La suspension des communales
« Le pouvoir a peur des communales » titre N’Djaména Bi-Hebdo du 26 septembre 2011 qui cite ainsi les propos du leader de l’opposition Saleh Kebzabo. Dans un point de presse organisé à son domicile, M. Saleh Kebzabo s’est prononcé sur l’arrêt de la Cour Suprême ordonnant la suspension des élections communales prévues pour le 27 novembre 2011. Pour lui, c’est un subterfuge judiciaire que le pouvoir utilise pour décaler les communales parce que le MPS et ses alliés ne sont pas prêts à aller aux élections, rapporte le journal.
« L’opposition fustige le report de l’élection communale » y va de son côté l’hebdomadaire l’Observateur du 28 septembre. Réunie en plénière le 22 septembre dernier, les partis politiques membres de la Coordination pour le Défense de la Constitution (CPDC), trouvent cette décision de la Cour suprême inopportune et remarquablement politique. Pour eux, cet arrêt bloque un processus électoral obtenu au prix de moult sacrifices, rapporte le journal. Pour sa part Notre Temps du 27 septembre titre en sa Une : « La CPDC proteste ». Pour M. Saleh Kebzabo, leader de l’opposition, « la suspension des communales est un coup de grâce au processus initié par l’accord du 13 août 2007 », rapporte le journal. La CPDC, insiste sur l’urgence pour la CENI de reconsidérer la situation, sinon elle sera obligée de prendre des initiatives qui s’imposent. Par contre, pour l’avocat de l’association des maires, Me Alain Kagonbé, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a violé le sacré principe d’égalité de chance des citoyens devant la loi. La date du 27 novembre 2011 arrêtée par la CENI ne respecte pas les dispositions de la loi sur les statuts des communes rurales qui permet aux candidats exerçant des fonctions publiques de démissionner six mois avant le scrutin, argumente-t-il.
« On n’a peur de rien du tout », répond le député Moussa Kadam, chef de la majorité parlementaire dans une interview accordée à N’Djaména Bi-Hebdo du 02 octobre 2011. Dans ce pays, on fait vite de raccourcis, une association de maires actuellement en fonction a demandé à la Cour Suprême la suspension du calendrier des communales pour leur permettre de se représenter. C’est une association dotée de la personnalité morale qui a le droit d’ester en justice. Si l’opposition était structurée, elle aurait pu participer à une plaidoirie contradictoire, or ce n’est pas le cas, défend-t-il. Pour lui enfin, la majorité est prête à aller aux communales, quitte à respecter les lois du pays, rapporte le journal.
« Où la CENI donne des leçons à la Cour Suprême » informe N’Djaména Bi-Hebdo du 02 octobre 2011. Le président de la CENI est déboussolé car, après moult tractations avec la classe politique pour s’accorder sur le chronogramme des communales, la Cour Suprême qui était étroitement associée à la détermination du chronogramme le surprend, rapporte le journal. Le président de la CENI explique que le projet du chronogramme a été envoyé à la Cour suprême, organe chargé du contentieux des élections communales et de la proclamation des résultats définitifs. En retour, elle a transmis à la CENI les commentaires et observations sans évoquer que le chronogramme est en violation d’une quelconque disposition de la loi sur les inéligibilités. Pour lui, ce revirement spectaculaire des juges de la chambre administrative de la plus haute juridiction du pays est troublant, ajoute le journal. Les yeux sont rivés sur le Palais rose, un autre consensus, afin de boucler ce long et périlleux cycle électoral enclenché depuis 4 ans, conclut le journal.
L’Adoption du collectif budgétaire
« Les élus adoptent le collectif budgétaire » titre la Une du quotidien Le Progrès du 27 septembre 2011. Les députés réunis en 3ème session extraordinaire ont adopté par 148 voix pour et 17 contre et 3 abstentions, le projet de loi de finances rectificative. L’introduction de ce projet de loi se justifie par la prise en compte des évaluations révisées des ressources de l’Etat pour rapprocher les écarts constatés entre les prévisions et les recettes effectivement encaissées. Le projet de collectif 2011 porte à 1 572, 482 milliards FCFA (contre 1 170 191 milliards dans la loi des finances), soit une hausse de 402,291 milliards FCFA. Les prévisions de dépenses sont projetées à 1 572 482 milliards (contre 1 263 727 FCFA), soit une hausse de 308,755 milliards, rapporte le journal.
Le secrétaire d’Etat aux finances et au budget justifie le collectif budgétaire 2011, entre autres, par la prise en compte du paiement des recettes perçues au titre du permis H, la nécessité de crédits supplémentaires pour faire face aux conséquences de la crise libyenne, et des charges générées pour l’installation des départements ministériels nouvellement créées ainsi que la prise en compte de la représentation nationale occasionnée par son règlement intérieur, dévoile notre confrère. « A quoi jouent nos élus ? » s’interroge N’Djaména Bi-Hebdo du 02 octobre 2011. Pour ce journal, malgré son caractère irréaliste et ses prévisions irréelles, le projet de collectif budgétaire 2011 a été adopté sans surprise par les élus du peuple.
Le drame de Matta Léré
« Drame de Matta, entre suspicion et vérité », alerte N’Djaména Bi-Hebdo du 26 septembre 2011. Impliqués depuis de nombreuses années dans les prises d’otages des enfants contre rançons, le chef de village de Matta (Mayo Kebbi Ouest) et quatre complices sont tués par la population. L’intervention de la gendarmerie a fait neuf morts et de nombreux blessés.
« Lac Léré : des villageois assassinent leur chef et ses notables » publie pour sa part l’hebdomadaire Le Temps du 28 septembre 2011. Le chef de gouvernement, Emmanuel Nadingar, a déclaré dans un point de presse, que les dispositions sont prises pour faire la lumière sur cet assassinat et ramener le calme dans la localité, rapporte notre confrère.
« Un assassinat vide Matta Léré de sa population » informe Notre Temps du 27 octobre 2011 qui cite le député Saleh Kebzabo. Selon le journal, après le drame ayant causé la mort de 13 personnes, la population de Matta-Léré, paniquée, s’est déportée au Cameroun voisin, citant le député de retour d’une mission dans sa circonscription électorale.
Grognes sociales
« L’UST menace de débrayer » pour non adoption des grilles salariales révisées annonce Le Temps du 28 septembre 2011. Dans un communiqué publié le 26 septembre, M. Adja François, secrétaire général de l’Union des Syndicats du Tchad (UST) somme le gouvernement de « tout faire dans la période allant du 4 au 20 octobre 2011 pour adopter les conclusions des travaux des commissions chargées de réviser les grilles salariales des secteurs public et privé ». Passé ce délai, l’UST entreprendra des actions multiples et légales pour emmener le gouvernement à respecter ses engagements, rapporte le journal.
« Le personnel de la CNPS suspend son préavis de grève », annonce Le Progrès du 27 septembre 2011. Réunis en Assemblée générale à la bourse du travail de N’Djaména, les membres du personnel de la Caisse Nationale et de la Prévoyance Sociale (CNPS) ont décidé unanimement de suspendre leur préavis de grève jusqu’au 30 septembre car, le comptable muté planton est réhabilité. Le personnel revendique, en plus, un climat sain avec la hiérarchie pour travailler. « Un ultimatum au DG », annonce L’Observateur du 28 septembre. Pour le journal, certains agents ont demandé lors de cette assemblée générale, le départ de leur directeur général eu égard aux mauvais traitements qu’il inflige à son personnel, écrit le journal.