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Tchad, Berceau De L'humanité

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 09:44

La « Panthère douce » du Tchad, découverte à Musiques métisses, revient en Charente pour une résidence à La Nef et un concert lundi. Deux apparitions au festival Musiques métisses d'Angoulême ont suffi a envoûté le public. La jeune Tchadienne Mounira Mitchala a installé par petites touches sa voix puissante et douce en Charente. En 2008, elle avait chanté le désert tchadien et l'amour de son pays dans le département, à l'occasion des décentralisations de Musiques métisses. Les gamins du Sud-Charente, qui sont montés sur scène avec elle, s'en souviennent encore.  Cette année-là, Christian Mousset tombe sur une pépite parmi les maquettes envoyées à sa maison de disque Marabi. « C'est une ressortissante Tchadienne qui me l'avait déposée. J'en reçois des dizaines, et parfois je ne les écoute pas. Là, impossible de passer à côté de cette voix magnifique et de cette énergie », disait-il alors.

 

257911_.jpgSur la grande scène, malgré un léger trac, Mounira Mitchala a chanté avant la grande Dee Dee Bridgewater… et elle a enflammé le public. Vêtue à l'africaine, bourrée d'énergie quasi électrique, avec Émile Biayenda des Tambours de Brazza aux percussions, la Tchadienne a fait vibrer l'île de Bourgines. Puis Mounira était rentrée au pays avant d'entamer une tournée en Afrique centrale, avec quelques dates en France. Elle voulait suivre des cours pour être formatrice de chant au Tchad. « J'ai dû apprendre seule, je sais à quel point c'est dur. »

 

Parce que là-bas, chanter et en faire son métier revient à lutter contre les idées reçues. Pas de cours de chant, peu de salles de concert et surtout, une femme auteur-compositeur-interprètre, ce n'était pas un pari gagné d'avance. Elle a affronté de nombreux tabous pour son rêve, devenir chanteuse. « C'était dur. Dans mon pays, il n'y a pas d'écoles de musique ni beaucoup d'endroits pour se produire. »  Celle qui, en 2007, a remporté le prix découverte RFI (prix qui a couronné les débuts d'une Rokia Traoré ou d'un Tiken Jah Fakoly), surnommé « La Panthère douce du Tchad », revient à Bourgines en 2009. Un retour chaudement applaudi par un public conquis, qui s'est laissé retransporté vers les terres tchadiennes.

 

La modernité de la batterie

Le Tchad, un espace de 1 284 000 m2, où évoluent plus de 100 ethnies. Une diversité que l'on retrouvait dans le premier album de Mounira Mitchala « Talou Lena ». Un album qu'elle a réenregistré avec trois musiciens français, dont Émile Biayenda toujours à ses côtés pour cette nouvelle venue en Charente.  La jeune femme répète et enregistre actuellement, à La Nef à Angoulême, dix morceaux de son nouvel album. Un opus qu'elle a souhaité teinter, encore une fois, des sonorités de son pays. Mais cette fois-ci, en explorant le domaine des percussions qui existent sous de nombreuses formes au Tchad. « Je veux aussi introduire des instruments à corde avec toujours la kora mais aussi le n'goni et la cithare. »

 

Pour le côté moderne, la jeune femme veut mettre de la batterie sur cet album qui s'annonce plus percutant, tant musicalement qu'au niveau des textes. Après avoir chanté la paix et l'enfance, Mounira durcit le ton et chante le droit des femmes et le celui de l'enfant. « Je m'engage encore plus, c'est vrai. Mais il y a des avancées aussi qui me donnent de l'espoir, comme la paix entre mon pays et le Darfour, ou encore un accord signé au Tchad pour lutter contre l'avancée du désert. »

 

Mounira Mitchala poursuit son chemin qu'elle a elle-même tracé. « C'est dur chez moi pour faire ce chemin-là, il faut du courage. Il y a encore des choses qui n'ont pas changé, mais il y a des femmes qui essaient. Dans ce deuxième disque, je pense à elles. »

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