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Tchad, Berceau De L'humanité

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 08:38

SIGE_3974053_1_apx_470_.jpgIls sont une petite vingtaine, agglutinés autour de la voiture, à deux pas de la place Tahrir. Certains debout, d'autres assis par terre, d'autres encore sur leurs motocyclettes.  Tous tendent l'oreille, littéralement, vers le poste de radio, pour écouter le chef de la commission électorale. « Mohamed Morsi est élu président de la République », énonce finalement le juge, après un long discours. Une clameur s'élève de la place Tahrir : c'est l'explosion de joie, les klaxons se mêlent aux youyous.

 

« Dieu soit loué ! La révolution a gagné ! » crie Sarhan, une mère de famille de 40 ans, qui ne porte pas le voile. « L'Égypte est libre, l'Égypte est libre ! » hurle-t-elle, tombant en larmes dans les bras de son mari. Puis elle se reprend : « Je sais, ce n'est qu'une étape, mais c'est déjà une victoire contre le pouvoir militaire. Je ne partage pas du tout les idées des Frères musulmans. Mais Ahmed Chafiq au pouvoir, après tout ce sang versé, après un an et demi d'angoisse... c'était impossible ! » Pour elle, l'élection du dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak aurait signifié un retour pur et simple à l'ancien régime.

 

Le bras de fer n'est pas fini

Des centaines de milliers de personnes étaient toujours rassemblées sur la place Tahrir, hier soir. On chantait, dansait, sous une pluie de feux d'artifice. « On restera ici, jusqu'à ce que les militaires rendent le pouvoir ! », jurait Ahmed, un manifestant venu du Delta du Nil, à l'unisson de certains leaders des Frères musulmans.

 

Car le transfert des pouvoirs aux civils, prévu le 1er juillet, risque d'être dénué de sens si le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute de Moubarak en février 2011, ne revient pas sur une série d'amendements promulgués il y a une semaine. Ils dépouillent le nouveau chef de l'État de la plupart de ses prérogatives et arrogent le pouvoir législatif aux militaires.

 

« Mohamed Morsi prêtera serment devant le Parlement élu, pas devant la Cour constitutionnelle », affirmait, hier soir, le porte-parole de Liberté et Justice, le parti des Frères Musulmans. Une manière d'exiger que le CSFA revienne sur la dissolution de l'Assemblée du peuple. Le bras de fer entre l'armée et la confrérie islamiste est donc loin d'être fini.

 

Outre des pouvoirs limités, Mohamed Morsi hérite d'un pays divisé : il n'a qu'un million de voix d'avance sur Ahmed Chafiq et beaucoup d'Égyptiens, notamment parmi les Coptes (chrétiens), sont affolés à l'idée de ce président issu des Frères musulmans.

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