Association Vannes-Abéché: Dix jours pour électrifier un dispensaire au Tchad

Une délégation de l'association Vannes-Abéché rentre du Ouaddaï. Sur place, elle a réalisé l'électrification DL;de salles de soins et d'accouchement, avec des panneaux photovoltaïques.  En cette fin janvier-début février, la sécheresse est arrivée plus tôt que prévu au Tchad. A la mi-journée, le thermomètre affiche 42 ou 43 degrés à Abéché (150 000 habitants), la capitale du Ouaddaï, entourée d'une « grande plage » sans la mer, à 900 km au nord-est de N'Djamena, la capitale. En plein Sahel, aux portes du Darfour et du Soudan.

C'est ici que, depuis 26 ans, l'association Vannes-Abéché, « bras armé » de Vannes agglo, apporte son soutien à la population, l'une des plus démunies de la planète. En escale à N'Djamena, avant de rejoindre Abéché par avion militaire (1), la délégation vannetaise a été reçue par l'ambassadeur de France, Michel Reveyrand de Menthon.

« Vos actions depuis 1985 : bibliothèque, dispensaire, aide aux enfants des rues, creusement de puits... sont un exemple de ce qu'il convient de développer dans d'autres villes du Tchad », a souligné le diplomate. Il s'est également « félicité » du protocole d'accord de coopération décentralisée, signé en 2010, entre la région du Ouaddaï et la communauté d'agglomération du pays de Vannes, sous l'égide du ministère des Affaires étrangères.

Dans les bagages, l'électrification en kit

Pour cette mission, l'association vannetaise n'est pas venue les mains vides : 3,7 tonnes de matériel ! A savoir tous les composants nécessaires à l'électrification du dispensaire « Louis-Pasteur », à l'aide de panneaux photovoltaïques. La conclusion de trois années d'efforts pour réunir le financement nécessaire (63 000 €), avec l'aide des étudiants en BTS électrotechnique du lycée Saint-Joseph de Vannes. Ces derniers ont, en effet, étudié et concrétisé le projet, livré sur place en kit. Dans les bagages, également, vingt-trois cantines de livres, de médicaments, de matériel médical, de fournitures scolaires.

La délégation vannetaise, avec le savoir-faire d'une entreprise locale, a coordonné l'électrification de A à Z du dispensaire. Premier boulot : l'installation des vingt-quatre batteries, de 41 kg l'unité ; puis la pose du tableau général de commandes ; les raccordements divers et variés ; l'installation des éclairages et des brasseurs d'air des frigos, pour les médicaments, dans les différentes salles de soins et d'accouchement.

Émotion

Et pour finir, la fixation des huit panneaux photovoltaïques sur le toit du bâtiment. En plein cagnard, en une dizaine de jours, sans pour autant suspendre l'activité du dispensaire, accueillant quotidiennement quatre- DL;vingts personnes !

Le matin du départ de la délégation, le chef électricien a enclenché le système de mise en marche. En même temps que la lumière, le visage de l'infirmier en chef s'est illuminé. Voilà des années qu'il attendait ça. « Merci Vannes-Abéché », a-t-il lâché, visiblement très ému.

Déjà, d'autres projets attendent l'association. Le gouverneur du Ouaddaï n'a pas manqué de soumettre une liste longue comme le bras. Avec, en priorité, le développement du réseau d'eau potable, dont l'insuffisance est amplifiée en cette période de forte sécheresse.

Francis SALAÜN

Source: http://www.ouest-france.fr/