison en France, avant d'être graciés par le régime tchadien fin mars 2008. Contre les "intermédiaires" Christophe Letien, membre de l'association resté en France, et le médecin Philippe Van Winkelberg, des peines de 18 mois avec sursis et un an de prison avec sursis ont été requises.

 

La représentante du ministère public a requis huit mois de prison avec sursis contre le logisticien Alain Péligat et la journaliste Marie-Agnès Pelleran. Une amende de 700.000 euros a été demandée contre l'association, poursuivie en tant que personne morale, ainsi que sa dissolution.

 

Désastre annoncé

La magistrate est revenue sur l'illégalité de l'opération menée en dépit des avertissements adressés à Eric Breteau par le ministère des Affaires étrangères et la brigade de protection des mineurs. La "chronique d'un désastre annoncé", a-t-elle résumé, évoquant notamment l'amateurisme qui régnait dans le processus de sélection des enfants. Selon plusieurs ONG, la plupart étaient tchadiens et n'étaient pas orphelins. Si l'association présentait l'opération comme un accueil d'urgence d'enfants, la magistrate a souligné que c'était bien une "véritable rhétorique de l'adoption" qui avait été adressée aux familles.

 

Selon la magistrate, Eric Breteau et Emilie Lelouch ont "surfé sur un désir d'enfant inassouvi", estimant qu'une "notion d'achat d'enfants" apparaissait dans cette affaire. L'accueil était conditionné au versement de 1.400 euros, montant ensuite porté à 2.200 euros, pour financer l'opération. Selon Mme Coquet, plus que les deux responsables de l'association, le grand absent dans cette affaire est "l'intérêt de l'enfant". "L'enfant est considéré comme un objet de convoitise", "une marchandise", a-t-elle déploré. Dans l'après-midi, les avocats des familles parties civiles, une minorité parmi les candidats à l'accueil, se sont succédé à la barre, réclamant pour certains 20.000 euros de dommages et intérêts.

 

Le pompier Dominique Aubry et l?infirmière Nadia Merimi, qui avaient participé à l'opération et sont aujourd'hui parties civiles ont demandé chacun 100.000 euros. Condamnés au Tchad, ils estiment avoir été trompés et sont selon leur avocat des "gueules cassées de l'humanitaire" qui restent très marqués par cette affaire. Le procès doit s'achever mercredi, après les plaidoiries de la défense. Le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré.

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